- Gérard Depardieu, sur RTL:
"Claude était la joie de vivre même, et on ne pouvait pas penser qu'il puisse mourir. C'était la gaieté. Je n'arrive pas à imaginer qu'il soit parti. A aucun moment il ne parlait de la mort (...) Il avait tout, il avait l'histoire du cinéma, il avait la passion, il avait aussi l'enfance, le rire, aussi le plaisir. Pour moi, il ne répond pas au téléphone, mais j'aime à dire qu'il est là, qu'il est présent partout".
- Jean-Pierre Mocky, sur France-Info:
"Malheureusement mon ami est mort (...) C'est un vieux compagnon, on se connaît depuis 1952, ça fait 58 ans (...) L'ancêtre (Eric) Rohmer est parti, le cadet (Alain) Corneau est parti. Maintenant il reste M. Alain Resnais, mon vieil ami, moi et (Jacques) Rivette".
- Claude Lelouch, sur RTL:
"Il représente à la fois une révolution et une tradition, c'est-à-dire qu'il a participé à un mouvement qui a remué un peu le cinéma français dans ses habitudes. Et, une fois qu'il a été consacré, il a fait un cinéma assez classique, il est revenu à un cinéma de tradition, et c'est tout à son honneur parce qu'il a fait peut-être ses plus beaux films quand il respectait surtout les comédiens et les histoires qu'il racontait".
- Thierry Frémaux, directeur du Festival de Cannes, sur France-Info:
"C'est un peu comme un coup de tonnerre, parce que Claude Chabrol avait 80 ans mais continuait à travailler et l'énergie, la joie de vivre et le sentiment qu'il était là pour toujours donnaient aussi le sentiment qu'il était là pour toujours. Claude Chabrol fait partie du patrimoine national, et ce n'est pas du tout péjoratif quand je dis ça, par ses films et puis aussi par sa personnalité. C'est quelqu'un qui, dans l'équipe des jeunes "Turcs" qui formeront plus tard la "Nouvelle vague", avec (François) Truffaut, (Eric) Rohmer, (Jacques) Rivette, (Jean-Luc) Godard, étaient de ceux qui ont réinventé la cinéphilie mondiale (...) Je crois qu'on va retenir la diversité des sujets qu'il entreprenait. Et puis surtout, je crois qu'on retiendra son amour des acteurs. C'est quelqu'un qui est identifié à plein de générations d'acteurs".
- Serge Toubiana, directeur de la Cinémathèque, sur France-Info:
"C'était un homme absolument délicieux, malicieux, d'une intelligence incroyable et dont il ne laissait percevoir que quelques aspect. Il aimait rire, il aimait les blagues, il blaguait et il se masquait en blaguant (...)
Ce que je retiens surtout, c'est l'oeuvre. C'est le cinéaste français qui a fait le plus grand nombre de films depuis 1957-58 (...) C'est surtout une oeuvre d'une cohérence incroyable, j'aime énormément les films de Chabrol (...) C'est une oeuvre incroyablement forte. J'ose dire qu'il y a eu une période dans le cinéma français, je pense à la fin des années 1960, quand il fait "Le boucher", "Que la bête meure", "La femme infidèle", où il est à mon avis le meilleur cinéaste français".
- le comédien François Berléand, sur LCI:
"Il épinglait la bourgeoisie de province (...) Ces plateaux étaient très drôles, tout le monde s'amusait, c'était un vrai bonheur. C'est quelqu'un qui découvrait les plateaux en même temps que les acteurs (...) C'est quelqu'un qui était amoureux de la vie (...) Pour moi c'est une grande perte, c'était un ami".
- Nicolas Sarkozy, en déplacement en Dordogne:
"Il tenait de Balzac par la finesse de sa peinture sociale. Il tenait de Rabelais par son humour et sans doute aussi par sa truculence. Mais il était surtout lui-même dans ses films, comme dans sa vie. Je suis certain qu'il manquera beaucoup à chacun".
- le Premier ministre François Fillon, dans un communiqué:
"Avec le décès de Claude Chabrol, le cinéma français vient de perdre l'un de ses maîtres. Ce grand réalisateur, producteur et scénariste fut l'une des grandes figures de la "Nouvelle vague", qui révolutionna le style et les techniques du cinéma et inventa l'image du vécu, du vrai, de l'indiscret et du subtil (...) Personnage populaire, gai, à la fois sceptique et passionné, Claude Chabrol était devenu un grand témoin des us et coutumes de notre société. Son oeuvre restera comme un exemple de ce qu'un grand créateur peut dévoiler de son époque".
- le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand:
"Claude Chabrol était l'une des personnalités les plus fortes du cinéma français. Il y a maintenant plus de cinquante ans, ses articles des "Cahiers du cinéma" et son premier film, "Le beau Serge", l'imposèrent comme l'une des figures de proue de la nouvelle vague et du souffle prodigieux qu'elle fit passer dans le cinéma français (...) Analyste subtil, drôle et féroce de la société et de ses travers, doué d'un regard à la fois malicieux et foudroyant, il était l'anticonformiste par excellence, un maître de l'ironie".
- l'ancien ministre de la Culture Jack Lang, dans un communiqué:
"Claude Chabrol était le symbole même de la vie. Il l'a dévorait avec passion et ses films expriment cette énergie vitale (...) Sans avoir jamais cherché à l'être, il était objectivement l'une des plus brillantes et truculentes incarnations du cinéma français".
- la Première secrétaire du Parti socialiste Martine Aubry:
"Tout à la fois critique, artisan de la Nouvelle Vague, homme de cinéma et de télévision, cinéaste d'art et de films plus grand public, Claude Chabrol était un immense artiste et un résumé saisissant de l'histoire du septième art en France (...) Le cinéma de Claude Chabrol fait partie de ces oeuvres qui ont construit le regard que notre société porte sur elle-même. A partir d'histoires simples et intimes, avec un regard d'une grande finesse, il savait montrer toute la complexité des relations humaines et sociales".
- le secrétaire général de l'UMP Xavier Bertrand:
"Claude Chabrol portait haut les couleurs de la culture cinématographique française, et avec sa disparition, le cinéma français perd aujourd'hui l'un de ses plus talentueux représentants".
- le maire de Paris Bertrand Delanoë, dans un communiqué:
"Avec lui, disparaît l'inventeur d'un cinéma inspiré, foisonnant, et profondément humain. Depuis "Le beau Serge", il y a cinquante ans, jusqu'à "Bellamy" en 2008, c'est un monde que Claude Chabrol a su créer, avec ses personnages complexes, ses atmosphères singulières, et un regard tendre et féroce sur la société de son temps. Il a, au long de sa carrière, permis à des talents aussi considérables que Michel Bouquet, Jean Yanne, et bien sûr Isabelle Huppert, de donner toute leur mesure, voire de se révéler. A travers "Madame Bovary", "Landru", ou encore "La cérémonie", Claude Chabrol a ainsi produit une oeuvre immense, particulièrement originale, qui se dresse aujourd'hui comme un monument du cinéma français".
De "The Associated Press" (CP)
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