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Şişli / İstanbul, (0533 2490843) vildan_ornadis@hotmail.com, Türkiye
Chers abonnés et visiteurs du blog;Tout au long de ma vie scolaire,j’ai reçu un enseignement français.Après avoir terminé le collège français “Sainte-Pulchèrie” j’ai continué à ma vie lycéenne au “Lycée Français Saint-Michel”.J’ai reçu mon diplôme de fin d’études secondaires 3 ans plus tard. À la suite du lycée,j’ai étudié la philologie et la littérature française à “L’Université d’Istanbul, dans “La Faculté des Lettres”;simultanément j’ai étudié la formation pédagogique à L’Université d’Istanbul,dans“La Faculté d’Éducation”(“Formation à L’Enseignement”).Après 4 ans d’études de double licence je suis diplômée en tant que philologue,aussi professeur de français.Toutes les formations que j’ai acquises m’ont perfectionnée dans les domaines tels que la langue, la littérature et la culture française ainsi que la formation pédagogique. Depuis 11 ans, je partage mes connaissances avec ceux qui veulent apprendre la langue,la culture et la civilisation française. J’enseigne les gens de tout âge et de tout niveau depuis les élèves des écoles françaises,jusqu’aux étudiants de diverses universités sans oublier les hommes ou femmes d’affaires ni les amateurs de la francophonie

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Sevgili Blog Takipçileri;
Tüm eğitim hayatımı fransızca gördüm. İstanbul'da bulunan‘’Özel Sainte-Pulchérie Fransız Kız Ortaokulu’’nu bitirdikten sonra liseyi İstanbul'da bulunan ''Özel Saint-Michel Fransız Lisesi’’nde okudum. Ardından ‘’İstanbul Üniversitesi Edebiyat Fakültesi Batı Dilleri ve Edebiyatları Bölümü‘’ içinde yer alan ‘’Fransız Dili ve Edebiyatı Anabilim Dalı’’nda dört yıllık lisans eğitimimi tamamladım.Bu süre içerisinde ‘’İstanbul Üniversitesi Eğitim Fakültesinde Pedagojik Formasyon’’ alanında eğitim görüp çift anadal diploması aldım. Böylece hem filolog (Dilbilimci) hem de öğretmen olarak mezun oldum. Aldığım bütün bu eğitimler bana hem Fransız Dili, hem Fransız Edebiyatı hem de Pedagoji alanlarında büyük bir yetkinlik sağladı. Onbir yıldır teorik olarak edindiğim tüm bilgileri, pratikte bu dili ve kültürü öğrenmek isteyen her yaştan her gruptan kişilere aktarıyorum. İstanbulda bulunan fransız kolejlerinde eğitim gören öğrenciler başta olmak üzere üniversite öğrencileri, iş adamları, fransız kültürüne meraklı olup kendini geliştirmek isteyen her yaştan her meslek grubundan kişiler meslek hayatım süresince öğrencim olmuştur ve olmaya devam edecektir.

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Grammaire – Littérature – Biologie ( Pour les élèves des écoles françaises - Fransız kolejlerinde eğitim gören öğrenciler için )

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Böylece,bir gün üyesi olmayı hedeflediğimiz Avrupa Birliğine katıldığımız zaman farklı kültürlere uyum sağlamakta zorluk çekmeyeceğiz.

15 Şubat 2011 Salı

 LA QUERELLE
 DES ANCIENS ET DES MODERNES

Dès le début du XVIIème siècle apparaissent des signes de l'esprit moderne qui va provoquer, à partir de 1687, une importante querelle littéraire. Sous Louis XIII, les écrivains indépendants revendiquent la liberté totale de leur inspiration et Boisrobert, comparant Homère à un chanteur de carrefour, trouve les anciens "sans goût et sans délicatesse".

Se plaçant l'un et l'autre au point de vue scientifique, Descartes et Pascal ont substitué au respect stérile de l'autorité des anciens l'idée de la souveraineté de la raison, dont les conquêtes successives justifient la croyance au progrès. Pascal compare toute la suite des hommes à un même homme qui subsiste toujours et apprend continuellement: "Ceux que nous appelons anciens étaient véritablement nouveaux en toutes choses, et formaient l'enfance de l'homme proprement; et comme nous avons joint à leurs connaissances l'expérience des siècles qui les ont survis, c'est en nous que l'on peut trouver cette antiquité que nous révérons dans les autres" (Traité du Vide). Du progrès dans les sciences, on allait tirer l'idée du progrès artistique.

