Hakkımda

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Şişli / İstanbul, (0533 2490843) vildan_ornadis@hotmail.com, Türkiye
Chers abonnés et visiteurs du blog;Tout au long de ma vie scolaire,j’ai reçu un enseignement français.Après avoir terminé le collège français “Sainte-Pulchèrie” j’ai continué à ma vie lycéenne au “Lycée Français Saint-Michel”.J’ai reçu mon diplôme de fin d’études secondaires 3 ans plus tard. À la suite du lycée,j’ai étudié la philologie et la littérature française à “L’Université d’Istanbul, dans “La Faculté des Lettres”;simultanément j’ai étudié la formation pédagogique à L’Université d’Istanbul,dans“La Faculté d’Éducation”(“Formation à L’Enseignement”).Après 4 ans d’études de double licence je suis diplômée en tant que philologue,aussi professeur de français.Toutes les formations que j’ai acquises m’ont perfectionnée dans les domaines tels que la langue, la littérature et la culture française ainsi que la formation pédagogique. Depuis 11 ans, je partage mes connaissances avec ceux qui veulent apprendre la langue,la culture et la civilisation française. J’enseigne les gens de tout âge et de tout niveau depuis les élèves des écoles françaises,jusqu’aux étudiants de diverses universités sans oublier les hommes ou femmes d’affaires ni les amateurs de la francophonie

Présentation

Sevgili Blog Takipçileri;
Tüm eğitim hayatımı fransızca gördüm. İstanbul'da bulunan‘’Özel Sainte-Pulchérie Fransız Kız Ortaokulu’’nu bitirdikten sonra liseyi İstanbul'da bulunan ''Özel Saint-Michel Fransız Lisesi’’nde okudum. Ardından ‘’İstanbul Üniversitesi Edebiyat Fakültesi Batı Dilleri ve Edebiyatları Bölümü‘’ içinde yer alan ‘’Fransız Dili ve Edebiyatı Anabilim Dalı’’nda dört yıllık lisans eğitimimi tamamladım.Bu süre içerisinde ‘’İstanbul Üniversitesi Eğitim Fakültesinde Pedagojik Formasyon’’ alanında eğitim görüp çift anadal diploması aldım. Böylece hem filolog (Dilbilimci) hem de öğretmen olarak mezun oldum. Aldığım bütün bu eğitimler bana hem Fransız Dili, hem Fransız Edebiyatı hem de Pedagoji alanlarında büyük bir yetkinlik sağladı. Onbir yıldır teorik olarak edindiğim tüm bilgileri, pratikte bu dili ve kültürü öğrenmek isteyen her yaştan her gruptan kişilere aktarıyorum. İstanbulda bulunan fransız kolejlerinde eğitim gören öğrenciler başta olmak üzere üniversite öğrencileri, iş adamları, fransız kültürüne meraklı olup kendini geliştirmek isteyen her yaştan her meslek grubundan kişiler meslek hayatım süresince öğrencim olmuştur ve olmaya devam edecektir.

EĞİTMENLİK YAPTIĞIM ALANLAR ►

MES DOMAINES D'ENSEIGNEMENT-EĞİTMENLİK YAPTIĞIM ALANLAR

Grammaire – Littérature – Biologie ( Pour les élèves des écoles françaises - Fransız kolejlerinde eğitim gören öğrenciler için )

Préparation au concours organisé par L'Université de Galatasaray - Galatasaray Üniversitesi iç sınavına hazırlık

Préparation au concours de langue étrangère - YDS (Üniversite Yabancı Dil sınavı) ye hazırlık

Toutes sortes de conseils d'orientation scolaire en France (licence, master) - Fransa’da yüksek öğrenim (lisans , yüksek lisans) görmek isteyen öğrencilere, üniversite seçimlerinden motivasyon mektubu yazımına kadar her türlü alanda eğitim danışmanlığı

Etudes spéciales (privées ou en groupe) pour les adultes -Yetişkinler için kişiye özel birebir ve grup çalışmaları

Cours de la langue Turque (grammaire - conversation) pour les étrangers - Yabancılara türkçe (dil bilgisi ve konuşma) dersleri

BLOGU BİRLİKTE GELİŞTİRELİM (Développons ensemble le contenu du blog)

Le contenu du blog est bilingue. Le blog sera développé grâce à la contribution des abonnés. On présentera les oeuvres des écrivains français, on partagera des résumés ainsi que des analyses et des commentaires sur le blog. Pour mieux concevoir la littérature contemporaine, on va traiter les nouveaux auteurs et courants, on va discuter sur les extraits de leurs oeuvres pour autant la littérature classique et antique. On va honorer les célèbres auteurs classiques en parlant de leurs oeuvres et des courants qu'ils ont initiés à la très chère littérature française. Parfois, on parlera d'une époque soit artistique, soit historique; ou bien on va donner des informations générales ou spécifiques sur la France, la culture française etc...
Pour tout cela il est nécessaire que nos abonnés soient en contact et en collaboration avec nous.

İçerik hem türkçe hem fransızcadır. Siz takipçilerin katkılarıyla gelişecektir blog yazıları. Fransız yazarların eserlerinin tanıtımı kimilerinin özetleri, farklı dönemlerden yazarlar ve eserleri hakkında analiz ve yorumlarla çeşitlendireceğiz blogumuzu. Klasik edebiyata olduğu kadar çağdaş metinlere de önem vereceğiz yeni yazarları işleyeceğiz eserlerinden alıntılar yapacağız. Kimi zaman bir dönemi ele alacağız, bazen de Fransa ile ilgili genel bilgiler, tanıtımlar yapacağız. Katkılarınızı bekliyoruz...

Merci Bien - Teşekkürler

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Böylece,bir gün üyesi olmayı hedeflediğimiz Avrupa Birliğine katıldığımız zaman farklı kültürlere uyum sağlamakta zorluk çekmeyeceğiz.

30 Kasım 2010 Salı

 LIRE &ECRIRE AU MOYEN-AGE

Des oeuvres produites pendant la longue période du Moyen-Age (du 5ème su 15ème siècles), nous ne connaissons qu'une petite partie:
Peu de gens savaient lire, aussi la récitation -qui pouvait être une improvisation- accompagnée ou non de musique, était la forme principale de communication des oeuvres.
Ces oeuvres sont difficilement datables car elles sont souvent anonymes et ont subi de nombreuses transformations au cours du temps. Il peut ainsi exister plusieurs versions d'une même histoire.
Beaucoup de manuscrits ont disparu et ne nous sont pas parvenus.

LES MANUSCRITS
Le support des textes manuscrits est le parchemin (peau d'anima grattée), le plus beau et le plus fin est le vélin (peau de jeune veau).
Le support se présente sous deux formes:
Le Volumen (rouleau) pour les textes courts
Le codex (assemblage de feuilles par cahiers) pour les textes longs.

La plume d'oie ou le calme (roseau) sont trempés dans une encre versée dans un cornet fixé au pupitre.
Les manuscrits sont copiés dans des ateliers. Les plus nombreux sont les ateliers des monastères mais à partir du 13ème siècle se développent des ateliers laïcs car les demandes augmentent (nouveau public des villes et des universités). Chaque manuscrit est évidemment unique et rassemble généralement des oeuvres différentes, n'ayant pas de rapport entre elles.
Les manuscrits sont des objets précieux et donc chers. Ils sont commandés par des monastères, des seigneurs, de riches bourgeois. Ils font aussi l'objet de prêt, de location et même de vols.
Jusqu'au 13ème siècle, l'habitude de l'écriture continue telle que; sans espace entre les mots, la ponctuation rare, l'absence de majuscules et de structuration du texte (pas de paragraphes par exemple) et oblige à une lecture lente et à haute voix sur un petit nombre de textes qui sont lus et relus avec soin.

LES AUTEURS
Les auteurs sont souvent anonymes, ils ne perçoivent pas de droits et n'interviennent pas/ou peu dans la copie des oeuvres. Le copiste peut remanier, transformer, commenter le texte qu'il copie.
Il est difficile de démêler, avant le 14ème siècle, les parts respectives du "compositeur" et de "l'interprète" ou du "liseur", dans une production qui reste essentiellement orale, sinon dans son élaboration, du moins dans sa transmission. Aussi les termes qui s'offrent en langue vulgaire sont-ils nombreux: "troubadour" et "trouvère" ( c'est-à-dire "trouveurs"), qui sont aussi musiciens, "jongleurs", "ménestrels", voire "barde", "scalde"...
Le mot "poète" n'apparait qu'au 14ème siècle avec Guillaume de Machaut, et celui d' "écrivain" qu'au 15ème avec Georges Chastelain. A cette multiplicité d'appellations s'ajoute l'ambiguïté des fonctions qu'elles recouvrent. Qui, de l'auteur -celui qui prend la parole dans les prologues- ou de copiste, est à l'origine de l'oeuvre que nous lisons? Troubadours et jongleurs remplissent-ils le même rôle?
 LA DECOUVERTE DE L'IMPRIMERIE

Née sans doute à Mayence au millieu du 15ème siècle, l'imprimerie est introduite à Paris par Jean Heynlin, prieur du collège de Sorbonne, en 1470, et à Lyon, par Barthélémy Buyer, en 1473. Elle se répend assez rapidement et vers 1500, des ateliers fonctionnent dans une quarantaine de villes. Beaucoup sont fort modestes. Paris et Lyon conservent leur primauté, le centre parisien affirmant progressivement sa supériorité: de 1500 à 1599, 25.000 livres sont imprimés à Paris, 15.000 à Lyon. Le matériel d'imprimerie est relativement peu coûtex, et la presse ne connait pas de transformations sensibles du 15ème au 18ème siècles. Mais l'édition réclame de lourds investissements, d'une part pour fournir les caractères en nombre suffisant, d'autre part et surtout pour payer le papier, toujours très coûteux.

