Hakkımda

Fotoğrafım
Şişli / İstanbul, (0533 2490843) vildan_ornadis@hotmail.com, Türkiye
Chers abonnés et visiteurs du blog;Tout au long de ma vie scolaire,j’ai reçu un enseignement français.Après avoir terminé le collège français “Sainte-Pulchèrie” j’ai continué à ma vie lycéenne au “Lycée Français Saint-Michel”.J’ai reçu mon diplôme de fin d’études secondaires 3 ans plus tard. À la suite du lycée,j’ai étudié la philologie et la littérature française à “L’Université d’Istanbul, dans “La Faculté des Lettres”;simultanément j’ai étudié la formation pédagogique à L’Université d’Istanbul,dans“La Faculté d’Éducation”(“Formation à L’Enseignement”).Après 4 ans d’études de double licence je suis diplômée en tant que philologue,aussi professeur de français.Toutes les formations que j’ai acquises m’ont perfectionnée dans les domaines tels que la langue, la littérature et la culture française ainsi que la formation pédagogique. Depuis 11 ans, je partage mes connaissances avec ceux qui veulent apprendre la langue,la culture et la civilisation française. J’enseigne les gens de tout âge et de tout niveau depuis les élèves des écoles françaises,jusqu’aux étudiants de diverses universités sans oublier les hommes ou femmes d’affaires ni les amateurs de la francophonie

Présentation

Sevgili Blog Takipçileri;
Tüm eğitim hayatımı fransızca gördüm. İstanbul'da bulunan‘’Özel Sainte-Pulchérie Fransız Kız Ortaokulu’’nu bitirdikten sonra liseyi İstanbul'da bulunan ''Özel Saint-Michel Fransız Lisesi’’nde okudum. Ardından ‘’İstanbul Üniversitesi Edebiyat Fakültesi Batı Dilleri ve Edebiyatları Bölümü‘’ içinde yer alan ‘’Fransız Dili ve Edebiyatı Anabilim Dalı’’nda dört yıllık lisans eğitimimi tamamladım.Bu süre içerisinde ‘’İstanbul Üniversitesi Eğitim Fakültesinde Pedagojik Formasyon’’ alanında eğitim görüp çift anadal diploması aldım. Böylece hem filolog (Dilbilimci) hem de öğretmen olarak mezun oldum. Aldığım bütün bu eğitimler bana hem Fransız Dili, hem Fransız Edebiyatı hem de Pedagoji alanlarında büyük bir yetkinlik sağladı. Onbir yıldır teorik olarak edindiğim tüm bilgileri, pratikte bu dili ve kültürü öğrenmek isteyen her yaştan her gruptan kişilere aktarıyorum. İstanbulda bulunan fransız kolejlerinde eğitim gören öğrenciler başta olmak üzere üniversite öğrencileri, iş adamları, fransız kültürüne meraklı olup kendini geliştirmek isteyen her yaştan her meslek grubundan kişiler meslek hayatım süresince öğrencim olmuştur ve olmaya devam edecektir.

EĞİTMENLİK YAPTIĞIM ALANLAR ►

MES DOMAINES D'ENSEIGNEMENT-EĞİTMENLİK YAPTIĞIM ALANLAR

Grammaire – Littérature – Biologie ( Pour les élèves des écoles françaises - Fransız kolejlerinde eğitim gören öğrenciler için )

Préparation au concours organisé par L'Université de Galatasaray - Galatasaray Üniversitesi iç sınavına hazırlık

Préparation au concours de langue étrangère - YDS (Üniversite Yabancı Dil sınavı) ye hazırlık

Toutes sortes de conseils d'orientation scolaire en France (licence, master) - Fransa’da yüksek öğrenim (lisans , yüksek lisans) görmek isteyen öğrencilere, üniversite seçimlerinden motivasyon mektubu yazımına kadar her türlü alanda eğitim danışmanlığı

Etudes spéciales (privées ou en groupe) pour les adultes -Yetişkinler için kişiye özel birebir ve grup çalışmaları

Cours de la langue Turque (grammaire - conversation) pour les étrangers - Yabancılara türkçe (dil bilgisi ve konuşma) dersleri

BLOGU BİRLİKTE GELİŞTİRELİM (Développons ensemble le contenu du blog)

Le contenu du blog est bilingue. Le blog sera développé grâce à la contribution des abonnés. On présentera les oeuvres des écrivains français, on partagera des résumés ainsi que des analyses et des commentaires sur le blog. Pour mieux concevoir la littérature contemporaine, on va traiter les nouveaux auteurs et courants, on va discuter sur les extraits de leurs oeuvres pour autant la littérature classique et antique. On va honorer les célèbres auteurs classiques en parlant de leurs oeuvres et des courants qu'ils ont initiés à la très chère littérature française. Parfois, on parlera d'une époque soit artistique, soit historique; ou bien on va donner des informations générales ou spécifiques sur la France, la culture française etc...
Pour tout cela il est nécessaire que nos abonnés soient en contact et en collaboration avec nous.

