Hakkımda

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Şişli / İstanbul, (0533 2490843) vildan_ornadis@hotmail.com, Türkiye
Chers abonnés et visiteurs du blog;Tout au long de ma vie scolaire,j’ai reçu un enseignement français.Après avoir terminé le collège français “Sainte-Pulchèrie” j’ai continué à ma vie lycéenne au “Lycée Français Saint-Michel”.J’ai reçu mon diplôme de fin d’études secondaires 3 ans plus tard. À la suite du lycée,j’ai étudié la philologie et la littérature française à “L’Université d’Istanbul, dans “La Faculté des Lettres”;simultanément j’ai étudié la formation pédagogique à L’Université d’Istanbul,dans“La Faculté d’Éducation”(“Formation à L’Enseignement”).Après 4 ans d’études de double licence je suis diplômée en tant que philologue,aussi professeur de français.Toutes les formations que j’ai acquises m’ont perfectionnée dans les domaines tels que la langue, la littérature et la culture française ainsi que la formation pédagogique. Depuis 11 ans, je partage mes connaissances avec ceux qui veulent apprendre la langue,la culture et la civilisation française. J’enseigne les gens de tout âge et de tout niveau depuis les élèves des écoles françaises,jusqu’aux étudiants de diverses universités sans oublier les hommes ou femmes d’affaires ni les amateurs de la francophonie

Présentation

Sevgili Blog Takipçileri;
Tüm eğitim hayatımı fransızca gördüm. İstanbul'da bulunan‘’Özel Sainte-Pulchérie Fransız Kız Ortaokulu’’nu bitirdikten sonra liseyi İstanbul'da bulunan ''Özel Saint-Michel Fransız Lisesi’’nde okudum. Ardından ‘’İstanbul Üniversitesi Edebiyat Fakültesi Batı Dilleri ve Edebiyatları Bölümü‘’ içinde yer alan ‘’Fransız Dili ve Edebiyatı Anabilim Dalı’’nda dört yıllık lisans eğitimimi tamamladım.Bu süre içerisinde ‘’İstanbul Üniversitesi Eğitim Fakültesinde Pedagojik Formasyon’’ alanında eğitim görüp çift anadal diploması aldım. Böylece hem filolog (Dilbilimci) hem de öğretmen olarak mezun oldum. Aldığım bütün bu eğitimler bana hem Fransız Dili, hem Fransız Edebiyatı hem de Pedagoji alanlarında büyük bir yetkinlik sağladı. Onbir yıldır teorik olarak edindiğim tüm bilgileri, pratikte bu dili ve kültürü öğrenmek isteyen her yaştan her gruptan kişilere aktarıyorum. İstanbulda bulunan fransız kolejlerinde eğitim gören öğrenciler başta olmak üzere üniversite öğrencileri, iş adamları, fransız kültürüne meraklı olup kendini geliştirmek isteyen her yaştan her meslek grubundan kişiler meslek hayatım süresince öğrencim olmuştur ve olmaya devam edecektir.

EĞİTMENLİK YAPTIĞIM ALANLAR ►

MES DOMAINES D'ENSEIGNEMENT-EĞİTMENLİK YAPTIĞIM ALANLAR

Grammaire – Littérature – Biologie ( Pour les élèves des écoles françaises - Fransız kolejlerinde eğitim gören öğrenciler için )

Préparation au concours organisé par L'Université de Galatasaray - Galatasaray Üniversitesi iç sınavına hazırlık

Préparation au concours de langue étrangère - YDS (Üniversite Yabancı Dil sınavı) ye hazırlık

Toutes sortes de conseils d'orientation scolaire en France (licence, master) - Fransa’da yüksek öğrenim (lisans , yüksek lisans) görmek isteyen öğrencilere, üniversite seçimlerinden motivasyon mektubu yazımına kadar her türlü alanda eğitim danışmanlığı

Etudes spéciales (privées ou en groupe) pour les adultes -Yetişkinler için kişiye özel birebir ve grup çalışmaları

Cours de la langue Turque (grammaire - conversation) pour les étrangers - Yabancılara türkçe (dil bilgisi ve konuşma) dersleri

BLOGU BİRLİKTE GELİŞTİRELİM (Développons ensemble le contenu du blog)

Le contenu du blog est bilingue. Le blog sera développé grâce à la contribution des abonnés. On présentera les oeuvres des écrivains français, on partagera des résumés ainsi que des analyses et des commentaires sur le blog. Pour mieux concevoir la littérature contemporaine, on va traiter les nouveaux auteurs et courants, on va discuter sur les extraits de leurs oeuvres pour autant la littérature classique et antique. On va honorer les célèbres auteurs classiques en parlant de leurs oeuvres et des courants qu'ils ont initiés à la très chère littérature française. Parfois, on parlera d'une époque soit artistique, soit historique; ou bien on va donner des informations générales ou spécifiques sur la France, la culture française etc...
Pour tout cela il est nécessaire que nos abonnés soient en contact et en collaboration avec nous.