La création des ateliers se fait d'abord de façon un peu anarchaique, sous la tutelle de l'Université ou le contrôle des autorités ecclésiastiques. Mais le pouvoir royal intervient très rapidement. Dès 1521, François Ier établit un système d'autorisation préalable pour l'impression d'ouvrages théologiques, bientôt étendu à toute la production livresque. Après 1563, le roi est le seul dispensateur des privilèges nécessaires à toute impression. La censure ne cesse plus dès lors de s'exercer en se perfectionnant. Après 1626, les ateliers de Paris et de Lyon sont seuls autorisés à imprimer toutes sortes d'écrits (avec permission); ailleurs, les imprimeurs doivent se limiter aux livres d'heures, catéchismes, almanachs, thèses et manuels scolaires.

LA NOUVELLE FORME DU LIVRE
L'espace du livre s'organise. Les différents éléments qui le composent rendent à se distinguer bien nettement: la page de titre, les liminaires, le texte structuré en chapitres, les notes et l'index.
La page de titre, d'abord indistincte comme dans le manuscrit, s'individualise et s'épanouit. Dans les premières décennies du 16ème siècle, elle est composée d'encadrements rectangulaires dissymétriques et de grandes marques; à partir des années 1540-1550, elle acquiert une dimension architecturale, le typographe utilisant les ressources du relief et du trompe-l'oeil, ainsi que les possibilités des différents types de caractères. On y trouve le nom de l'auteur, le titre, l'adresse ou la devise de l'imprimeur et du libraire. Dans les pièces liminaires, l'auteur rassemble tout ce qui doit permettre d'assurer le succès du livre: le privilège qui lui donne une garantie sur le plan commercial, la ou les dédicaces qui laissent espérer la protection de quelque mécène, les textes des écrivains amis qui chantent sa louange. Le texte lui-même s'aère, ce qui invite le lecteur à y ajouter, au gré de son humeur, notes, schémas ou références; il a désormais la primauté exclusive, même s'il est accompagné de notes, qui se substituent à la glose de tradition médiévale.

29 Kasım 2010 Pazartesi

 GILLES DELEUZE
 OU COMMENT PENSER LA DIFFERENCE?

Une courte vidéo passée récemment sur ce blog montrait un penseur français atypique: « Gilles Deleuze ». S'il est facile de l'écouter, en revanche le lire pose problème, car il expose une pensée inhabituelle, innovante et subversive. Il vient de cette période d'après guerre où toute une génération se lance à corps perdu dans une quête d'un monde meilleur. Peace and Love, Faites l'amour pas la guerre, il est interdit d'interdire scandent ce mouvement en lui donnant un aspect « pop », un peu bon enfant. Il faut explorer des nouvelles voies, tracer d'autres chemins, indiquer d'autres directions plus salutaires, plus prometteurs, bref il faut quitter les modes de penser traditionnels. Cette période est une des plus fécondes en productions littéraires et philosophiques en France. Il faut inventer et en matière d'imagination on peut faire confiance à toute une pléthore de penseurs qui se mettent en mouvement pour porter l'imagination au pouvoir (l'autre fameux slogan de cette époque).

Deleuze cherche à inventer. Mais d'abord contre quoi s'élève-t-il? Dans son ouvrage majeur « Différence et Répétition » qui se présente comme un livre d'ontologie, l'auteur attaque toute la tradition philosophique rationaliste. Pour celle-ci la stabilité et la permanence sont les indices de la réalité des étants (des choses et êtres humains). Notre représentation courante de la réalité se trouve asservie par ces indices au besoin d'utilité et d'efficacité. La connaissance exige la stabilité car elle cherche l'essentiel et évite le superflu. C'est une réduction des choses à l'identique; l'effacement des différences. Ainsi, vouloir atteindre l'être des choses revient-il à évacuer la contingence, le devenir, la singularité des êtres. C'est la raison pour laquelle Deleuze déclare qu'il n'y a jamais de répétition que de la différence. Il veut promouvoir une philosophie de la multiplicité contre une pensée unique dérive inévitable d'une philosophie de l'unité. Cette pluralité se refuse aux catégories générales car elle est  faite de singularités. Ce qui revient à penser l'événement, le singulier qui déborde les cadres normatifs, cette différence singulière qui est une déviation par rapport à un modèle.

Pour accéder à la compréhension du singulier le philosophe doit court-circuiter l'activité de l'entendement, suspendre les catégories de la raison. Deleuze est convaincu de l'idée que la nature et l'homme sont traversés par un flux, par des anomalies sauvages immaîtrisables. Sous notre apparence d'unité, nous sommes travaillés par des « structures », par des singularités étranges inclassables par nos schémas habituels de la représentation. Selon Deleuze le mérite du structuralisme (auquel il adhère) est de dissoudre l'homme dans une multiplicité de structures relationnelles. D'où le thème de la mort de l'homme (Michel Foucault, Les Mots et Les Choses) suite à celle de Dieu annoncée par Nietzsche. Cette « dissolution » du sujet dans une multiplicité doit nous permettre d'accéder à ces « petits riens » qui échappent à toute tentative de compréhension selon les critères habituels. Le fluctuant, le nouveau, l'étrange forment ce singulier qu'il faut saisir dans son irréductibilité. Vivre le singulier signifie pour Deleuze ne pas réduire l'événement à du déjà connu, à l'identique. Il s'agit donc de se confronter à l'inconnu avec une sorte de naïveté pour accueillir le singulier dans toute sa nudité, sans préjugés d'aucune sorte.

Libérer la philosophie; telle est la tâche du penseur. D'où l'idée d'une autre lecture qui ne serait pas analyse et interprétation mais mouvement, invention, intensité. « Quelque chose passe ou ne passe pas. Il n'y a rien à expliquer, rien à comprendre, rien à interpréter. » (Pourparlers, Ed. Minuit, 2003). Pour Deleuze philosopher consiste à proposer sa singularité qui est vécu et savoir à la fois mais soustraite au philosophiquement correct. Si donc analyser et contempler ne sont pas d'un grand secours alors il faut créer des concepts. Créer, c'est philosopher car l'inattendu, l'inconnu, tout ce que nous vivons et éprouvons de manière si personnelle demande et mérite d'être exploré. Seul le devenir nous importe parce qu'il nous traverse d'un bout à l'autre de notre existence et qui fait de nous des êtres singuliers refusant toute ressemblance et équivalence.

Que chaque être soit marqué par cette différence ontologique signifie que le sujet n'étant pas substantiel seul l'intensité des expériences comptent puisqu'elle varie d'un individu à un autre. Le sujet n'est ni stable ni identique à soi-même, du coup il ne peut non plus se représenter les objets comme étant substantiels. L'individu ne pouvant pas se définir par une essence immuable il se détermine plutôt comme capacité d'affecter ou d'être affecté selon un réseau d'intensité répartie de façon très inégale. Un même phénomène, il est vrai, ne produit pas le même impact sur deux individus. Par conséquent, l'individu est moins un être permanent qu'une certaine façon d'agir et de réagir, de se comporter et de subir. Bref, un individu est un « système d'intensité ».

Envisager de la sorte le sujet humain revient à constater la vacuité de nos représentations. Si celles-ci sont en effet tributaires de nos différences de toutes sortes, les réduire à des schémas explicatifs réducteurs, c'est trahir l'homme et la philosophie. En revanche, le constat d'échec d'un tel réductionnisme nous conduit à une problématique fondamentale. L'insatisfaction que ces explications génèrent renvoit au désir.

Le désir selon Deleuze ne vise pas un objet dont l'obtention sous telle ou telle forme y mettrait une fin. Telle est d'ailleurs la conception traditionnelle du désir. Sa satisfaction est prisonnière d'un champ transcendantal, celui d'un horizon d'objets divers contenus dans le monde. Or, prétend Deleuze, le désir est immanent, c'est-à-dire qu'il ne vise que sa propre prolongation (Dialogues, G. Deleuze et C. Pernet, Flammarion, 1992). Il ne faut pas penser le désir comme un pont entre un sujet et un objet. Cette conception aboutit fatalement à une définition du plaisir comme son aboutissement, sa satisfaction. Si le plaisir est agréable, il n'en reste pas moins comme ce qui vient interrompre le désir. Non! Deleuze n'est pas un hédoniste, un épicurien de bas étage. Le plaisir n'est pas la norme du désir, car le plaisir en tant que décharge interrompt un processus qui en lui-même est une « machine ». Pour comprendre cette différence, il suffit d'évoquer l'amour courtois qui est un agencement spécifique des relations hommes/femmes. L'amour courtois éconduit sans cesse le plaisir parce que conscient que son accomplissement y mettra une fin illusoire. La satisfaction est toujours une chute, le désir renaît toujours et revient à la charge. Cette permanence du désir est justement ce qui singularise chaque être. Cette ascèse loin d'être une privation est la condition même du désir, la norme du désir est le désir lui-même. « L'ascèse a toujours été la condition du désir, et non sa discipline ou son interdiction». (G. Deleuze et F. Guattari, L'Anti Oedipe, Ed. Minuit,1995).

La nouveauté de cette conception vient du fait que le désir n'est pas uniquement individuel mais à l'échelle de la société puisqu'il investit toutes les subjectivités. Il est une force de production, c'est-à-dire partout présent. Le désir n'a pas pour objet des personnes et/ou des objets. Il est un flux qui parcourt et investit tous les milieux et toutes les actions et réactions. D'où la mise en cause dans ce livre, L'Anti-Oedipe, de la psychanalyse, ses attaques contre l'approche freudienne du complexe d'Oedipe. La psychanalyse freudienne est accusée de réduire tous les désirs à des questions de papa et maman. Selon les auteurs de ce livre qui a fait date dans la philosophie, « l'inconscient ne délire pas sur papa et maman, il délire sur les races, les tribus, les continents, l'histoire et la géographie, toujours un champ social». La vérité du désir va donc plus loin que le champ familial. La restreindre à la structure tripartite (enfant-papa-maman), c'est une autre manière d'être conformiste. La multiplicité désirante qu'est cette machine transcende tout clivage d'ordre interprétatif et de sa charge formidable se refuse  à toute clôture, à toute récupération. Le désir est anti-pouvoir par excellence. Le désir n'est pas manque mais plénitude plurielle toujours en marche et partout présent. Ce dépassement de soi-même du désir nous empêche de l'emprisonner dans une philosophie de la connaissance à la recherche d'une unité uniforme.