Par réaction contre l'abus du merveilleux païen, des poètes puisèrent leurs sujets dans la Bible et l'histoire religieuse, et l'on en vint à proclamer qu'une littérature reposant sur les vérités du christianisme devait être supérieure à toute littérature païenne. C'est Desmartes de Saint-Sorlin qui, dans ses préfaces de Clovis, des Délices de l'Esprit, de Marie-Magdeleine et dans sa Défense du Poème héroïque, affirma le plus vivement la valeur poétique de l'Ecriture, la supériorité du merveilleux chrétien sur le merveilleux païen, la prééminence des modernes sur les anciens. C'était, plus d'un siècle avant Chateaubriand, la thèse du Génie du christianisme. Mais Boileau, Corneille, Saint-Evremond protestèrent contre l'impiété qu'il y aurait à égayer par des ornements les mystères terribles du christianisme et contre l'emploi d'un merveilleux moins charmant que le merveilleux païen. Avant de mourir, Desmarets confiait à Charles Perrault le soin de libérer la littéraire de l'influence antique.

Vers 1680, les "Modernes" se font plus entreprenants. L'érudit Charpentier rédige, pour les tableaux de Versailles, des inscriptions en français: d'où une querelle, où il proclame "l'excelence de la langue française" et la supériorité de l'art moderne. Un neveu de Corneille, Fontenelle, attaque les anciens; à son tour, Saint-Evremond conteste la nécessité de les imiter éternellement. Mais ce sont les frères Perrault, brouillés de longue date avec Boileau qui vont pousser à fond l'offensive contre les anciens.

A l'Académie, le 27 janvier 1687, Charles Perrault présente le Siècle de Louis le Grand, poème où il critique les anciens, loue les contemporains et proclame la supériorité du siècle de Louis XIV sur celui d'Auguste. Soutenu par les académiciens, il est attaqué par les partisans des anciens.

Boileau s'indigne dans deux épigrammes injurieuses: La Fontaine réplique plus sérieusement dans l'Epitre à Huet; l'année suivante, La Bruyère défend les anciens dans son Discours sur Théophraste et railles les modernes.

Mais les "Modernes", qui disposent d'un journal, Le Mercure Galant, poussent à fond leur attaque. Fontenelle reprend la thèse du progrès dans sa Digression sur les Anciens et les Modernes: son éléction à l'Académie est saluée comme une victoire. Quant à Perrault, il ressemble ses arguments dans ses Parallèles des Anciens et des Modernes.

En 1693, Boileau publie l'Ode pindarique sur la prise de Namur, précédée d'un Discours où il expose les mérites des anciens et sa doctrine de l'imitation; l'année suivante, il écrit la satire X contre les Femmes, qui soutiennent les modernes; Perrault lui répond par une Apologie des Femmes. En 1694 enfin, dans ses Réflexions sur Longin, Boileau se tire d'une situation délicate en invoquant l'épreuve des siècles: il admire les modernes, ses amis, mais évite de les comparer aux anciens.

La querelle s'apaisa grâce au grand Arnauld, qui réconcilia les deux adversaires: dans une Lettre à Perrault, Boileau se montra moins intransigeant, et Perrault moins acerbe dans le Dialogue V des Parallèles.

Vingt ans plus tard, le conflit renaissait à propos d'Homère, Mme Dacier, savante helléniste, avait publié une traduction en prose des vingt-quatre chants de l'Iliade. Houdart de la Motte, qui ne savait pas le grec, tira de cette traduction une Iliade en vers en douze chants. Mme Dacier protesta dans un traité des Causes de la corruption du goût; La Motte répliqua modérément dans ses Réflexions sur la critique, soutenu par des érudits comme les abbés de Pons, Terrasson et d'Aubignac, qui doutait même de l'existence d'Homère. C'est Fénelon qui pacifia les esprits dans sa Lettre à l'Académie, où il loue les modernes tout en admirant vivement les anciens.
LA THESE DES MODERNES

Dans le Siècle de Louis le Grand, Perrault refuse d'admirer sans réserve les anciens: "Ils sont grands, il est vrai, mais hommes comme nous". "On peut n'adorer pas toute l'antiquité". Perrault en appelle au témoignage des mondains et surtout des femmes rebutées par les traductions de Platon qui "commence à devenir quelquefois ennuyeux", et par le "galimatias" de Pindare. Depuis que, grâce au télescope et au microscope, "mille mondes nouveaux ont été découverts", la physique d'Aristote lui-même parait ridicule.