İçerik hem türkçe hem fransızcadır. Siz takipçilerin katkılarıyla gelişecektir blog yazıları. Fransız yazarların eserlerinin tanıtımı kimilerinin özetleri, farklı dönemlerden yazarlar ve eserleri hakkında analiz ve yorumlarla çeşitlendireceğiz blogumuzu. Klasik edebiyata olduğu kadar çağdaş metinlere de önem vereceğiz yeni yazarları işleyeceğiz eserlerinden alıntılar yapacağız. Kimi zaman bir dönemi ele alacağız, bazen de Fransa ile ilgili genel bilgiler, tanıtımlar yapacağız. Katkılarınızı bekliyoruz...

Merci Bien - Teşekkürler

FRANSIZCA ÖĞRENMEK İSTER MİSİNİZ ?

FRANSIZCA ÖĞRENMEK İSTER MİSİNİZ ?

Fransızca öğrenmeyi hiç düşündünüz mü ?

Düşünüyorsanız....

Fransızcaya adım atmak isteyen sizlere Başlangıç seviyesinden İleri seviyelere kadar her aşamada yardımcı olabilecek bu site sayesinde Fransızcanızı geliştirebilirsiniz. Dünyada 450 milyon kişi Fransızca konuşuyor yani ''FRANCOPHONE'' .

Siz de neden bir ''FRANCOPHONE'' olmayasınız ? Bu sayede dünya edebiyatına mal olmuş en önemli sanatçıların eserlerini anadilinden okuma şansınız olur. Siz de Montaigne'nin "Denemeler"ini,Molière'den "Cimri"yi,LaFontaine'den masalları, Voltaire,Rousseau ve Montesquieu'nin felsefelerini, Honoré de Balzac,Victor Hugo,Stendhal, Zola ve Alexandre Dumas'nın romanlarını; 20.yüzyıla şekil vermiş aydınlar olan Jean-Paul Sartre ve Albert Camus'nun eserlerini orijinal dilinden okuyup anlama ve analiz etme ayrıcalığına sahip olabilirsiniz. Fransızca öğrenmek sadece bir dil öğrenmekten ibaret değildir.İnsanın hayata bakışını değiştiren,vizyonunu geliştiren,önünde bambaşka ufukların açıkmasını sağlayan; gastronomisiyle,eğlence anlayışıyla,farklı sanat dallarıyla ve modasıyla bütün halinde bir yaşam tarzıdır.Bu yaşam tarzını edinmenin birinci koşulu diline hâkim olmaktan geçer.Bu anlamda blogumuzu diğerlerinden ayıran en temel fark sadece dile odaklı olmayışımızdır."Dil" burada sadece bir araçtır, amacımız fransız kültürünü etraflıca ele almak ve yaygınlığını arttırmaktır.

Böylece,bir gün üyesi olmayı hedeflediğimiz Avrupa Birliğine katıldığımız zaman farklı kültürlere uyum sağlamakta zorluk çekmeyeceğiz.

13 Eylül 2010 Pazartesi

SCHOPENHAUER


Sa philosophie► idéalisme athé

“L’univers est notre représentation”

Il est fondateur du pessimisme, il considère que tous les mondes possibles notre monde est le pire qui soit.
La volonté est le principe fordamental de l’univers, elle est source de vie, source de progrès. C’est cette volonté universelle dont la conscience individuelle n’est qu’un moment fugitif qui pousse l’être à se nourrir du désir de bonheur, bonheur inatteignable qui engendre la souffrance et la douleur, l’état naturel de l’homme selon Schopenhauer seul échappatoire: “détruire en nous, par tous les moyens la volonté de vivre” et s’évader du désir inassouvable (inassouvissable) par l’anéantissement dans le nirvana bouddhique et la contemplation esthétique.

Pour lui, vivre est une souffrance. L’existence est une suite de dizaines de tourments. Il n’y a point de désir qui ne soit suivi de déception, de plaisir qui n’ait pour contrepartie lassitude, de jouissance qui n’amène le dégoût.


Le cours de la vie est misérable. Le passé ne nous appartient plus, le présent n’est qu’un moment qui fuit sans cesse, l’avenir est une page fermée et indéchiffrable. L’enfant n’a point conscience de soi, le jeune homme qui est plein d’illusions cherche à réaliser ses rêves, l’homme mûr est désenchanté, se fatigue pour maintenir une existence; le vieillard assiste à sa destruction torturée par la maladie et miné par le chagrin. Tout est vain et rien n’est plus vain que l’amour qui d’abord embrasse l’être humain et qui semble l’élever au-dessus de lui-même. L’amour est la manifestation de la volonté qui cherche à produire la vie, les charmes de l’amour ne sont que la tromperie de la volonté qui nous enivre afin de nous amener à entretenir la vie.