La pensée deleuzienne est une tentative nouvelle de considérer les rapports entre les hommes et le monde sous l'angle positif du désir. Contre les tendances qui expliquent l'homme et la nature en vue de les réduire à des mécanismes identifiables (Hégélianisme, par ex.), la philosophie de Deleuze prend résolument parti de l'homme dans sa différence irréductible et proclame sa liberté souveraine. Il est déconstructiviste comme Foucault et Derrida en ce qu'il réclame la mort du sujet au sens classique, c'est-à-dire figé, pour mieux provoquer sa renaissance de ses cendres.
AUGUSTE UNAT

28 Kasım 2010 Pazar

 LIRE ET ECRIRE AU 17ème & AU 18ème SIECLES

Des femmes de la noblesse ou de la riche bourgeoisie reçoivent chez elles, chaque semaine à jour fixe, des savants, des artistes, des auteurs. Ces salons sont des lieux de conversation: on y parle des dernières nouvelles de la Cour, de la mode, parfois de politique, les auteurs lisent leurs oeuvres et en attendent des critiques. A partir du 18ème siècle, on y déguste du café et du chocolat.

Les maitresses de maison ont un rôle éminnement important, elles doivent avoir des qualités d'organisation et d'animation. Ces salons sont essentiellement parisiens, mais il en existe en province. Certains sont très célèbres, celui de la marquise de Rambouillet, par exemple, est un des lieux les plus importants au 17ème siècle.

Les salons sont des lieux éminnement pédagogiques et ils le sont doublement, parce que, en s'y formant, les femmes y forment les hommes, ces matérialistes, ces passéistes qui les jugent suffisamment instruites quand elles savent distinguer le lit de leur mari d'un autre, comme dit crûment une féministe du temps. Ce n'est pas un hasard si les premiers salons dignes de ce nom apparaissent en France au début du 17ème siècle: c'est parce qu'il y était plus nécessaire qu'ailleurs de réagir contre un tel état d'esprit.

Aux préceptes moraux, les multiples ouvrages didactiques qui tracent le portrait de l'honnête homme mêlent les recettes de l'art de plaire, d'écrire, de converser, que développent par ailleurs les si nombreux traités de civilité qui paraissent en cette période et pendant tout le siècle. Les salons resteront toujours imprégnés de cet idéal de politesse mondaine, et Voltaire, homme de lettres s'il en fut jamais, dira lui-même: "Il faut être homme du monde avant d'être homme de lettres".
De cette internationale des salons qui se constitue dans l'Europe des Lumières favorisant ainsi la circulation des idées, la France est l'épicentre, jouant alors un aussi grand rôle que celui qu'elle avait joué un siècle plus tôt en fixant le modèle des salons. (...) Les salons deviennent des caisses de résonnance pour les auteurs, pour les artistes et pour les oeuvres. Les hôtesses, elles-mêmes plus libres d'y développer leur esprit et leurs connaissances, se doivent, pour faire concurrence aux cafés et aux clubs ces nouveaux lieux de réunion et d'échanges, d'y accueillir une compagnie plus mêlée, plus "intellectuelle". Diderot règne chez Mme d'Epinay, Buffon chez Mme Necker tandis que Voltaire est l'idole du salon de Mme de Châtelet, avant de l'être de celui de Mme du Deffand. Les encyclopédistes constituent de brillantes, mais bouillantes, recrues, et les maitresses de maison n'ont pas trop de tout leur savoir-faire pour les contenir dans les règles de la bienséance mondaine.
Claude Dulong, "Les Salons", Histoire des femmes en Occident,
16ème-17ème siècles, t.3, sous la direction de Georges Duby et Michelle Perrot, Plon, 1991

Le lecteur et son livre
Au 18ème siècle, les livres sont faits à la main. Chaque feuille de papier est fabriquée isolément conformément à un processus compliqué et diffère des autres feuilles qui composent le même volume. Chaque lettre, chaque mot, chaque ligne sont composés selon un art qui donne à l'artisan la possibilité d'exprimer son individualité. Chaque livre est particulier, chaque exemplaire possède son caractère propre. Le lecteur de l'Ancien Régime en prend grand soin et fait attention au support matériel de la littérature autant qu'à son message. Il palpe le papier pour en évaluer le poids, le degré de transparence, l'élasticité (il existe tout un vocabulaire pour décrire les qualités esthétiques du papier qui représente au moins la moitié du coût de fabrication d'un livre avant le 19ème siècle). Il étudie le dessin du caractère, les espacements, vérifie le registre, examine la mise en page et l'égalité de l'impression. Il goûte un livre comme nous pourrions goûter un verre de vin, car il examine les caractères sur le papier, non seulement pour le sens qu'ils portent mais en eux-mêmes. Une fois qu'il s'est pleinement imprégné de l'aspect physique d'un livre, il en entreprend la lecture.
Histoire de l'édition française, sous la direction de Roger Chartier et Henri-Jean Martin, Promodis, 1982
 LE PROJET REALISTE

La science connait d'extraordinaire progrès au 19ème siècle, tant dans les découvertes que dans les méthodes fondées sur l'expérience. Le courant du positivisme, dans la deuxième moitié du 19ème siècle, se manifeste par la confiance dans les pouvoirs de la science: on la croit capable d'observer les faits, d'expliquer le monde et d'engendrer le progrès pour l'humanité. La littérature n'échappe pas à ce parti pris, commun à de nombreux auteurs. Ainsi, à l'initiative d'Emile Zola, le mouvement naturaliste va plus loin dans le réalisme, en appliquant l'expérimentation scientifique à l'élaboration du roman.

Les deux textes de Honoré de Balzac et des Goncourt sont des préfaces de romans, où chaque auteur explique son projet littéraire.

Honoré de Balzac, La Comédie Humaine, 1842
"La société française allait être l'historien, je ne devais être que le secrétaire. En dressant l'inventaire des vices et des vertus, en rassemblant les principaux de la société, en composant des types par la réunion des traits de plusieurs caractères homogènes, peut-être pouvais-je arriver à écrire l'histoire oubliée par tant d'historiens, celle des moeurs.(...)

Ce travail n'était rien encore. S'en tenant à cette reproduction rigoureuse, un écrivain pouvait devenir un peintre plus ou moins fidèle, plus ou moins heureux, patient ou courageux, des types humains, le conteur des drames de la vie intime, l'archéologue du mobilier social, le nomenclature des professions, l'enregistreur du bien et du mal; mais pour mériter les éloges que doit ambitionner tout artiste, ne devais-je pas étudier les raisons ou la raison de ces effets sociaux, surprendre le sens caché dans cet immense assemblage de figures, de passions et d'événements. Enfin, après avoir cherché, je ne dis pas trouvé, cette raison, ce moteur social, ne fallait-il pas méditer sur les principes naturels et voir en quoi les sociétés s'écartent ou se rapprochent de la règle éternelle, du vrai, du beau? Malgré l'étendue des prémisses, qui pouvaient être à elles seules un ouvrage, l'oeuvre pour être entière, voulait une conclusion. Ainsi dépeinte, la société devait porter avec elle la raison de son mouvement".
Honoré de Balzac, avant-propos de la Comédie Humaine, 1842

E. et J. Goncourt, Germinie Lacerteux, 1865
"Aujourd'hui que le Roman s'élargit et grandit, qu'il commence à être la grande forme sérieuse, passionnée, vivante, de l'étude littéraire et de l'enquête sociale, qu'il devient, par l'analyse et par la recherche psychologique, l'Histoire morale contemporaine, aujourd'hui que le Roman s'est imposé les études et les devoirs de la Science, il peut en revendiquer les libertés et les franchises. Et qu'il cherche l'Art et la Vérité, qu'il montre des misères bonnes à ne pas laisser oublier aux heureux de Paris, qu'il fasse voir aux gens du monde ce que les dames de charité ont le courage de voir, ce que les reines d'autrefois faisaient toucher de l'oeil à leurs enfants dans les hospices: la souffrance humaine présente et toute vive, qui apprend la charité; que le roman ait cette religion que le siècle passé appelait de ce large et vaste nom: Humanité; -il lui suffit de cette conscience: son droit est là!"
Edmond et Jules de Goncourt, préface de Germinie Lacerteux, 1865

27 Kasım 2010 Cumartesi

 LIRE & ECRIRE AU 19ème SIECLE

Reconnaissance des droits d'auteur
C'est la Révolution de 1789 qui institue le droit de propriété de l'auteur sur son oeuvre. Le droit d'auteur est "la plus sacrée, la plus personnelle de toutes les propriétés" (loi Le Chapelier du 19 janvier 1791).
Les écrivains peuvent désormais vivre de leur plume mais sont soumis aux lois du marché commercial.
Un roman de Victor Hugo publié 2500 exemplaires est payé 3000F à 4000F à l'auteur, un roman de Balzac tiré à 1200 exemplaires est payé 1000F, un recueil de poésie de Musset tiré à 500 exemplaires est payé 200F (à cette époque, le salaire moyen par jour d'un ouvrier est de 1 à 3F).

La littérature à l'école
En 1880, les programmes de français des lycées modifiés, des notions d'histoire littéraire sont ajoutées. Il faut transmettre aux élèves des connaissances sur la vie et sur les oeuvres des auteurs reconnus.
L'image du "grand écrivain" qui s'est construit tout au long du 19ème siècle va marquer durablement l'enseignement de la littérature, les biographies des manuels scolaires en témoignent.

Les cabinets de lecture et le colportage
Dans la première moitié du 19ème siècle, à Paris et dans certaines villes de province, se  développent des "cabinets de lecture". Ce sont des lieux où l'on peut louer des livres à lire sur place ou à emporter chez soi.
Dans les campagnes, comme sous l'Ancien Régime, des petits boutiquiers ambulants proposent en plus de leur marchandise (petis objets de mercerie ou de quincaillerie) des ouvrages de littérature populaire c'est "la littérature de colportage".