Selon Perrault, c'est par manque d'esprit critique qu'on applaudit "à mille grossières": on admire les anciens sur la foi d'hommes dont on révère assez l'autorité pour les croire sur parole. Les Savants se sont libérés dans ce dangereux principe: ils étudient la physique, la médecine, l'astronomie dans la nature et non dans Aristote, Hippocrate et Ptolémée. Les Artistes, à leur tour, doivent conquérir leur indépendance, sauf (prudente réserve!) dans les questions religieuses et politiques: "Partout ailleurs la raison peut agir en souveraine et user de ses droits. Quoi donc! il nous sera défendu de porter notre jugement sur les ouvrages d'Homère et de Virgile, de Démosthène et de Cicéron, et d'en juger comme il nous plaira parce que d'autres avant nous en ont jugé à leur fantaisie?"

Fontenelle, de son côté, insiste sur le danger de se soumettre à l'autorité: "Rien n'arrête tant le progrès des choses, rien ne borne tant les esprits, que l'admiration excessive des anciens... Si l'on allait s'entêter en jour de Descartes et le mettre à la place d'Aristote, ce serait à peu près le même inconvéniant".

Pourquoi les modernes seraient-ils inférieurs aux anciens? L'argument théorique de la permanence des lois de la nature est un de ceux qui reviennent le plus souvent. C'est peut-être Fontenelle qui l'a le mieux affirmé: "Toute la question générale de la prééminence entre les anciens et les modernes étant une fois bien entendue se réduit à savoir si les arbres qui étaient autrefois dans nos campagnes étaient plus grands que ceux d'aujourd'hui. En cas qu'ils aient été, Homère, Platon, Démosthène ne peuvent être égalés dans ces derniers siècles: mais si nos arbres sont aussi grands que ceux d'autrefois, nous pouvons égaler Homère, Platon et Démosthène... La nature a entre les mains une certaine pâte qui est toujours la même, qu'elle tourne et retourne sans cesse en mille façons, et dont elle forme les hommes, les animaux et les plantes; et certainement elle n'a point formé Platon, Démosthène ni Homère d'une argile plus fine et mieux préparée que nos philosophes, nos orateurs et nos poètes d'aujourd'hui". Ainsi l'antériorité n'est pas une marque de supériorité: "Les anciens ont tout inventé, c'est sur ce point que leurs partisans triomphent: donc ils avaient beaucoup plus d'esprit que nous; point de tout mais ils étaient avant nous... Si l'on nous avait mis en leur place nous aurions inventé".

Supériorité des modernes
La nature est toujours la même en général dans toutes ses productions; mais les siècles ne sont pas toujours les mêmes; et, toutes choses pareilles, c'est un avantage à un siècle d'être venu après les autres". Ainsi Perrault n'hésite pas à admettre que les arts suivent la loi du progrès au même titre que les sciences: "Nous ne comparons pas les hommes avec les hommes qui se sont toujours ressemblé et qui se ressembleront toujours, c'est-à-dire que les grands génies d'un siècle, regardés en eux-mêmes et dans leurs talents purement naturels, sont toujours égaux aux grands génies d'un autre siècle; mais nous comparons les ouvrages des anciens avec ceux des modernes, et l'avantage d'être venus les derniers est si grand que plusieurs ouvrages des modernes, quoique leurs auteurs soient d'un génie médiocre, valent mieux que plusieurs ouvrages des plus grands hommes de l'antiquité".

L'avantage des modernes sur les anciens tient à leur connaissance supérieure des règles d'art, des préceptes transmis et enrichis de siècle en siècle depuis l'antiquité. Ce porgrès est sensible dans la peinture et la sculpture: "La peinture en elle-même est aujourd'hui plus accomplie que dans le siècle de Raphaël, parce que, du côté de clair-obscur, de la dégradation des lumières et des diverses bienséances de la composition, on est plus instruit et plus délicat qu'on ne l'a jamais été. De même, en littérature les anciens n'avaient pas toutes les règles que nous avons". Ainsi, à génie égale, un moderne doit être supérieur à un ancien.