L’homme, pour Schopenhauer est éphémère, une manifestation fortuite d’une puissance occulte et à celui dont le cerveau est assez développé pour approfondir la nature des choses, la vie n’apparait que comme une farce qui se joue dans la douleur et les angoisses. Arrivé là, il n’y a plus qu’à conclure, comme les bouddhistes que la vie étant un mal, il vaudrait mieux qu’elle n’eût jamais commencé.

Le monde est la volonté sous des formes diverses et à des degrés nombreux. Si on agit avec les volontés, si on agit avec connaissance rationnelle le monde est une représentation.


Les tendances et les aspirations qui se manifestent dans notre plaisir et dans notre douleur, dans notre peur et dans notre espérance, dans tous nos sentiments sont une révélation du fond derrière l’existence qui nous donnent une clef pour comprendre la nature.
CLAUDE CHABROL (1930-2010)
Claude Chabrol est né à Paris, le 24 juin 1930. C'est un fils de pharmacien et il dévore la Comtesse de Ségur. Il débute dans le cinéma dés l'âge de 12 ans comme projectionniste dans un garage d'un petit village de la Creuse.
Après ses études secondaires, il se lance dans des études de Droit, puis une licence de lettres et des études de pharmacie. Déjà rusé, il gagne son argent de poche en écrivant de fausses dédicaces d ‘Hemingway et de Faulkner et profite du snobisme parisien pour en tirer un bon prix.
Claude Chabrol entre aux "Cahiers du Cinéma" en 1953, ses amis François Truffaut et Jacques Rivette y font déjà leurs premières armes depuis quelques mois. C'est d'ailleurs grâce à eux, rencontrés à la Cinémathèque de Langlois et dans les ciné-clubs du Quartier Latin, que Chabrol a pu être introduit auprès d'André Bazin et Jacques Doniol-Valcroze, fondateurs de la toute jeune revue de cinéma à couverture jaune.
Dès ses débuts il défend la "politique des auteurs", pas encore strictement définie, mais déjà présente en puissance. A propos du film Chantons sous la pluie de Kelly et Donen, Claude Chabrol écrit : "il s'agit bien, cette fois, d'un film d'auteur, ce qui est rare dans ce genre de production". Le jeune critique cherche alors à convaincre ses lecteurs qu'à l'intérieur même du carcan des studios hollywoodiens, un réalisateur, malgré les règles et les conventions qui régissent les productions, peut imposer son style pour ainsi se positionner en véritable auteur de film
Chabrol reprendra ces idées quelques numéros plus tard pour partir à la défense d'Alfred Hitchcock, considéré alors par la critique comme simple technicien efficace et non comme un auteur à l'univers passionnant.
En 1957, il publie avec Éric Rohmer un livre sur Alfred Hitchcock.
Il participe ainsi au lancement de la Nouvelle Vague française en étant critique aux Cahiers du cinéma.

Ses premiers films
Il se marie très jeune à Agnès, une riche héritière ce qui lui permet de fonder sa société de production. Il produit, pour démarrer, un court métrage de Jacques Rivette, "Le Coup du berger" (1956) avec Jean-Claude Brialy et François Truffaut, dont il est aussi scénariste. Il peut réaliser ses premiers films.
"Le beau Serge" en 1959 avec Jean-Claude Brialy, un drame campagnard qui dénote avec ses futurs thèmes de prédilection, sera son coup d'essai en tant que réalisateur, d'emblée couronné par un succès commercial conséquent.
"Les Cousins" qui sort la même année est une crépusculaire étude de mœurs dans un Paris partagé entre existentialisme et misère.
Il montre déjà son originalité et son regard à la fois féroce et plein d'humour.
L'année suivante, il est mal compris avec "Les bonnes femmes" où l'on trouve une vision acide des femmes. La bêtise de ces femmes pathétiques effraie le public qui se sent visé et méprisé.
Claude Chabrol divorce pour épouser en 1964 la comédienne Stéphane Audran, qui sera très souvent son interprète.