La presse
Le 1er juillet 1836, deux nouveaux quotidiens sont lancés, La Presse par Emile de Girardin et Le Siècle par Armand Dutacq. Leur succès est imposant, ils sont beaucoup chers que les journeaux existants et ils innovent en publiant des romans-feuilletons. Alexandre Dumas, Eugène Sue et Honoré de Balzac y publient leurs romans en feuilleton.

Naissance de l'édition moderne
L'édition prend un nouvel essor au 19ème siècle grâce à plusieurs facteurs:
► La Révolution de 1789 donne la liberté de publier (à noter que cette liberté est fragile, Napoléon en 1810 rétablit l'autorisation préalable à l'édition d'un livre)
► Le développement de l'enseignement primaire et secondaire s'accompagne d'une demande importante de livres
► Les progrès techniques facilitent la fabrication et la diffusion des livres.

Louis Hachette est l'exemple de l'éditeur moderne. Vers 1835, il se lance dans l'édition de manuels scolaires; il crée une véritable entreprise capitaliste et engage des banques dans ses publications.

(...) Le chemin de fer est en pleine expansion, comme l'a été l'école en 1833. Louis Hachette propose aux compagnies de chemin de fer de créer, sur le modèle anglais, des bibliothèques de gares. La première s'ouvre à la gare du Nord le 21 mars 1853 et à la fin du siècle, Hachette a couvert la presque totalité du réseau ferré avec 1179 points de vente. L'initiative est féconde: elle utilise à la fois le moyen de pénétration géographique en plein développement qu'est le train, et le créneau d'une clientèle aisée et oisive durant de longues heures de "loisirs forcés"(...).
En 1855, Louis Hachette rachète le fonds Lecou qui comprend notamment des oeuvres de George Sand, Victor Hugo, Théophile Gautier et Gérard de Nerval. L'année suivante, il rafle tous les in-18˚de Hugo. Grâce aux ventes de ce format courant, il parvient à dépasser les tirages de Lévy, l'éditeur attiré du grand écrivain. (...) Il lance quelques-unes des grandes aventures intellectuelles du 19ème siècle: "le Littré" et "l'Histoire de France" de Lavisse.
"La saga de Louis Hachette", entretien avec Jean Hebrard, L'Histoire, no 100, mai 1987,
D.R.
 HISTOIRE D'UNE CENSURE AU 19ème SIECLE

"Les Fleurs du mal" sont publiées le 1er juin 1857. Le 7 juillet, la Direction générale de la Sécurité publique porte plainte. Le 20 août 1857, Charles Baudelaire et ses éditeurs comparaissent devant la 6ème chambre correctionnelle. Le procureur impérial M. Pinard prononce le réquisitoire dont voici un extrait;

J'ajoute que le livre n'est pas une feuille légère quiğ se perd et s'oublie comme le journal. Quand le livre apparait, c'est pour rester; il demeure dans nos bibliothèques, à nos foyers, comme une sorte de tableau. S'il a ces peintures obscènes qui corrompent ceux qui ne savent rien encore de la vie, s'il excite les curiosités mauvaises et s'il est aussi le piment des sens blasés, il devient un danger toujours permanent, bien autrement que cette feuille quotidienne qu'on parcourt le matin, qu'on oublie le soir, et qu'on collectionne rarement.

Charles Baudelaire et ses éditeurs sont condamnés à une lourde amende et six poèmes doivent être supprimés du recueil. En 1858, l'amende du poète est réduite.
Au début du 20ème siècle, les poèmes condamnés réapparaissent dans la plupart des éditions mais il faut attendre le 31 mai 1949 pour que Charles Baudelaire soit réhabilité par une décision de justice.
En janvier 1857, le procureur Pinard avait déjà soutenu un réquisitoire contre un autre écrivain: Gustave Flaubert, comme Charles Baudelaire, était poursuivi pour "outrage à la morale publique et religieuse et aux bonnes moeurs" après la publication de Madame Bovary. Il avait été acquitté.

Voici un extrait du réquisitoire;
Je soutiens que le roman de Madame Bovary, envisagé au point de vue philosophique, n'est point moral. Sans doute, -Mme Bovary meurt empoisonnée; elle a beaucoup souffert, c'est vrai; mais elle meurt à son heure et à son jour, mais elle meurt, non parce qu'elle est adultère, mais parce qu'elle l'a voulu; elle meurt dans tout le prestige de sa jeunesse et de sa beauté; elle meurt après avoir eu deux amants, laissant un mari qui l'aime, qui l'adore, qui trouvera le portrait de Rodolphe, qui trouvera ses lettres et celles de Léon, qui lira les lettres d'une femme deux fois adultère, et qui, après cela, l'aimera encore davantage au-delà du tombeau. Qui peut condamner cette femme dans le livre? Personne. Telle est la conclusion. Il n'y a pas dans le livre un personnage qui puisse la condamner. Si vous y trouvez un personnage sage, si vous y trouvez un seul principe en vertu duquel l'adultère soit stigmatisé, j'ai tort. Donc, si dans tout le livre, il n'y a pas un personnage qui puisse lui faire courber la tête, s'il n'y a pas une idée, une ligne en vertu de laquelle l'adultère soit flétri, c'est moi qui ai raison, le livre est immoral!
Extrait du réquisitoire du procureur Pinard, 1857

26 Kasım 2010 Cuma

 L'ECRIVAIN DOIT-IL S'ENGAGER?

L'artiste qui se consacrera à "l'art pour l'art" se réfugie dans sa solitude. Au contraire, l'écrivain engagé témoigne pour ses contemporains ou se bat à leurs côtés. Mais ne risque-t-il pas de perdre son idéal dans la bataille?
Un débat parfois violent oppose sur cette question, au lendemain de 1945, deux écrivains militants, "Jean-Paul Sartre "et "Albert Camus".
Jean-Paul Sartre exige que l'écrivain sacrifie sa liberté pour la cause qu'il estime juste et nécessaire. Albert Camus veut préserver sa liberté de conscience et donner un exemple de résistance intellectuelle, sous quelque régime que ce soit. Tous deux sont honorés du prix Nobel de littérature, Albert Camus en 1957 et Jean-Paul Sartre en 1964. Camus prononce à cette occasion le Discours de Suède. Mais Sartre, par principe, refuse cette distinction.

La pensée de "Jean-Paul Sartre" sur la fonction de l'écrivain►
(...) la fonction de l'écrivain est de faire en sorte que nul ne puisse ignorer le monde et que nul ne s'en puisse dire innocent. Et comme il s'est une fois engagé dans l'univers du langage, il ne peut plus jamais feindre qu'il ne sache pas parler: si vous entrez dans l'univers des significations, il n'y a plus rien à faire pour en sortir; qu'on laisse les mots s'organiser en liberté, ils feront des phrases et chaque phrase contient le langage tout entier et renvoie à tout l'univers; le silence même se définit par rapport aux mots, comme la pause, en musique, reçoit son sens des groupes de notes qui l'entourent. Ce silence est un moment du langage; se taire ce n'est pas être muet, c'est refuser de parler, donc parler encore.

Si donc un écrivain a choisi de se taire sur un aspect quelconque du monde, ou selon une locution qui dit bien ce qu'elle veut dire: de le passer sous silence, on est en droit de lui poser une troisième question: pourquoi as-tu parlé de ceci plutôt que de cela et -puisque tu parles pour changer- pourquoi veux-tu changer ceci plutôt que cela?

(...) la liberté d'écrire implique la liberté du citoyen. On n'écrit pas pour des esclaves. L'art de la prose est solidaire du seul régime où la prose garde un sens: la démocratie. Quand l'une est menacée, l'autre l'est aussi. Et ce n'est pas assez que de les défendre par la plume. Un jour vient où la plume est contrainte de s'arrêter et il faut alors que l'écrivain prenne les armes. Ainsi de quelque façon que vous y soyez venu, quelles que soient les opinions que vous ayez professées, la littérature vous jette dans la bataille; écrire c'est une certaine façon de vouloir la liberté; si vous avez commencé, de gré ou de force vous êtes engagé.
Jean-Paul Sartre, qu'est-ce que la littérature?, Gallimard, 1948


La pensée d'"Albert Camus" sur la fonction de l'écrivain►
(...) l'écrivain ne peut plus espérer se tenir à l'écart pour poursuivre les réflexions et les images qui lui sont chères. Jusqu'à présent, et tant bien que mal, l'abstention a toujours été possible dans l'histoire. Celui qui n'approuvait pas, il pouvait souvent se taire, ou parler d'autre chose. Aujourd'hui, tout est changé, le silence même prend un sens redoutable. A partir du moment où l'abstention elle-même est considérée comme un choix, puni ou loué comme tel, l'artiste, qu'il veuille ou non, est embarqué. Embarqué me parait ici plus juste qu'engagé. Il ne s'agit pas en effet pour l'artiste d'un engagement volontaire, mais plutôt d'un service militaire obligatoire. (...)

Nous autres, écrivains du XXème siècle, ne serons plus jamais seuls. Nous devons savoir au contraire que nous ne pouvons nous évader de la misère commune, et que notre seule justification, s'il en est une, est de parler, dans la mesure de nos moyens, pour ceux qui ne peuvent le faire. Mais nous devons le faire pour tous ceux, en effet, qui souffrent en ce moment, quelles que soient les grandeurs, passées ou futures, des Etats et des partis qui les oppriment: il n'y a pas pour l'artiste de bourreaux privilégiés. C'est pourquoi la beauté, même aujourd'hui, surtout aujourd'hui, ne peut servir aucun parti; elle ne sert, à longue ou brève échéance, que la douleur ou la liberté des hommes.Le seul artiste engagé est celui qui, sans rien refuser du combat, refuse du moins de rejoindre les armées régulières, je veux dire le franc-tireur. La leçon qu'il trouve alors dans la beauté, si elle est honnêtement tirée, n'es pas une leçon d'égoïsme, mais de dure fraternité. Ainsi conçue, la beauté n'a jamais asservi aucun homme. Et depuis des millénaires, tous les jours, à toutes les secondes, elle a soulagé au contraire la servitude de millions d'hommes et parfois, libéré pour toujours quelques-uns.
Albert Camus, Discours de Suède (14 décembre 1957),
Gallimard, 1958

25 Kasım 2010 Perşembe

 QUELLE EST LA PORTEE
 D'UNE LITTERATURE CRITIQUE?