İçerik hem türkçe hem fransızcadır. Siz takipçilerin katkılarıyla gelişecektir blog yazıları. Fransız yazarların eserlerinin tanıtımı kimilerinin özetleri, farklı dönemlerden yazarlar ve eserleri hakkında analiz ve yorumlarla çeşitlendireceğiz blogumuzu. Klasik edebiyata olduğu kadar çağdaş metinlere de önem vereceğiz yeni yazarları işleyeceğiz eserlerinden alıntılar yapacağız. Kimi zaman bir dönemi ele alacağız, bazen de Fransa ile ilgili genel bilgiler, tanıtımlar yapacağız. Katkılarınızı bekliyoruz...

Merci Bien - Teşekkürler

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Böylece,bir gün üyesi olmayı hedeflediğimiz Avrupa Birliğine katıldığımız zaman farklı kültürlere uyum sağlamakta zorluk çekmeyeceğiz.

17 Eylül 2010 Cuma

LES JOURNEES EUROPEENNES 
DU PATRIMOINE
Ce week-end, les Journées européennes du patrimoine célèbreront tout particulièrement les lieux marqués par l’empreinte des “grands hommes”

Les Journées européennes du patrimoine donnent lieu à des manifestations culturelles et à des animations qui font vivre sites et monuments sur tout le Vieux Continent. En France, ces journées du patrimoine rencontrent chaque année un très vif succès auprès du public: en 2009, près de 12 millions de curieux ont eu librement accès à 16.172 monuments, dont plus de 3.300 ouvertures exceptionnelles.


Les grands hommes à l'honneur
“Le temps n’efface pas la trace des grands hommes” disait déjà l’Andromaque d’Euripide. C'est surement avec cette conviction que le ministre de la Culture et de la Communication, Frédéric Mitterrand, a choisi le thème de cette 27e édition : "les grands hommes : quand femmes et hommes construisent l'histoire".
En France, le patrimoine,qu'il soit architectural, archéologique, artistique, urbain, militaire, industriel, scientifique ou naturel, abonde de sites et de lieux empreints de l’action ou du passage de figures entrées dans l’Histoire. Ainsi, par exemple, Léonard de Vinci et le Clos-Lucé à Amboise, Camille Claudel à Nogent-sur-Seine, George Sand à Nohant, Madame de Sévigné à Grignan, Aimé Césaire à Fort-de-France, Charles de Gaulle à Lille et à Colombey, Georges Pompidou et le Centre national d’art et des cultures, ou encore architectes Renzo Piano et Richard Rogers à Paris... 15.000 sites publics ou privés sont à découvrir ou redécouvrir.
Pour consulter le programme, rendez-vous sur : http://www.culture.fr/ et http://www.journeesdupatrimoine.culture.fr/.
MARQUIS DE SADE (1740-1814)


LA VIE
Donatien-Alphonse-François de Sade naît à Paris le 2 juin 1740. Il est le descendant d'une vieille et prestigieuse famille de l'aristocratie de Provence. A 14 ans, il entre dans une école militaire qui est réservée aux fils de la plus ancienne noblesse et, un an plus tard, il participe à la guerre de Sept ans contre la Prusse. Il y brille par son courage, mais aussi par son goût pour la débauche: Sade est à la recherche des plaisirs sensules. Il rentre en 1763, avec le grade de capitaine, il commence à fréquenter les actrices de théâtre et les courtisanes. Son père, pour mettre fin à cette vie corrompue cherche à le marier au plus vite.


Le 17 mai 1763, il épouse Mlle de Montreuil, une femme noble et fortunée. Pourtant i l ne change pas et dans la même année, il est emprisonné pour la première fois à cause des « débauches outrées » c’est-à-dire à cause des plaisirs sexuels excessifs. En 1768, il passe encore six mois en prison car cette fois-ci il a enlevé et torturé une passante. Il donne fêtes et bals dans son domaine provençal de La Coste, il fait un voyage en Italie avec sa belle-sœur, dont il est tombé amoureux. A Marseille, en 1772, il est accusé d'empoisonnement: il avait en fait distribué, lors d'une orgie, des dragées aphrodisiaques à quatre prostituées qui avaient rendu malade l'une d'entre elles. Alors il doit s'enfuir en Savoie. Il est condamné à mort, il est arrêté, mais il s'évade, et passe ses cinq années en voyageant. Pendant ce temps il crée plusieurs scandales. Puis cinq ans plus tard il vient à Paris pour régler ses affaires après la mort de sa mère. Pendant son séjour il est arrêté.
Malgré les interventions de sa femme, il va passer cinq années dans le donjon de Vincennes, il y écrit des pièces de théâtre et des romans pour échapper son ennui. Puis il est transféré à la Bastille où il commence la rédaction des “Cent vingt journées de Sodome” (1785) puis, deux ans plus tard, “Les infortunes de la vertu” et “Aline et Valcour”. En juillet 1789, dix jours avant la prise de la Bastille, il est transféré à Charenton, dans un asile de fous. Il doit abandonner sa bibliothèque de six cents volumes et ses manuscrits.