La maturité
La bêtise va devenir un des thèmes clés de l'œuvre de Chabrol qui se dit fascinée par elle : "la bêtise est infiniment plus fascinante que l'intelligence. L'intelligence, elle, a ses limites tandis que la bêtise n'en a pas. Voir un être profondément bête, c'est très enrichissant et l'on a pas à le mépriser pour autant." "Les Godelureaux", l'année suivante, ne rencontre pas plus de succès. Il se lance alors dans la réalisation de films d'espionnage souvent parodiques et toujours plein d'humour, mais boudés par la critique.
Il renoue avec le succès à partir de 1968 avec une série de films : "Les Biches", "La femme infidèle" (1969), "Que la bête meure" (1969), "Le boucher" (1970). Claude Chabrol aime s'entourer de ses acteurs fétiches et on y retrouve Michel Bouquet, Jean Yanne et toujours et encore sa femme, Stephane Audran.
Il poursuit son analyse décapante des mœurs de la petite bourgeoisie avec "Docteur Popaul" (1972) ou "Violette Nozière" (1978) où apparaît la jeune Isabelle Huppert qui deviendra l'égérie du cinéma de Claude Chabrol dans les années 80-90.
En 1982, il adapte un roman de Simenon, "Les fantômes du chapelier", véritable tableau des mœurs d'une petite ville de province. Le film est empreint d'une violence inquiètante, retenue et intériorisée que l'on retrouvera dans "Masques" en 1987.
Les années 1990 sont peut être plus que jamais les années Chabrol avec des chefs d'œuvre comme "La cérémonie" (1995) servie par les interprétations époustouflantes de Sandrine Bonnaire et d'Isabelle Huppert, inquiétantes dans leur folie ordinaire, ou encore "L'enfer" (1994) avec la très belle et troublante Emmanuelle Béart et le très torturé François Cluzet.

Le style de Chabrol
A l'inverse d'un Resnais mûrissant longuement chaque œuvre, Claude Chabrol a tourné beaucoup de films, plus de cinquante, rejoignant ainsi Jean-Luc Godard. "Rien ne va plus" est son cinquantième film en 1997.
Bien sûr certains de ces films sont des films alimentaires fait pour renflouer sa société de production (et payer ses impôts, selon ses propres aveux !) : ainsi la série des “Tigre”, sans compter des séries pour la télévision.
Mais il sait aussi prendre des risques comme par exemple en 1980, en se lançant dans l'adaptation du "Cheval d'orgueil", le roman breton de Pierre Jakez-Elias, avec des comédiens peu connus du grand public.
Claude Chabrol a été marié avec Stéphane Audran de 1964 à 1980. Son épouse actuelle, la troisième, est Aurore Paquiss, actrice et assistante de production.

Filmographie de Claude Chabrol
1959 : Le beau Serge
1959 : Les Cousins
1959 : À double tour
1960 : Les Bonnes femmes
1961 : Les Godelureaux
1962 : Les sept Péchés capitaux ( sketch L'avarice)
1962 : L'Œil du Malin
1963 : Ophelia
1963 : Landru
1964 : Les plus belles Escroqueries du monde (sketch L'homme qui vendit la Tour Eiffel))
1964 : Le Tigre aime la chair fraîche
1965 : Paris vu par...(sketch La Muette)
1965 : Marie-Chantal contre docteur Kha
1965 : Le Tigre se parfume à la dynamite
1966 : La Ligne de démarcation
1967 : Le Scandale
1967 : La Route de Corinthe
1968 : Les Biches
1969 : La Femme infidèle
1969 : Que la bête meure
1970 : Le Boucher
1970 : La Rupture
1971 : Juste avant la nuit
1971 : La Décade prodigieuse
1972 : Docteur Popaul
1973 : Les Noces rouges
1974 : Nada
1975 : Une Partie de plaisir
1975 : Les Innocents aux mains sales
1976 : Les Magiciens
1976 : Folies bourgeoises
1977 : Alice ou la Dernière Fugue
1978 : Les Liens de sang
1978 : Violette Nozière
1980 : Le Cheval d'orgueil
1982 : Les Fantômes du chapelier
1984 : Le Sang des autres
1985 : Poulet au vinaigre
1986 : Inspecteur Lavardin
1987 : Masques
1988 : Le Cri du hibou (d'après un roman de Patricia Highsmith)
1988 : Une Affaire de femmes
1990 : Jours tranquilles à Clichy
1990 : Docteur M
1991 : Madame Bovary
1992 : Betty
1993 : L'Œil de Vichy
1994 : L'Enfer
1995 : La Cérémonie
1997 : Rien ne va plus
1999 : Au coeur du mensonge
2000 : Merci pour le chocolat ( prix Louis-Delluc)
2003 : La Fleur du mal
2004 : La Demoiselle d'Honneur
2006 : L'Ivresse du pouvoir
2007 : La Fille coupée en deux
2009 : Bellamy

Madame Bovary, de Claude Chabrol, sorti en 1991, durée 140 mn, adaptation assez fidèle du roman homonyme de Gustave Flaubert►
avec Isabelle Huppert (Emma Bovary), Jean-Francois Balmer (Charles Bovary), Christophe Malavoy (Rodolphe Boulanger), Lucas Belvaux (Léon Dupuis), Jean Yanne (Homais, le pharmacien), Christiane Minazzoli (Mme Lefrancois), François Périer (Le narrateur), Florent Gibassier (Hippolyte), Jean-Claude Bouillaud (Rouault), François Maistre, Thomas Chabrol, Jean-Louis Maury, Henri Attal.