Jean-Marie Goulemot, en 1989, année du bicentenaire de la Révolution française, s'interroge sur les rapports de la philosophie et de la littérature des Lumières. Il  veut rendre compte de sa "foissonnante diversité" et met en parallèle les formes littéraires et la "démystification des préjugés".

Le philosophe, qui se déclare concerné par le social, ne peut ni décrire ni analyser la société dans laquelle il vit -son organisation, ses pratiques, son idéologie- s'il ne parvient à se situer en dehors d'elle pour la poser dans sa radicale étrangeté comme un objet de connaissance. Il n'y a de philosophie que par constitution d'une extériorité.

Cette extériorité, pour les philosophes, fut souvent à prendre au sens géographique  du terme (...). Pour les autres, qui vivent à Paris et participent aux compromissions du monde, il n'est de retrait possible du social que par l'intermédiaire de la fiction théâtrale ou romanesque. Roman et théâtre vont donc se substituer aux conditions réelles d'existence pour devenir l'espace privilégié des Lumières elles-mêmes. Ils ont pour fonction de traduire en termes narratifs, en position fictionnelle, le mouvement d'extériorisation du philosophe. Extériorité de discours qui rend possible la description des éléments du tissu social, la démystification des préjugés et des pratiques qu'une trop grande familiarité impose comme autant de vérités, et qui, dans le procès de lecture, permet au lecteur lui-même d'accéder à cette étrangeté à son propre monde.

Prendre ses habitudes, donner au regard porté sur les pratiques sociales et culturelles une acuité nouvelle qui démystifie et révèle la dure réalité et l'arbitraire des croyances, tel sera donc le sens des stratégies littéraires mises en oeuvre par les Lumières. On peut dresser le catalogue des formes narratives que prendra cette extériorité philosophique. D'abord le regard innocent jeté sur le monde occidental chrétien, assumé par un héros venu d'un ailleurs géographique, historique et culturel. On en connait le schéma fondamental, à partir duquel s'organiseront d'innombrables variations narratives. Un étranger (persan, chinois, indien, turc...) débarque à la suite d'aventures (un naufrage, un exil, un accostage non prévu) et regarde avec étonnement et surprise les habitudes européennes. C'est le pretexte à une description, sans concession aux idées reçues, des structures sociales et politiques et des pratiques religieuses, morales et culturelles.
Jean-Marie Goulemot, La Littérature des Lumières,
Bordas, 1989


L'historien Roger Chartier, en 1990, est interrogé sur le rôle des Lumières et sur l'influence de la littérature dans les transformations politiques de la société française.

Roger Chartier: On ne peut pas établir de relation directe entre le fait de lire un livre et celui de croire à ce qui y est montré ou démontré. L'espace de la lecture est un espace de liberté. D'où la difficulté de conclure à l'influence des Philosophes sur les mentalités. Elle existe certainement, mais à quel degré?
L'HISTOIRE: En tout cas, vous établissez que les habitudes de lecture des Français se modifient au cours du XVIIIème siècle. Vous parlez, notamment, d'une "laïcisation" à la fois du contenu des livres et de la façon de les lire. Qu'entendez-vous par là?
Roger Chantier: Cette "laïcisation" de la lecture procède de deux phénomènes parallèles.
1)- La part de ce qu'on appellerait aujourd'hui des essais politiques, critiques, philosophiques, devient massive, alors que le livre de religion, qui occupait encore le tiers de la production  autorisée en 1750 et au dixième en 1780.
2)- On assiste à une profonde transformation des modes de lecture. La lecture, au moins pour le public le plus populaire, a longtemps conservé quelquechose de sacré. Or, avec la multiplication des livres et des cabinets de lecture ou des loueurs de livres, elle devient plus désinvolte, plus critique, moins respectueuse de l'autorité.
L'HISTOIRE: Est-ce le signe de l'apparition d'une conscience politique chez les Français?
Roger Chartier: Il faut ici être prudent. Et surtout distinguer conscience politique et opinion publique. La notion d'opinion publique apparait, en effet, au XVIIIème siècle en France. Elle se définit comme une instance de jugement, jugement esthétique d'abord, indépendant de celui de la cour ou des académies. Il s'agit de décréter "le bon goût", dans le domaine de la critique littéraire ou picturale. Concrètement, cette opinion publique se manifeste dans les salons parisiens, les sociétés littéraires et dans la presse. Par ailleurs, on observe une progressive politisation de l'opinion publique. A partir du millieu du XVIIIème siècle, l'exercice de la faculté de juger n'est plus confiné à la sphère littéraire ou esthétique. Le sens critique commence à s'exercer à l'égard de l'ensemble du monde social et plus encore, à l'égard de la monarchie absolue.
Roger Chartier, "Les philosophes ne sont pas responsables de la Révolution française"
L'Histoire, no: 136, septembre 1990, D.R.

24 Kasım 2010 Çarşamba

QU'EST-CE QU'UN CLASSIQUE?

L'écrivain et critique littéraire Sainte-Beuve propose une définition de l'auteur classique►
Le premier dictionnaire de l'Académie (1694) définissait simplement un auteur classique, "un auteur ancien fort approuvé, et qui fait autorité dans la manière qu'il traite". Le dictionnaire de l'Académie de 1835 presse beaucoup plus cette définition, et, d'un peu vague qu'elle était, il la fait précise et même étroite. Il définit auteurs classiques ceux "qui sont devenus modèles dans une langue quelconque"; et, dans tous les articles qui suivent, ces expressions de modèles de règles établies pour la composition et le style, de règles strictes de l'art auxquelles on doit se conformer, reviennent continuellement. Cette définition du classique a été faite évidemment par les respectables académiciens nos devanciers en présence et en vue de ce qu'on appelait alors le romantique, c'est-à-dire en vue de l'ennemi. Il serait temps, ce me semble, de renoncer à ces définitions restrictives et craintives, et d'en élargir l'esprit.

Un vrai classique, comme j'aimerais à l'entendre définir, c'est un auteur qui a enrichi l'esprit humain, qui en a réellement augmenté le trésor, qui lui a fait faire un pas de plus, qui a découvert quelque vérité morale non équivoque, ou ressaisi quelque passion éternelle dans ce coeur où tout semblait connu  et exploré; qui a rendu sa pensée, son observation ou son invention, sous une forme n'importe laquelle, mais large et grande, fine et sensée, saine et belle en soi; qui a parlé à tous dans un style nouveau sans néologisme, nouveau et antique, aisément contemporain de tous les âges.

Un tel classique a pu être un moment révolutionnaire, il a pu le paraitre du moins, mais il ne l'est pas; il n'a fait main basse d'abord autour de lui, il n'a renversé ce qui le gênait que pour rétablir bien vite l'équilibre au profit de l'ordre et du beau. (...)

En fait de classiques, les plus imprévus sont encore les meilleurs et les plus grands: demandez-le plutôt à ces mâles génies vraiment nés immortels et perpétuellement florissants. Le moins classique, en apparence, des quatre grands poètes de Louis XIV, était Molière; on l'applaudissait alors bien plus qu'on ne l'estimait; on le goûtait sans savoir son prix. Le moins classique après lui semblait La Fontaine: et voyez après deux siècles ce qui, pour tous deux, en est advenu. Bien avant Boileau, même avant Racine, ne sont-ils pas aujourd'hui unanimement reconnus les plus féconds et les plus riches pour les traits d'une morale universelle!
Sainte-Beuve, Causeries du lundi, lundi 21 octobre 1850


Paul Hazard, universitaire et historien de la littérature, analyse la période littéraire qui s'étend de 1680 à 1715►
L'esprit classique, en sa force, aime la stabilité: il voudrait être la stabilité même. Après la Renaissance et la Réforme, grandes aventures, est venue l'époque du recueillement. On a soustrait la politique, la religion, la société, l'art, aux discussions interminables, à la critique insatisfaite; le pauvre navire humaine a trouvé le port: puisse-t-il y rester longtemps, y rester toujours! L'ordre règne dans la vie: pourquoi tenter, en dehors du système clos qu'on a reconnu pour excellent, des expériences qui remettraient tout en cause? On a peur de l'espace qui contient les surprises; et on voudrait, s'il était possible, arrêter le temps. A Versailles, le visiteur a l'impression que les eaux elles-mêmes ne s'écoulent pas; on les capte, on les force à nouveau, on les relance vers le ciel: comme si on voulait les faire servir éternellement.
Paul Hazard, La Crise de la conscience européenne, Fayard, 1935

Philosophe, historien et critique, Ernest Renan envisage la littérature du XVIIème siècle d'un point de vue historique et rationaliste►
L'admiration absolue est toujours superficielle: nul plus que moi n'admire les "Pensées" de Pascal, les "Sermons" de Bossuet; mais je les admire comme oeuvres du XVIIème siècle. Si ces oeuvres paraissent de nos jours, elles mériteraient à peine d'être remarquées. La vraie admiration est historique. La couleur locale a un charme incontestable quand elle est vraie; elle est insipide dans le pastiche. J'aime l'Alhambra et Brocéliande dans leur vérité; je me ris du romantique qui croit, en combinant ces mots, faire une oeuvre belle... (...)