Dans l'ardeur de la polémique Perrault s'est laissé entrainer à affirmer la prééminence de tous les modernes dans tous les genres, "par cette raison générale qu'il n'y a rien que le temps ne perfectionne". Il proclame la supériorité de Corneille, Molière, Pascal, La Fontaine, La Bruyère mais aussi celle de Voiture, Sarasin, Saint-Amant, Benserade; il prend un malin plaisir à réhabiliter les victimes de Boileau, les Cotin, Scudéry, Quinault, Chapelain; il n'hésite pas à placer Lemaitre au dessus de Démosthème et de Cicéron! Dans son enthousiasme il va jusqu'à se réjouir de voir le siècle de Louis XIVème "parvenu en quelque sorte au sommet de la perfection". Plus raisonnable Fontenelle se garde d'arrêter au XVIIème siècle la chaine du progrès. Pour lui, comme pour Pascal, l'humanité est comparable à un homme qui atteint maintenant sa maturité, mais "cet homme-là n'aura point de vieillesse: il sera toujours également capable des choses auxquelles sa jeunesse était propre, et il sera toujours de plus en plus de celles qui conviennent à l'âge de virilité: les vues saines de tous les bons esprits qui se succèderont s'ajouteront toujours les uns aux autres".

Les idées des Anciens
Les partisans des anciens comptaient parmi les plus grands écrivains du siècle: ils furent pourtant longs à exprimer les arguments valables, et peu adroits dans leurs répliques. Boileau avait commencé par comparer ses adversaires à des sauvages Hurons ou "Topinambous"; trop longtemps il se contenta d'injurier Perrault et ses amis.

C'est que cette querelle engageait dans la confusion faussait la véritable portée des problèmes. Les "Modernes" en étaient venus à exagérer ridiculement leur thèse, mais ils avaient, sur le plan théorique, l'argument irréfutable de la permanence des lois naturelles. De leur côté, les "Anciens", ne pouvant accepter la discussion théorique abordant les questions sous l'angle pratique, avec leurs préoccupations d'écrivains: ils se demandent si, en fait, les écrivains modernes sont supérieurs aux anciens, s'il est possible de les comparer, s'il est souhaitable d'abandonner l'imitation de l'art antique.

Sourds les uns et les autres aux arguments adverses, ils ne donnent jamais l'impression d'une discussion serrée où l'on pourrait tour à tour marquer les points des deux adeversaires. Aussi convient-il d'étudier, non pas la thèse des "Anciens", mais les idées que cette querelle leur a fait préciser et qui éclairent l'art classique.

Dans l'Epitre à Huet, La Fontaine formule les idées essentielles des grands classiques. Comme lui, Racine, Boileau, La Bruyère ont le culte des anciens. Ils ne nient pas les mérites des écrivains modernes, mais Homère et Virgile sont leur "dieux du Parnasse".

Les Anciens doivent être pris pour modèles: "Arts et guides, tout est dans les Champs-Elysées", et, selon La Fontaine "on s'égare en voulant tenir d'autres chemins". Ce n'est pas par préjugé ou par routine que les classiques imitent les anciens; La Fontaine s'appuie sur son expérience personnelle: il a failli "se gâter" en immitant un moderne -Voiture- et c'est l'exemple des anciens qui l'a ramené au bon sens: "Horace, par bonheur, me dessilla les yeux". S'inspirer des anciens, s'est donc se prémunir contre les erreurs de la préciosité et de l'enflure ou du burlesque, pratiquer "l'art de la simple nature". "Reprendre enfin le simple et le naturel".

Loin d'être aveugle, cette imitation soumise aux grands principes de la raison et du naturel, n'aliène en rien l'originalité de l'auteur moderne. Pour Boileau, l'étude des chefs-d'ouvre consacrés par les siècles révèle aux modernes les règles de l'art: c'est la connaissance de ces règles qui guident les écrivains et permet aux critiques de juger seinement les contemporains.

Les partisans des anciens soulignent malicieusement que les meilleurs écrivains modernes sont justement ceux qui ont imité les anciens. La Fontaine fait nottament allusion à Boileau, Racine et Molière. Quant à La Bruyère, il souligne l'ingratitude de Perrault et de ses amis à l'égard des anciens.