Isabelle Huppert dans le rôle de
"Madame Bovary"
Fille d’un riche paysan, Emma aspire à une vie pleine de passions dignes des romans sentimentaux qu’elle a lus au couvent. Dans cet espoir, elle épouse Charles Bovary, médecin à Tostes en Normandie, mais elle déchante bien vite. L’ennui est son lot quotidien. Pour dissiper sa mélancolie, le couple s’installe à Yonville, bourgade plus importante où ils compteront parmi les notables, entre l’ambitieux pharmacien, Homais, le curé Bournisien, le notaire et son jeune clerc, Léon Dupuis.
La naissance d’une petite fille ne lui procure pas plus le bonheur espéré et Emma se laisse séduire par les regards langoureux du jeune Léon. Mais c'est un riche propriétaire, Rodolphe Boulanger, qui en fait sa maîtresse et elle se jette avec fougue dans l’amour adultère. Elle pousse par ailleurs son mari à accomplir une opération chirurgicale inédite d’un pied-bot mais celle-ci échoue.
Le mépris d’Emma pour son mari est alors sans appel et elle échafaude un plan pour fuir avec son amant. Ce projet romanesque ne plaît guère ou effraye celui-ci, qui l’abandonne. Désespérée, elle sort de sa léthargie grâce à Léon, retrouvé par hasard à Rouen. Cette deuxième liaison la pousse à contracter dette sur dette auprès d’un marchand faussement compatissant, Lheureux. Celui-ci, pour recouvrer son argent, menace de la faire saisir mais Emma se suicide avant une telle déchéance. Charles assiste impuissant à son agonie et à son propre déclin. Il meurt de chagrin, non sans avoir pardonné.
Lorsque Chabrol décide d’adapter l’un des chefs-d’œuvre de la littérature française, il lance non seulement un défi au lecteur-spectateur qui croit connaître tout du roman, mais encore il réinterprète Flaubert tout en lui vouant un regard naturaliste. L’étonnante modernité, qui en 1857 caractérisait Madame Bovary par rapport à la production romanesque antérieure, touche plus que jamais notre société. Chabrol fait de ce livre une étude analytique des mœurs de province et reconstruit un bovarysme ironique et plus réaliste que jamais.
Une majeure partie de la production du cinéaste se fonde sur la critique d’une société française qui étouffe et qui se meurt dans la jalousie, dans l’intérêt, dans les manipulations affectives et familiales. Le cinéma de Chabrol, chargé d’atmosphères lourdes et oppressantes, rend le roman de Flaubert encore plus moderne. Madame Bovary à l’écran reste une femme d’aujourd’hui qui fuit la médiocrité et la monotonie quotidienne de la vie au foyer sans travail.
Claude Chabrol développe une empathie ironique sur un tempérament féminin qui se perd entre ses pulsions et ses intérêts. Tout le récit filmique est vu sous l’angle de la dérision : l’héroïne meurt parce qu’elle a des dettes. Ainsi, le cinéaste respecte l’œuvre initiale. Madame Bovary représente non seulement l’auteur, évoquons la fameuse phrase ironique de l’écrivain « Madame Bovary, c’est moi », mais elle s’adapte implicitement aux intentions du réalisateur. Le film de Chabrol interprète la modernité du roman, il la met au goût du jour et surenchérit l’ironie flaubertienne. Emma à l’écran sombre entre le pragmatisme et le romantisme.
Les descriptions de Flaubert sont d’une telle acuité visuelle que le réalisateur n’a plus qu’à cueillir les mots pour les mettre en mouvement. Le réalisateur fait des grands plans d’ensemble lorsque Emma ressent ce que Flaubert a décrit.
L’héroïne n’est pas intéressée par la soirée mais par ce que les autres disent : « Pour madame Bovary, ce bal est la révélation du luxe, de ce qui échappe, de ce qui appartient aux autres. » Cet univers la fascine et l’attriste en même temps et Isabelle Huppert rend merveilleusement bien cette ambiguïté.
Lorsque Emma a l’impression d’appartenir à cet univers, les plans s’élargissent dévoilant la noblesse, sa vie fastueuse et outrancière : on brise les fenêtres lorsqu’il fait trop chaud. Quand elle se met à danser, le réalisateur filme le visage d’Emma et Isabelle Huppert devient radieuse. Chabrol traduit cette ivresse par un gros plan sur les robes qui tournoient avec le rythme de la valse.
Madame Bovary, sans être une criminelle, demeure une variation de Violette Nozière, jouée d’ailleurs par la même actrice. Chabrol affronte le cœur de l’horreur dirigée par la passion : « cette part obscure de l’être humain, liée au sexe et à la mort, relève de l’inexplicable. Tel est aussi le problème du Mal, qui pour certains théologiens, se traduit par la déroute et l’angoisse de l’esprit devant le non-sens. »
Madame Bovary fut l’objet de nombreuses adaptations au cinéma, les versions les plus connues sont celles de Jean Renoir (Madame Bovary, 1933) , de Vincente Minnelli Madame Bovary, 1949 et de Claude Barma en 1953, pour la télévision.
Celle de Claude Chabrol restera à la fois parmi les plus personnelles et les plus respectueuses de l'esprit de Flaubert.
Les principales réactions au décès de Claude Chabrol