C'est donc uniquement au point de vue de l'esprit humain, en se plongeant dans son histoire non pas en curieux, mais par un sentiment profond et une intime sympathie, que la vraie admiration des oeuvres primitives est possible. Tout point de vue dogmatique est absolu, toute appréciation sur des règles modernes est déplacée. La littérature du XVIIème siècle est admirable sans doute, mais à condition qu'on la reporte à son millieu, au XVIIème siècle. Il n'y a que des pédants de collège qui puissent y voir le type éternel de la beauté.
Ernest Renan, L'Avenir de la science, 1890

23 Kasım 2010 Salı

JACQUES-BÉNIGNE BOSSUET 
 
Né à Dijon en 1627, Jacques-Bénigne Bossuet est le fils d'un conseiller au parlement. Après des études chez les jésuites, il est ordonné prêtre et devient chanoine de Metz. Très pieux, il se consacre à son sacerdoce. Il prononce ses premiers sermons, mais il a encore une manière un peu ampoulée. En 1659, il s'installe à Paris et commence à connaître le succès comme prédicateur. Influencé par saint Vincent de Paul, il épure son style. Il prend la parole devant la Cour et devient évêque en 1669. En 1670, il est nommé précepteur du fils de Louis 14, le Grand Dauphin. En 1671, il entre à l'Académie française. En 1681, il devient évêque de Meaux (on l'appelle parfois "l'Aigle de Meaux"). Durant toute sa carrière, il s'est montré un redoutable polémiste: contre les protestants, contre les jésuites en défendant l'Eglise de France contre l'autorité excessive du Pape, contre les "quietistes" comme Fénelon. Il meurt à Paris en 1704.

LES SERMONS► Il en a écrit et prononcé près de 200, dont il reste la préparation qu'il développait en chaire. Le plus connu est le Sermon sur la mort (1662). 

LES PANEGYRIQUES► Le panégyrique consiste à faire l'éloge d'un saint pour en montrer les vertus à imiter. Le plus connu est le Panégyrique de Saint Paul (1659).

LES ORAISONS FUNEBRES► Commandée par la mort d'un grand personnage, l'oraison funèbre est un genre très solennel. Celles d'Henriette de France en 1669, d'Henriette d'Angleterre en 1670, et celle du Grand Condé en 1687 sont les plus célèbres. Evocation du défunt, leçon de grandeur morale composent ces discours.

DISCOURS SUR L'HISTOIRE UNIVERSELLE► Ce texte publié en 1681 est un véritable cours d'histoire composé pour l'instruction du Grand Dauphin. Le but de Bossuet est de démontrer le rôle tout-puissant de la Providence dans l'histoire et de tracer le portrait du vrai roi catholique.

LES OUVRAGES POLEMIQUES► Il a toujours cultivé la controverse avec les protestants. En 1688, il écrit "l'Histoire des variations des Eglises protestantes". En 1694, il fait paraître des "Maximes et réflexions sur la comédie", où il condamne le théâtre qui déprave les moeurs. En 1698, il fait paraître sa "Relation sur le quiétisme". L'année suivante, le Pape condamne cette doctrine.
 LA MORALE DANS LA LITTERATURE DU 17EME SIECLE

Le 17ème siècle, soucieux des bons usages, des règles et des codifications, définit un art, un idéal de vie en société fait de souplesse et d'intelligence, de mesure et d'adaptation, qui s'incarne dans le personnage de "l'honnête homme". Un "honnête homme" au siècle de Louis XIV est un homme du monde qui fréquente la bonne société, les salons où l'on brille par la conversation, la cour où l'on fait bonne figure en toutes circonstances. C'est un homme raffiné, cultivé, élégant, sociable. Un homme comme on en rencontre rarement. Et les moralistes le savent et le font savoir en montrant et en dénonçant, à l'inverse, tous les comportements lâches, serviles, hypocrites, empruntés, raides et ridicules qui semblent caractériser la nature humaine quand la littérature fait la morale.

JEAN DE LA BRUYERE
Jean de La Bruyère, issu de la bourgeoisie parisienne, est le protégé d'une famille de la haute noblesse, les Condé. Observateur de la cour, admirateur des auteurs antiques, imitateur et traducteur du Grec Théophraste, il est l'auteur des Caractères de Théophraste traduits du grec avec les Caractères ou Moeurs de ce siècle. Cet ouvrage, publié anonymement, rencontre immédiatement un très grand succès. Observateur de la Cour, de La Bruyère en propose une vision tantôt amusée critique qu'il présente sous forme de saynètes de la vie à Versailles et de portrait de courtisans, ou comme ici par le biais d'un genre à la mode: la maxime...

L'on est petit à la cour, en quelque vanité que l'on ait, on s'y trouve tel; mais le mal est commun, et les grands mêmes y sont petits.
► La province est l'endroit d'où la cour, comme dans son point de vue, parait une chose admirable: si l'on s'en approche, ses agréments diminuent, comme ceux d'une perspective que l'on voit de trop près.
► Il faut qu'un honnête homme ait tâté de la cour: il découvre en y entrant comme un nouveau monde qui lui était inconnu, où il voit régner également le vice et la politesse, et où tout lui est utile, le bon et le mauvais.
► La cour est comme un édifice bâti de marbre: je veux dire qu'elle est composée d'hommes fort durs, mais fort polis.

FRANÇOIS DE LA ROCHEFOUCAULD
Le duc de La Rochefoucauld appartient à la haute noblesse. Il fait une carrière militaire et fréquente la Cour. "Frondeur", il complote avec l'aristocratie jalouse de ses privilèges, contre le pouvoir monarchique. F. de La Rochefoucauld est l'une des victimes de la répression, son château est rasé. Ses maximes, amères et pessimistes, sont d'abord diffusées dans les salons puis elles paraissent précédées de cet avertissement: "L'auteur expose au jour toutes les misères de l'homme, mais c'est de l'homme abandonné à sa conduite qu'il parle et non pas du chrétien".

On n'aime point à louer et on ne loue jamais personne sans intérêt. La louange est une flatterie habile, cachée et délicate qui satisfait différemment celui qui la donne et celui qui la reçoit: l'un la prend comme une récompense de son mérite; l'autre la donne pour faire remarquer son équité et son discernement.
► Nous choisissons souvent des louanges empoisonnées qui font voir par contrecoup, en ceux que nous louons, des défauts que nous n'osons découvrir d'une autre sorte.
► On ne loue d'ordinaire que pour être loué.
► Peu de gens sont assez sages pour préférer le blâme qui leur est utile à la louange qui les trahit.
► Il y a des reproches qui louent et des louanges qui médisent.
► Le refus de louanges est un désir d'être loué deux fois.
► La flatterie est une fausse monnaie qui n'a de cours que par notre vanité.
► L'hypocrisie est un hommage que le vice rend à la vertu.  
MADAME DE SEVIGNE

De Marie de Rabutin-Chantal, marquise de Sévigné, il nous reste quelque 1400 lettres adressées à sa fille, éloignée de Paris, et à des amis. Cette correspondance abondante, vivante et variée, propose une galerie de portraits, des anecdotes significatives et un témoignage enjoué sur les moeurs et les usages de ses contemporains.

Il faut que je vous conte une petite histoirette, qui est très variée, et qui vous divertira. Le Roi se mêle depuis peu de faire des vers: MM. de Saint Aignan et Dangeau lui apprennent comme il s'y faut prendre. Il fit l'autre jour un petit madrigal, que lui-même ne trouva pas trop joli. Un matin, il dit au maréchal de Gramont: "Monsieur le maréchal, je vous prie, lisez ce petit madrigal et voyez si vous en avez jamais vu un si impertinent. Parce qu'on sait que depuis peu j'aime les vers, on m'en apporte de toutes les façons". Le maréchal, après avoir lu dit au Roi: "Sire, Votre Majesté juge divinement bien de toutes choses: il est vrai que voilà le plus sot et le plus ridicule madrigal que j'aie jamais lu". Le Roi se mit à rire, et lui dit: "N'est-il pas vraie que celui qui l'a fait est bien fat?" -Sire, il n'y a pas moyen de lui donner un autre nom. -Oh bien! dit le Roi, je suis ravi que vous m'en ayez parlé si bonnement; c'est moi qui l'ai fait. -Ah! Sire, quelle trahison! Que Votre Majesté me le rende; je l'ai lu brusquement. -Non, Monsieur le maréchal: les premiers sentiments sont toujours les plus naturels".
Mme de Sévigné, Correspondance, "Lettre à Mr de Pomponne",
1er décembre 1664

22 Kasım 2010 Pazartesi

MICHOU D'AUBER
Le film est adapté du vrai récit de Messaoud Hattou. Il a un frère ainé qui s’appelle Abdel. Leur mère est gravement malade et leur père ne peut plus les garder. Alors ils sont placés à l’assistance publique. Messaoud s’est trouvé dans une famille d’accueil qui habite dans un petit village de la France. La femme s’appelle Gisèle, l’homme Georges. La famille avait déjà accueilli un certain Pierre. Comme ils n’ont pas eu d’enfant ils accueillent des enfants. Cette fois c’est Messaoud qu’ils vont accueillir.

Gisèle va à l’assistance publique pour accueillir un petit garçon mais elle ne sait pas qu’il s’agit d’un arabe. Quand elle le voit elle refuse d’abord de le prendre mais comme elle n’a pas d’autre choix elle accepte. Messaoud pense qu’elle est gentille mais qu’elle n’aime pas les arabes. En vérité c’est son mari Georges et les villageois qui détestent les arabes. Messaoud attend près de son frère la décision de Gisèle. Quand elle accepte les deux frères se disent adieu. Abdel va être placé dans une ferme non loin de Messaoud.

Gisèle et Messaoud prennent le bus pour partir. Quand ils rentrent elle trouve des solutions pour cacher l’identité du petit de son mari et des villageois. C’est un village nationaliste, on déteste les arabes, on est tous catholiques. Elle pense que si on apprend que le petit est arabe la vie sera difficle pour lui. Alors d’abord elle change la couleur de ses cheveux. Messaoud brun devient blond et puis elle lui trouve un nom français “Michel” qui ressemble à Messaoud et puis elle l’appelle “Michou” le diminutif de Michel. Elle lui apprend qu’elle vient du nord, que son père est mort, qu’il est fils unique et qu’il est catholique.