Champion des anciens Boileau ne peut pourtant nier la valeur des meilleurs écrivains modernes, ses propres amis, comme lui fervent admirateurs de l'Antiquité. Il se tire d'affaire par des considérations sur la nécessité d'attendre l'approbation de la postérité pour établir le vrai mérite des ouvrages: "L'Antiquité d'un écrivain n'est pas un titre certain de son mérite; mais l'antique et constante admiration qu'on a toujours eue pour ses ouvrages est une preuve sûre et infaillible qu'on les doit admirer... Le gros des hommes à la longue ne se trompe point sur les ouvrages de l'esprit. Il n'est plus question, à l'heure qu'il est de savoir si Homère, Platon, Cicéron, Virgile sont des hommes merveilleux; c'est une chose sans contestation puisque vingt siècles en sont convenus; il s'agit de savoir en quoi consiste ce merveilleux qui les a fait admirer de tant de siècles, et il faut trouver moyen de le voir, ou renoncer aux belles lettres, auxquels vous devez croire que vous n'avez ni goût ni génie, puisque vous ne sentez point ce qu'ont senti tous les hommes". Ainsi, la raison est, comme le veulent les "Modernes", l'arbitre souverain des ouvrages de l'esprit mais le jugement de la raison qui peut être égarer par les modes ou les engouements d'une époque, doivent être confirmés à travers les siècles pour acquérir une valeur définitive. Il est donc imprudent de comparer à un auteur ancien un écrivain moderne sur lequel nos jugements ne sont que provisoires et restent sujets à révision. Ne commence-t-on pas à découvrir les défauts de Corneille et à lui préférer Racine? "La Postérité jugera qui vaut le mieux des deux; car je suis persuadé que les écrits de l'un et de l'autre passeront aux siècles suivants: mais jusque-là ni l'un ni l'autre ne doit être mis en parallèle avec Euripide et avec Sophocle, puisque leurs ouvrages n'ont point encore le sceau qu'ont les ouvrages d'Euripide et de Sopchocle, je veux dire l'approbation de plusieurs siècles". C'est par cette argumentation habile mais un peu flottante que Boileau contestait le principe même des Parallèles des Anciens et les Modernes.