- Gérard Depardieu, sur RTL:
"Claude était la joie de vivre même, et on ne pouvait pas penser qu'il puisse mourir. C'était la gaieté. Je n'arrive pas à imaginer qu'il soit parti. A aucun moment il ne parlait de la mort (...) Il avait tout, il avait l'histoire du cinéma, il avait la passion, il avait aussi l'enfance, le rire, aussi le plaisir. Pour moi, il ne répond pas au téléphone, mais j'aime à dire qu'il est là, qu'il est présent partout".


- Jean-Pierre Mocky, sur France-Info:
"Malheureusement mon ami est mort (...) C'est un vieux compagnon, on se connaît depuis 1952, ça fait 58 ans (...) L'ancêtre (Eric) Rohmer est parti, le cadet (Alain) Corneau est parti. Maintenant il reste M. Alain Resnais, mon vieil ami, moi et (Jacques) Rivette".


- Claude Lelouch, sur RTL:
"Il représente à la fois une révolution et une tradition, c'est-à-dire qu'il a participé à un mouvement qui a remué un peu le cinéma français dans ses habitudes. Et, une fois qu'il a été consacré, il a fait un cinéma assez classique, il est revenu à un cinéma de tradition, et c'est tout à son honneur parce qu'il a fait peut-être ses plus beaux films quand il respectait surtout les comédiens et les histoires qu'il racontait".


- Thierry Frémaux, directeur du Festival de Cannes, sur France-Info:
"C'est un peu comme un coup de tonnerre, parce que Claude Chabrol avait 80 ans mais continuait à travailler et l'énergie, la joie de vivre et le sentiment qu'il était là pour toujours donnaient aussi le sentiment qu'il était là pour toujours. Claude Chabrol fait partie du patrimoine national, et ce n'est pas du tout péjoratif quand je dis ça, par ses films et puis aussi par sa personnalité. C'est quelqu'un qui, dans l'équipe des jeunes "Turcs" qui formeront plus tard la "Nouvelle vague", avec (François) Truffaut, (Eric) Rohmer, (Jacques) Rivette, (Jean-Luc) Godard, étaient de ceux qui ont réinventé la cinéphilie mondiale (...) Je crois qu'on va retenir la diversité des sujets qu'il entreprenait. Et puis surtout, je crois qu'on retiendra son amour des acteurs. C'est quelqu'un qui est identifié à plein de générations d'acteurs".


- Serge Toubiana, directeur de la Cinémathèque, sur France-Info:
"C'était un homme absolument délicieux, malicieux, d'une intelligence incroyable et dont il ne laissait percevoir que quelques aspect. Il aimait rire, il aimait les blagues, il blaguait et il se masquait en blaguant (...)
Ce que je retiens surtout, c'est l'oeuvre. C'est le cinéaste français qui a fait le plus grand nombre de films depuis 1957-58 (...) C'est surtout une oeuvre d'une cohérence incroyable, j'aime énormément les films de Chabrol (...) C'est une oeuvre incroyablement forte. J'ose dire qu'il y a eu une période dans le cinéma français, je pense à la fin des années 1960, quand il fait "Le boucher", "Que la bête meure", "La femme infidèle", où il est à mon avis le meilleur cinéaste français".


- le comédien François Berléand, sur LCI:
"Il épinglait la bourgeoisie de province (...) Ces plateaux étaient très drôles, tout le monde s'amusait, c'était un vrai bonheur. C'est quelqu'un qui découvrait les plateaux en même temps que les acteurs (...) C'est quelqu'un qui était amoureux de la vie (...) Pour moi c'est une grande perte, c'était un ami".


- Nicolas Sarkozy, en déplacement en Dordogne:
"Il tenait de Balzac par la finesse de sa peinture sociale. Il tenait de Rabelais par son humour et sans doute aussi par sa truculence. Mais il était surtout lui-même dans ses films, comme dans sa vie. Je suis certain qu'il manquera beaucoup à chacun".