Le soir Georges rentre. C’est un ancien militaire de carrière qui avait fait toutes les campagnes coloniales à l’Indochine, à l’Algérie, au Maroc. Il est patriote, nationaliste, il adore le général de Gaulle. Il est catholique et conservateur. Comme il avait participé à la guerre d’Algérie il n’aime pas les arabes. Michou fait connaissance avec Georges ils sortent ensemble, Georges lui présente le village, il le promène avec la voiture, il lui achète une cartable. Michou est content et sa nouvelle vie commence.

À l’école l’instituteur lui donne une fausse identité, il s’appelle désormais "Michou D’Auber" car il vient D’Auber. L’instituteur l’encourage pour qu’il s’adapte à sa classe et à ses nouveaux copains. Il fait des cours supplémantaires après l’école pour s’améliorer.

D’autre part Abdel n’est pas du tout content de sa nouvelle situation, comme il est arabe on le fait coucher à l’étable près des animaux, on le traite comme un hostile. Il veut s’enfuir. Une nuit il rend visite en cachette à son frère et lui parle de son plan. Il lui demande de voler de l’argent. Michou accepte obligatoirement la demande de son frère mais en réalité il ne veut pas s’enfuir car il est très heureux. Même s’il a des difficultés à l’école il apprend plein de choses, Georges l’aide à faire ses devoirs, il joue avec ses copains, le week-end ils se promènent etc..

Pourtant il sait là où Georges cache de l’argent, c’est Paul, le jardinier qui lui en avait parlé. Alors, il le vole mais Georges s’aperçoit que l’argent a disparu. Il demande à Paul et à Michou. Paul n’en sait rien mais Georges ne pense jamais que Michou puisse le voler. Alors il commence à torturer Paul, Michou avoue tout de suite et rend l’argent. Là, Georges doute que le petit soit arabe car d’après lui les arabes sont des voleurs mais pas les français.

Plus tard une nuit Abdel arrive et Michou lui dit qu’il ne partira pas avec lui, ils se quittent. Mais les villageois apprennent que les deux sont frères car quelques-uns les ont vu ensemble et entendu ce qu’ils parlent. La même nuit un groupe d’anciens militaires qui écrivent au mur du village contre les arabes voient Michou, l’attrappent et colorient ses fesses en blanc. Georges se fache beaucoup il ne supporte pas qu’on fasse du racisme contre un petit enfant. Une querelle commence entre lui et les villageois. Georges natoinaliste et patriote change d’idée, il défend Michou et tous ceux qui sont opprimés et étrangers comme les arabes, les juifs…
De son côté, Gisèle, se lie d’amitié avec l’instituteur qui lui donne des livres littéraires, (“L’Etranger” d’Albert Camus) ils se promènent ensemble à la fôret. Un jour ils se couchent à la fôret et un des villageois les voit et raconte ce qui s’est passé au bistrot. Georges l’entend, il rentre chez lui. Ils se disputent, Gisèle avoue ce qu’elle a fait, qu’elle est lasse d’être passive, qu’elle ne peut plus supporter son mari et quitte la maison avec Michou. Celui-ci ne voulant pas quitter Georges, essaie de les convaincre n’y arrive pas. Gisèle et  Michou partent chez les parents de Gisèle mais tous deux sont tristes. Georges, de son côté est triste pareillement. Lui aussi, a eu des relations avec d’autres femmes, il connait sa faute, Michou et Gisèle lui manquent beaucoup. Il va au bistrot pour dire qu’il rompt toute relation avec ses copins car ils sont racistes tandis que Georges envisage que les nationalités, les identités, les religions n’ont aucune importance. Ce qui est essentiel c’est l’homme. Il devient humaniste. Il va chercher sa femme et Michou. Il s’excuse. Il dit qu’il n’y a rien à cacher l’identité de l’arabe et ils rentrent ensemble heureux chez eux.


Ils vont au bord du lac pour pêcher. Gisèle et Georges veulent adopter Michou car depuis longtemps il n’y a plus de nouvelles de son père. Michou en est ravi.

Un jour, cependant, le père et le frère de Messaoud arrivent. Leur mère est morte, l’Algérie a regagné son indépendance grâce au générale Charles de Gaulle, leur situation s’est améliorée alors ils veulent Michou. Quand celui-ci apprend que son père est venu le chercher c’est un vrai déchirement pour l’enfant. Il est tellement heureux qu’il ne veut plus se séparer de sa famille française. Pourtant Georges le persuade à partir avec son père. Michou est un enfant qui a reçu tellement d’amour qu’il pourra se construire même s’il part. Avant son départ il demande à Georges de lui emmener un jour à la mer. Georges le lui promet, ils se quittent. En novembre Georges vient le chercher et l’emmène à la mer, l’eau infinie que Michou n’avait vu jamais de sa vie.

21 Kasım 2010 Pazar

HORS DE PRIX
"Hors de prix" est réalisé par Pierre Salvadori qui a également écrit le scénario avec Benoit Graffin. Audrey Tatou est dans le rôle d’Irène Mercier et Gad Elmaleh dans le rôle de Jean Simon, le serveur.

Le film commence dans une palace de Biarritz. Jean, le serveur et le barmen de l’hôtel est un homme timide qui ne fait pas preuve d’une grande perspicacité. Il ne sait pas dire non, il accepte de faire tout ce qu’on lui demande. Quant à Irène, c’est une avanturière qui traine dans les hôtels, les palaces et profite de sa jolie silhouette et de son charme pour séduire les hommes d’un certain âge, fortuné, elle abuse de ces riches messieurs qui cherchent une beauté. Cependant elle est sans un sou et essaie de se marier avec un de ces hommes. Elle est en relation en ce moment avec Jacques et ensemble ils séjournent à l’hôtel où Jean travaille.

Une nuit, Irène reste seule car Jacques qui est fatigué s’est endormi, or c’est l’anniversaire d’Irène et elle est triste. Alors elle descend au bar pour prendre un verre. De son côté Jean, le barmen, après une conversation avec un riche monsieur, s’endort dans le fauteuil en attendant les nouveaux clients. Irène entre et le voit. Elle le croit client fortuné et le réveille. Jean comprend qu’elle l’a cru client et continu le jeu, ils passent la nuit ensemble, Jean lui prépare des coctails pour fêter son anniversaire et ils se couchent. Le lendemain matin Irène est déjà partie.

Un an plus tard Irène et Jacques reviennent au même hôtel et elle y rencontre de nouveau Jean qui continue le jeu, il se fait passer pour un homme de compagnie, très riche. Cependant Jacques propose le mariage à Irène en lui offrant une bague précieuse. Naturellement elle accepte mais elle passe la nuit avec Jean qui lui prépare des coctails. Jacques qui se réveille tôt les voient au bar. Quand Irène gagne la suite, Jacques la chasse. Elle retourne à la suite de Jean et lui dit qu’elle a quitté Jacques pour lui. Jean est surpris, ne sachant quoi faire. Ils entrent dans le lit et quelques minutes plus tard un serveur emmène des clients dans la suite et commence à leur expliquer les qualités de la suite. Lorsqu’ils arrivent dans la chambre à coucher, ils voient un couple au lit; c’est Jean le serveur et son amante.

Alors Irène comprend que Jean n’est autre qu’un serveur et le quitte sur place. Elle part pour Nice, elle appelle les anciens amants pour commencer une nouvelle relation. Elle trouve par hasard, François, le petit-fils d’un des anciens amants qui est mort. Ils se retrouvent un soir dans un restaurant. Cependant Jean qui veut s’excuser, apprend qu’elle est partie pour Nice par train, la suit et la retrouve sur la Côte d’Azur dans un restaurant avant l’arrivée de François. Irène accepte son excuse mais elle veut se débarasser de lui car François arrive. Jean les surveille de loin, François est dérangé des regards de Jean qu’il avait vu récemment près d’Irène, laisse Irène à table et s’éloigne.

Alors Irène va près de Jean et accepte l’invitation de diner. Au lieu d’aller dans un simple pizzeria Irène l’emmène dans un restaurant d’un hôtel très luxe et très cher. Elle commande des repas chers, du caviar, du champagne, du homard. Elle essaie de se venger de Jean en lui faisant payer bcp d’argent. Après le diner elle lui propose de louer une suite au même hôtel, Jean ne refuse rien. Ils s’y installent. Le lendemain matin, elle a acheté de nouveaux vêtements qui sont très chers en utilisant la carte bancaire de Jean. Il essaie de régler ses comptes et parle avec son conseiller de banque, il transfère son compte sur sa carte blanche. Mais rien ne suffit pour Irène, il est sur le point de se ruiner. Quand elle comprend que tout l’argent de Jean est fini elle le quitte et Jean n’insiste pas. Au moment de partir, il lui donne 1 euro en échange de 10 secondes. Irène attend encore dix secondes, prend l’euro et s’en va.

À l’hôtel Jean ne peut pas payer le compte. À ce-moment là, Madeleine, une femme d’un certain âge, lui demande de l’aider à porter ses paquets et en échange elle lui offre un cadeau. Ils passent la nuit ensemble. Au millieu de la nuit Jean se réveille et décide de partir mais au lobby il voit Irène entrer avec un homme, les deux montent à la suite de ce riche monsieur. Après une courte hésitation, Jean regagne la suite et décide d’être comme Irène.

Le lendemain matin au petit-déjeuner Irène voit Jean et croit qu’il la suit. Mais bientôt elle comprend qu’il est avec Madeleine comme elle l’est avec Gilles. Puis, Jean et Madeleine partent pour faire les courses. Dans une boutique pendant que Jean essaie des chemises, dans la cabine voisine Irène esaie des robes. Ils se voient, parlent amicalement puis  se retrouvent à la suite d’Irène. Elle lui montre ce qu’elle a obtenu en quatre jours. Malheureusement Jean n’a que quatre chemises, un jean et un petit-déjeuner continental. Cela ne plait pas du tout à Irène, elle lui conseille d’obtenir toujours encore plus. Elle lui donne des conseils, elle lui montre des ficelles et pour finir elle lui casse la montre. Jean, sur les conseils d’Irène fait la geule à Madeleine et obtient une montre qui a une valeur de 30.000E. Il la montre à Irène, les deux sont très heureux.