AUTEURS et LEURS OEUVRES

  • Louis Aragon (20ème siècle)
  • Samuel Beckett - "En Attendant Godot" (20ème siècle - Théâtre)
  • Eugène Ionesco - "La Cantatrice Chauve", "Rhinocéros" (20ème siècle - Théâtre)
  • Aimé Césaire - "Cahier du Retour au Pays Natal" (20ème siècle)
  • Jacques Prévert - "Paroles" (20ème siècle)
  • Marguerite Yourcenar - "Alexis ou Le traité du Vain Combat" (20ème siècle)
  • André Breton - "Nadja" (20ème siècle)
  • Jean Cocteau - "Les Enfants Terribles" (20ème siècle)
  • Jean-Paul Sartre - "Huis Clos", "Les Mouches", "La Nausée", "Le Mur" (20ème siècle)
  • Albert Camus - "L'Etranger", "La Peste" (20ème siècle)
  • Colette - "Les Séries de "Claudine" (20ème siècle)
  • Guillaume Apollinaire - "Calligrammes" (20ème siècle - Poésie)
  • André Gide - "Les Nourritures Terrestres", "La Symphonie Pastorale", "Les Caves du Vatican", "Les Faux Monnayeurs" (20ème siècle)
  • Paul Verlaine - "Romances Sans Paroles" (19ème siècle - Symbolisme)
  • Arthur Rimbaud - "Le Dormeur du Val" (19ème siècle - Symbolisme)
  • Mallarmé - "Poésies" (19ème siècle - Symbolisme)
  • Charles Baudelaire - "Les Fleurs du Mal", "L'Etranger" (19ème siècle - Symbolisme)
  • Emile Zola - "Germinal", "L'Assommoir", "Thérèse Raquin", La Bête humaine" (19ème siècle, Naturalisme)
  • Guy de Maupassant - "Papa de Simon", "L'Auberge", "Aux Champs", "La Ficelle", "Pierrot", "Toine", "La Bête du Maitre Belhomme", "La Parrure", "La Dot", "La Rempailleuse" (19ème siècle - Réalisme)
  • Alexandre Dumas - "Les Trois Mousquetaires", "Le Comte de Monte Cristo", "La Reine Margot" (19ème siècle)
  • George Sand - "La Petite Fadette", "La Mare au Diable" (19ème siècle)
  • Gustave Flaubert - "Madame Bovary", "Salammbô", "L'Education Sentimentale" (19ème siècle - Réalisme)
  • Honoré de Balzac - "Le Père Goriot", "Eugénie Grandet", La Peau de Chagrin", "Le Colonel Chabert", "Le Lys dans La Vallée", "Illusions Perdues", "Le médecin de Campagne", "Les Chouans" (19ème siècle - Romantisme et Réalisme)
  • Stendhal - "Le Rouge et Le Noir", "La Chartreuse de Parme", "Vie de Rossini" (19ème siècle - Romantisme et Réalisme)
  • Victor Hugo - "Notre Dame de Paris", "Les Misérables", "Le Dernier Jour d'Un Condamné", "Les Orientales", "Hernani", "Cromwell", "William Shakespeare" (19ème siècle - Romantisme)
  • Gérard de Nerval - "Odelettes" (19ème siècle - Romantisme, poésie)
  • Alfred de Vigny - "La mort du Loup" (19ème siècle - Romantisme, poésie)
  • Alfred de Musset - "Les Caprices de Marianne" (19ème siècle - Romantisme, théâtre)
  • Alphonse de Lamartine - "Méditations Poétiques" (19ème siècle - Romantisme, poésie)
  • Bernardin de Saint-Pierre - "Paul et Virginie" (19ème siècle - Préromantisme)
  • Madame de Staël - "Colline et Delphine", "De l’Allemagne" (19ème siècle - Préromantisme)
  • Senancour - "Oberman" (19ème siècle - Préromantisme)
  • Benjamin Constant - "Adolphe" (19ème siècle - Préromantisme)
  • François René de Chateaubriand - "Mémoires d'Outre-Tombe", "René" (19ème siècle - Préromantisme)
  • Le Sage - "Gil Blas de Sentillane" (18ème siècle)
  • Marquis de Sade - "Justine ou Les Malheurs de la vertu", "Les 120 jours de Sodome" (18ème siècle)
  • Choderlos de Laclos - "Les Liaisons Dangereuses" (18ème siècle - Roman Epistolaire)
  • Jean-Jacques Rouseau - "Emile ou de L'Education", "Les Confessions", "Julie ou La Nouvelle Héloïse" (18ème siècle)
  • Voltaire - "Candide", "Zadig", "Micromégas" (18ème siècle)
  • Diderot - "Le Neveu de Rameau" (18ème siècle)
  • Beaumarchais - "Le Barbier de Séville", "Le Mariage de Figaro" (18ème siècle - Théâtre)
  • Marivaux - "Le Jeu de L'Amour et du Hasard" (18ème siècle - Théâtre)
  • Montesquieu - "L'Esprit des Lois", "Les Lettres Persanes" (18ème siècle)
  • Jean Racine - "Andromaque", "Bérénice", "Britannicus", "Phèdre", "Iphigénie" (17ème siècle - Tragédie)
  • Pierre de Corneille - "Le Cid" (17ème siècle - Tragédie)
  • Molière - "L'Avare", "Le Bourgeois Gentilhomme", "Les Précieuses Ridicules", "Dom Juan", "Le Malade Imaginaire", "Tartuffe", "L'Ecole des Femmes", "Amphitryon", "Les Fourberies de Scapin", "Les Femmes Savantes" (17ème siècle - Comédie)
  • Madame de la Fayette - "La Princesse de Clèves" (17ème siècle)
  • Jean de La Fontaine - "Les Fables" (17ème siècle)
  • Joachim du Bellay - "Regrets" (16ème siècle)
  • Pierre de Ronsard - "Sonnets pour Hélène", "Sonnets pour Marie", "Sonnets pour Cassandre" (16ème siècle)
  • Michel de Montaigne - "Les Essais" (16ème siècle)
  • Thomas More - "L'Utopie" (16ème siècle)
  • Erasmes de Rottherdam - "L'Eloge de la Folie", "Les Antibarbares" (16ème siècle)
  • François Rabelais - "Gargantua" , "Pantagruel" (16ème siècle)