- le Premier ministre François Fillon, dans un communiqué:
"Avec le décès de Claude Chabrol, le cinéma français vient de perdre l'un de ses maîtres. Ce grand réalisateur, producteur et scénariste fut l'une des grandes figures de la "Nouvelle vague", qui révolutionna le style et les techniques du cinéma et inventa l'image du vécu, du vrai, de l'indiscret et du subtil (...) Personnage populaire, gai, à la fois sceptique et passionné, Claude Chabrol était devenu un grand témoin des us et coutumes de notre société. Son oeuvre restera comme un exemple de ce qu'un grand créateur peut dévoiler de son époque".


- le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand:
"Claude Chabrol était l'une des personnalités les plus fortes du cinéma français. Il y a maintenant plus de cinquante ans, ses articles des "Cahiers du cinéma" et son premier film, "Le beau Serge", l'imposèrent comme l'une des figures de proue de la nouvelle vague et du souffle prodigieux qu'elle fit passer dans le cinéma français (...) Analyste subtil, drôle et féroce de la société et de ses travers, doué d'un regard à la fois malicieux et foudroyant, il était l'anticonformiste par excellence, un maître de l'ironie".


- l'ancien ministre de la Culture Jack Lang, dans un communiqué:
"Claude Chabrol était le symbole même de la vie. Il l'a dévorait avec passion et ses films expriment cette énergie vitale (...) Sans avoir jamais cherché à l'être, il était objectivement l'une des plus brillantes et truculentes incarnations du cinéma français".


- la Première secrétaire du Parti socialiste Martine Aubry:
"Tout à la fois critique, artisan de la Nouvelle Vague, homme de cinéma et de télévision, cinéaste d'art et de films plus grand public, Claude Chabrol était un immense artiste et un résumé saisissant de l'histoire du septième art en France (...) Le cinéma de Claude Chabrol fait partie de ces oeuvres qui ont construit le regard que notre société porte sur elle-même. A partir d'histoires simples et intimes, avec un regard d'une grande finesse, il savait montrer toute la complexité des relations humaines et sociales".


- le secrétaire général de l'UMP Xavier Bertrand:
"Claude Chabrol portait haut les couleurs de la culture cinématographique française, et avec sa disparition, le cinéma français perd aujourd'hui l'un de ses plus talentueux représentants".


- le maire de Paris Bertrand Delanoë, dans un communiqué:
 "Avec lui, disparaît l'inventeur d'un cinéma inspiré, foisonnant, et profondément humain. Depuis "Le beau Serge", il y a cinquante ans, jusqu'à "Bellamy" en 2008, c'est un monde que Claude Chabrol a su créer, avec ses personnages complexes, ses atmosphères singulières, et un regard tendre et féroce sur la société de son temps. Il a, au long de sa carrière, permis à des talents aussi considérables que Michel Bouquet, Jean Yanne, et bien sûr Isabelle Huppert, de donner toute leur mesure, voire de se révéler. A travers "Madame Bovary", "Landru", ou encore "La cérémonie", Claude Chabrol a ainsi produit une oeuvre immense, particulièrement originale, qui se dresse aujourd'hui comme un monument du cinéma français".
De "The Associated Press" (CP)