Un soir au diner, Madeleine et Jean se disputent,  il lui rend la montre et s’en va. Sur ce, Madeleine qui ne peut pas résister lui achète une moto, des lunettes de soleil et des vêtements. Jean a un rendez-vous avec Irène dans un café mais Madeleine arrive alors Irène et Jean font une organisation pour se promener en moto. La nuit, après que les vieux s’endorment, ils partent en moto pour pique-niquer au bord de la mer. Là, ils passent une soirée excellente et le lendemain ils rentrent à l’hôtel. Ils se voient à la piscine mais Madeleine qui y est présente aussi, est jalouse car Jean regarde Irène. Alors elle l’envoie à la suite chercher son livre. Irène monte aussi, elle lui dit qu’elle part pour Venise, Chili et Les Maldives et qu’ils ne se verront plus c’est pourquoi ils se font adieu. Irène est triste ainsi que Jean. On se rend compte qu’Irène est tombée amoureuse de Jean.

Cependant Madeleine entre, Irène et Jean se cachent à la terrasse, ils s’embrassent. À la terrasse d’en face Gilles, l’amant d’Irène les voit, il la quitte et la laisse sans un sou et sans vêtement. Irène n’a que son paréo sur elle. Elle demande à Jean de lui apporter ses vêtements de la consigne de la gare. Elle l’attend toute la journée à la piscine avec le bikini et le paréo. La nuit tombe, elle tremble de froid et enfin un garçon apporte une enveloppe à l’intérieur de laquelle il y a la clef d’une suite payée pour une semaine. Elle y va, y retrouve une robe et un faire-part. D’autre part Jean a vendu sa montre pour pouvoir acheter des vêtements à Irène et pour lui louer une suite. Il a acheté également des boucles d’oreille à Madeleine pour que celle-ci ne soupçonne de rien. Madeleine et Jean sont invités à une soirée. Jean a envoyé le même faire-part à Irène pour qu’elle y assiste aussi. Elle y rencontre Jacques, un ancien amant, qui est avec une jeune fille. Elle doit le séduire et pour cela elle a besoin de l’aide de Jean. Elle fait connaissance avec Agnès, l’amante de Jacques. À la terrasse, elles voient Jean mais Irène le présente comme le prince de Von Hoffenberg, un des hommes le plus riche et prestigieux de l’Europe qui a perdu sa femme il y a deux ans. Le jeu commence: Irène fait semblant de séduire le faux prince. Agnès qui croit  cette mensonge s'approche du Prince Michel qui fait à son tour semblant d’apprécier Agnès.
D’autre part Madeleine arrive, enervée, elle veut que Jean soit près d’elle. Jean lui dit qu’il doit partir à l’hôtel avec Agnès. Madeleine est très en colère, elle demande ce qu’elle peut faire pour changer son idée. Jean dit que c’est fini, qu’il laissera la clef de la moto à la réception. Sur ce, Madeleine comprend que Jean est “hors de prix” et le laisse libre avec la moto.


Le faux prince et Agnès vont à l’hôtel. À la terrasse pendant qu’elle prend du champagne avec Jacques Irène voit Jean et Agnès s’embrasser. Elle est jalouse, quitte Jacques et court à Jean qui l’attendait. Irène révèle à Agnès  l’identité de Jean, celle-ci part immédiatement. Les deux amants font l’amour toute la nuit et le matin ils partent ensemble en moto.

AUTEURS et LEURS OEUVRES

  • Louis Aragon (20ème siècle)
  • Samuel Beckett - "En Attendant Godot" (20ème siècle - Théâtre)
  • Eugène Ionesco - "La Cantatrice Chauve", "Rhinocéros" (20ème siècle - Théâtre)
  • Aimé Césaire - "Cahier du Retour au Pays Natal" (20ème siècle)
  • Jacques Prévert - "Paroles" (20ème siècle)
  • Marguerite Yourcenar - "Alexis ou Le traité du Vain Combat" (20ème siècle)
  • André Breton - "Nadja" (20ème siècle)
  • Jean Cocteau - "Les Enfants Terribles" (20ème siècle)
  • Jean-Paul Sartre - "Huis Clos", "Les Mouches", "La Nausée", "Le Mur" (20ème siècle)
  • Albert Camus - "L'Etranger", "La Peste" (20ème siècle)
  • Colette - "Les Séries de "Claudine" (20ème siècle)
  • Guillaume Apollinaire - "Calligrammes" (20ème siècle - Poésie)
  • André Gide - "Les Nourritures Terrestres", "La Symphonie Pastorale", "Les Caves du Vatican", "Les Faux Monnayeurs" (20ème siècle)
  • Paul Verlaine - "Romances Sans Paroles" (19ème siècle - Symbolisme)
  • Arthur Rimbaud - "Le Dormeur du Val" (19ème siècle - Symbolisme)
  • Mallarmé - "Poésies" (19ème siècle - Symbolisme)
  • Charles Baudelaire - "Les Fleurs du Mal", "L'Etranger" (19ème siècle - Symbolisme)
  • Emile Zola - "Germinal", "L'Assommoir", "Thérèse Raquin", La Bête humaine" (19ème siècle, Naturalisme)
  • Guy de Maupassant - "Papa de Simon", "L'Auberge", "Aux Champs", "La Ficelle", "Pierrot", "Toine", "La Bête du Maitre Belhomme", "La Parrure", "La Dot", "La Rempailleuse" (19ème siècle - Réalisme)
  • Alexandre Dumas - "Les Trois Mousquetaires", "Le Comte de Monte Cristo", "La Reine Margot" (19ème siècle)
  • George Sand - "La Petite Fadette", "La Mare au Diable" (19ème siècle)
  • Gustave Flaubert - "Madame Bovary", "Salammbô", "L'Education Sentimentale" (19ème siècle - Réalisme)
  • Honoré de Balzac - "Le Père Goriot", "Eugénie Grandet", La Peau de Chagrin", "Le Colonel Chabert", "Le Lys dans La Vallée", "Illusions Perdues", "Le médecin de Campagne", "Les Chouans" (19ème siècle - Romantisme et Réalisme)
  • Stendhal - "Le Rouge et Le Noir", "La Chartreuse de Parme", "Vie de Rossini" (19ème siècle - Romantisme et Réalisme)
  • Victor Hugo - "Notre Dame de Paris", "Les Misérables", "Le Dernier Jour d'Un Condamné", "Les Orientales", "Hernani", "Cromwell", "William Shakespeare" (19ème siècle - Romantisme)
  • Gérard de Nerval - "Odelettes" (19ème siècle - Romantisme, poésie)
  • Alfred de Vigny - "La mort du Loup" (19ème siècle - Romantisme, poésie)
  • Alfred de Musset - "Les Caprices de Marianne" (19ème siècle - Romantisme, théâtre)
  • Alphonse de Lamartine - "Méditations Poétiques" (19ème siècle - Romantisme, poésie)
  • Bernardin de Saint-Pierre - "Paul et Virginie" (19ème siècle - Préromantisme)
  • Madame de Staël - "Colline et Delphine", "De l’Allemagne" (19ème siècle - Préromantisme)
  • Senancour - "Oberman" (19ème siècle - Préromantisme)
  • Benjamin Constant - "Adolphe" (19ème siècle - Préromantisme)
  • François René de Chateaubriand - "Mémoires d'Outre-Tombe", "René" (19ème siècle - Préromantisme)
  • Le Sage - "Gil Blas de Sentillane" (18ème siècle)
  • Marquis de Sade - "Justine ou Les Malheurs de la vertu", "Les 120 jours de Sodome" (18ème siècle)
  • Choderlos de Laclos - "Les Liaisons Dangereuses" (18ème siècle - Roman Epistolaire)
  • Jean-Jacques Rouseau - "Emile ou de L'Education", "Les Confessions", "Julie ou La Nouvelle Héloïse" (18ème siècle)
  • Voltaire - "Candide", "Zadig", "Micromégas" (18ème siècle)
  • Diderot - "Le Neveu de Rameau" (18ème siècle)
  • Beaumarchais - "Le Barbier de Séville", "Le Mariage de Figaro" (18ème siècle - Théâtre)
  • Marivaux - "Le Jeu de L'Amour et du Hasard" (18ème siècle - Théâtre)
  • Montesquieu - "L'Esprit des Lois", "Les Lettres Persanes" (18ème siècle)
  • Jean Racine - "Andromaque", "Bérénice", "Britannicus", "Phèdre", "Iphigénie" (17ème siècle - Tragédie)
  • Pierre de Corneille - "Le Cid" (17ème siècle - Tragédie)
  • Molière - "L'Avare", "Le Bourgeois Gentilhomme", "Les Précieuses Ridicules", "Dom Juan", "Le Malade Imaginaire", "Tartuffe", "L'Ecole des Femmes", "Amphitryon", "Les Fourberies de Scapin", "Les Femmes Savantes" (17ème siècle - Comédie)
  • Madame de la Fayette - "La Princesse de Clèves" (17ème siècle)
  • Jean de La Fontaine - "Les Fables" (17ème siècle)
  • Joachim du Bellay - "Regrets" (16ème siècle)
  • Pierre de Ronsard - "Sonnets pour Hélène", "Sonnets pour Marie", "Sonnets pour Cassandre" (16ème siècle)
  • Michel de Montaigne - "Les Essais" (16ème siècle)
  • Thomas More - "L'Utopie" (16ème siècle)
  • Erasmes de Rottherdam - "L'Eloge de la Folie", "Les Antibarbares" (16ème siècle)
  • François Rabelais - "Gargantua" , "Pantagruel" (16ème siècle)