BLAISE CENDRARS
Blaise Cendrars, de son vrai nom Frédéric Sauser, est né en Suisse en 1887 et est mort en 1961. Né de père suisse et de mère écossaise, la biographie de l'écrivain le place sous le signe des voyages. En effet, Blaise Cendrars part très jeune à Saint-Pétersbourg en tant qu'apprenti bijoutier, où il est témoin malgré lui de la Révolution russe de 1905. Il vit en Russie entre 1904 et 1907 et y écrit son premier livre, « la Légende de Novgorod », qui sera publié en 1907 à Moscou, en russe et à son insu.
De retour en Europe, Blaise Cendrars rencontre à Berne sa future épouse et part vivre avec elle en 1912 à New York où il écrit « les Pâques », l'une de ses premières oeuvres littéraires reconnues. Pour sa future bibliographie, il signe le poème de son nouveau pseudonyme dérivé du mythe du phénix qui renaît de ses cendres. Blaise Cendrars s'installe ensuite à Paris, et côtoie Guillaume Apollinaire et ses amis peintres de l'école de Paris, comme Modigliani. Il se lie particulièrement avec Robert et Sonia Delaunay qui va illustrer le poème-tableau « Prose du Transsibérien et de la petite Je(h)anne de France » en 1913. Blaise Cendrars devient une figure de l'avant-garde et un tenant du cubisme littéraire, avec un style bien à lui qui le place aux côtés de Jean Cocteau, Max Jacob ou Pierre Reverdy. En 1914, il s'engage dans la Légion étrangère mais perd le bras droit, touché par un obus en 1915. Malgré la perte de son « bras de poète », Blaise Cendrars publie « la Guerre au Luxembourg » en 1916 et obtient la nationalité française.
L'amputation qu'il a subie va beaucoup marquer son oeuvre, faisant dire à Picasso: « Cendrars est revenu de la guerre avec un bras en plus ». Après la guerre, Blaise Cendrars devient directeur littéraire des éditions de la Sirène, critique d'art et collaborateur de la revue Littérature. Il publie une « Anthologie nègre » en 1921 et « Au coeur du monde » en 1922. Blaise Cendrars collabore également avec Fernand Léger et Darius Milhaud pour le livret de « la Création du monde » des Ballets suédois en 1923.
À partir de 1924, il abandonne définitivement l'écriture poétique, au profit des récits de voyage. Un séjour au Brésil lui fournit la matière à de nombreux textes, dont « le Brésil » en 1952. En 1925, la parution du premier roman de Blaise Cendrars, « l'Or », obtient un énorme succès, ainsi que « Moravagine » en 1926, roman surréaliste et autobiographique. Suivent ensuite un roman en deux volumes et une biographie romancée de Jean Calmot. Vers les années trente, Blaise Cendrars se fait grand reporter pour Paris-Soir, dirigé par Pierre Lazareff. Sa participation durant la Seconde Guerre mondiale comme correspondant de guerre du côté britannique lui inspirera « Chez l'armée anglaise », en 1940. Après la défaite, Blaise Cendrars se retire à Aix-en-Provence et commence sa série des « Mémoires » en quatre volumes. « L'Homme foudroyé » (1945), « la Main coupée » (1946), « Bourlinguer » (1948) et « le Lotissement du ciel » (1949) constituent une autobiographie très libre quant aux faits et aux dates.
En 1949, Blaise Cendrars publie « la Banlieue de Paris », avec Robert Doisneau, puis « Emmène-moi au bout du monde » en 1956, « Trop c'est trop » en 1957, et enfin son dernier ouvrage, « Film sans images » en 1959. On a longtemps célébré le Blaise Cendrars poète mais il a fallut attendre les années 70 pour que soient reconnus également ses talents de romancier et de journaliste.