AUTEURS et LEURS OEUVRES

  • Louis Aragon (20ème siècle)
  • Samuel Beckett - "En Attendant Godot" (20ème siècle - Théâtre)
  • Eugène Ionesco - "La Cantatrice Chauve", "Rhinocéros" (20ème siècle - Théâtre)
  • Aimé Césaire - "Cahier du Retour au Pays Natal" (20ème siècle)
  • Jacques Prévert - "Paroles" (20ème siècle)
  • Marguerite Yourcenar - "Alexis ou Le traité du Vain Combat" (20ème siècle)
  • André Breton - "Nadja" (20ème siècle)
  • Jean Cocteau - "Les Enfants Terribles" (20ème siècle)
  • Jean-Paul Sartre - "Huis Clos", "Les Mouches", "La Nausée", "Le Mur" (20ème siècle)
  • Albert Camus - "L'Etranger", "La Peste" (20ème siècle)
  • Colette - "Les Séries de "Claudine" (20ème siècle)
  • Guillaume Apollinaire - "Calligrammes" (20ème siècle - Poésie)
  • André Gide - "Les Nourritures Terrestres", "La Symphonie Pastorale", "Les Caves du Vatican", "Les Faux Monnayeurs" (20ème siècle)
  • Paul Verlaine - "Romances Sans Paroles" (19ème siècle - Symbolisme)
  • Arthur Rimbaud - "Le Dormeur du Val" (19ème siècle - Symbolisme)
  • Mallarmé - "Poésies" (19ème siècle - Symbolisme)
  • Charles Baudelaire - "Les Fleurs du Mal", "L'Etranger" (19ème siècle - Symbolisme)
  • Emile Zola - "Germinal", "L'Assommoir", "Thérèse Raquin", La Bête humaine" (19ème siècle, Naturalisme)
  • Guy de Maupassant - "Papa de Simon", "L'Auberge", "Aux Champs", "La Ficelle", "Pierrot", "Toine", "La Bête du Maitre Belhomme", "La Parrure", "La Dot", "La Rempailleuse" (19ème siècle - Réalisme)
  • Alexandre Dumas - "Les Trois Mousquetaires", "Le Comte de Monte Cristo", "La Reine Margot" (19ème siècle)
  • George Sand - "La Petite Fadette", "La Mare au Diable" (19ème siècle)
  • Gustave Flaubert - "Madame Bovary", "Salammbô", "L'Education Sentimentale" (19ème siècle - Réalisme)
  • Honoré de Balzac - "Le Père Goriot", "Eugénie Grandet", La Peau de Chagrin", "Le Colonel Chabert", "Le Lys dans La Vallée", "Illusions Perdues", "Le médecin de Campagne", "Les Chouans" (19ème siècle - Romantisme et Réalisme)
  • Stendhal - "Le Rouge et Le Noir", "La Chartreuse de Parme", "Vie de Rossini" (19ème siècle - Romantisme et Réalisme)
  • Victor Hugo - "Notre Dame de Paris", "Les Misérables", "Le Dernier Jour d'Un Condamné", "Les Orientales", "Hernani", "Cromwell", "William Shakespeare" (19ème siècle - Romantisme)
  • Gérard de Nerval - "Odelettes" (19ème siècle - Romantisme, poésie)
  • Alfred de Vigny - "La mort du Loup" (19ème siècle - Romantisme, poésie)
  • Alfred de Musset - "Les Caprices de Marianne" (19ème siècle - Romantisme, théâtre)
  • Alphonse de Lamartine - "Méditations Poétiques" (19ème siècle - Romantisme, poésie)
  • Bernardin de Saint-Pierre - "Paul et Virginie" (19ème siècle - Préromantisme)
  • Madame de Staël - "Colline et Delphine", "De l’Allemagne" (19ème siècle - Préromantisme)
  • Senancour - "Oberman" (19ème siècle - Préromantisme)
  • Benjamin Constant - "Adolphe" (19ème siècle - Préromantisme)
  • François René de Chateaubriand - "Mémoires d'Outre-Tombe", "René" (19ème siècle - Préromantisme)
  • Le Sage - "Gil Blas de Sentillane" (18ème siècle)
  • Marquis de Sade - "Justine ou Les Malheurs de la vertu", "Les 120 jours de Sodome" (18ème siècle)
  • Choderlos de Laclos - "Les Liaisons Dangereuses" (18ème siècle - Roman Epistolaire)
  • Jean-Jacques Rouseau - "Emile ou de L'Education", "Les Confessions", "Julie ou La Nouvelle Héloïse" (18ème siècle)
  • Voltaire - "Candide", "Zadig", "Micromégas" (18ème siècle)
  • Diderot - "Le Neveu de Rameau" (18ème siècle)
  • Beaumarchais - "Le Barbier de Séville", "Le Mariage de Figaro" (18ème siècle - Théâtre)
  • Marivaux - "Le Jeu de L'Amour et du Hasard" (18ème siècle - Théâtre)
  • Montesquieu - "L'Esprit des Lois", "Les Lettres Persanes" (18ème siècle)
  • Jean Racine - "Andromaque", "Bérénice", "Britannicus", "Phèdre", "Iphigénie" (17ème siècle - Tragédie)
  • Pierre de Corneille - "Le Cid" (17ème siècle - Tragédie)
  • Molière - "L'Avare", "Le Bourgeois Gentilhomme", "Les Précieuses Ridicules", "Dom Juan", "Le Malade Imaginaire", "Tartuffe", "L'Ecole des Femmes", "Amphitryon", "Les Fourberies de Scapin", "Les Femmes Savantes" (17ème siècle - Comédie)
  • Madame de la Fayette - "La Princesse de Clèves" (17ème siècle)
  • Jean de La Fontaine - "Les Fables" (17ème siècle)
  • Joachim du Bellay - "Regrets" (16ème siècle)
  • Pierre de Ronsard - "Sonnets pour Hélène", "Sonnets pour Marie", "Sonnets pour Cassandre" (16ème siècle)
  • Michel de Montaigne - "Les Essais" (16ème siècle)
  • Thomas More - "L'Utopie" (16ème siècle)
  • Erasmes de Rottherdam - "L'Eloge de la Folie", "Les Antibarbares" (16ème siècle)
  • François Rabelais - "Gargantua" , "Pantagruel" (16ème siècle)