Après la révolution il est libéré comme les autres prisonniers. Sa femme, qui est fatiguée de ses violences, se sépare de lui et ses deux fils émigrent. Pour survivre dans le Paris révolutionnaire il cherche à faire jouer ses pièces, il se lie avec une jeune actrice, Marie Constance Quesnet, qui lui restera fidèle jusqu'au bout. “Justine ou les malheurs de la vertu” est publié anonymement en 1791.

Pour faire oublier ses origines nobles, il devient militan dans la section révolutionnaire de son quartier. Mais il continue les débauches. À la fin de l’année 1793, il est arrêté et condamné à mort. Il échappe à la guillotine par chance et est libéré en octobre 1794.

Il vit chichement car ses seuls revenus sont ses écrits. Il publie en 1795 “La philosophie dans le boudoir”, “Aline et Valcour”, “La nouvelle Justine et Juliette”: Justine et Juliette sont deux sœurs, l'une incarne la vertu, l'autre le vice, elles vivent des aventures telles que le lux, les disputes et les cruautés. La presse l'accuse d'être l'auteur de « l'infâme roman » Justine. Il se défend maladroitement. En 1801, la police prend ses ouvrages chez son imprimeur. On ne lui pardonne pas sa violence érotique, son « délire du vice », sa pornographie. Sans jugement, par simple décision administrative, il est enfermé dans l'asile de fous de Charenton. Il y meurt le 1er décembre 1814 sans jamais retrouver la liberté. C’est un esprit libre mais tout au long de ses 74 années il a passé les 30 ans en prison.


Ses descendants ont refusé de porter le titre de marquis, et il a fallu attendre le milieu du XXe siècle pour que son œuvre soit « réhabilitée. L’originalité de Sade c’est qu’il a ouvert la voie à la psychologie sexuelle moderne.
L’oeuvre de Marquis de Sade est considérable car il n’ a jamais cessé d’écrire. Elle contient des nouvelles, des contes, des romans, des essais philosophiques et une énorme correspondance qui nous permet de suivre sa vie presque au jour le jour.


Les oeuvres les plus importants sont►
 Les 120 jours de Sodome
 Aline et Valcour ou le Roman philosophique (1795)
 La Philosophie dans le boudoir (1795)
 Justine ou Les Malheurs de la vertu
 Histoire de Juliette, sa soeur
 Les Crimes de l’amour (1800)

La pensée de Sade prend ses sources de l’univers philosophique du 18ème siècle. Mais le visage de Sade est double; il est à la fois un auteur bien ancré dans le mouvement des idées de son époque et un auteur qui les bouleverse totalement.


Sade, comme Diderot, est un partisan du matérialisme, c’est-à-dire qu’il reconnait comme loi suprême la loi de la matière. Les individualistes s’effacent dans cette matière qui bouge continuellement: “Rien ne nait, rien ne périt essentiellement; tout n’est qu’action et réaction de la matière… C’est une variation infinie; mille et mille portions de différentes matières qui paraissent sous toutes sortes de formes, s’anéantissent et se rencontrent, sous d’autres, pour se perdre et se remonter encore.” (Histoire de Juliette ou les prospérités du vie, IV)

Sade fait l’éloge des passions au nom du matérialisme. “On déclame contre les passions, sans songer que c’est à leur flambeau que la philosophie allume le sien, que c’est à l’homme passionné que l’on doit le renversement total de toutes les imbécilités religieueses qui si longtemps empestèrent le monde”. (Ibid., I)


Mais Sade se détache des philosophes car il ne proclame pas comme eux la bonté originelle de l’homme. Il affirme que la nature humaine est fondamentalement cruelle: “La cruauté est dans la nature; nous naissons tous avec une dose de cruauté que la seule éducation modifie… La cruauté n’est autre chose que l’énérgie de l’homme que la civilisation n’a point encore corrompue: elle est donc une vertu et non pas une vice”. (La Philosophie dans le boudoir, III)


C’est un renversement radical par rapport à l’optimisme général du 18ème siècle. Sade fait aussi l’éloge du bonheur. Toutefois dans cette recherche de la plénitude, le modèle proposé n’est pas la vertu mais le crime; la destruction est le relais nécessaire de la transformation incessante de la nature: “Si je voyais qu’il eût de possibilité pour moi d’être heureuse que dans l’excès des crimes les plus atroces, je les commettrais tous à l’instant sans frémir, certain que la première loi que m’indique la nature est de me délecter, n’importe aux dépens de qui”. (Juliette, I.).


A ce niveau, plus rien n’empêche les personnages de Sade de donner libre cours à toutes leurs pulsions, puisqu’ils ne font que suivre en cela l’appel de la nature. Ils ne connaissent pas le remords mais sont guidés par une lucidité exempte de toute mauvaise conscience. Pour Sade la liberté de l’individu déborde tous les cadres sociaux. Les personnages de Sade sont des solitaires qui pour leurs seuls plaisirs, n’hésitent pas à condamner les plus faibles.

LES SCANDALES DE SADE

La première diffusion du nom de Sade dans l’opinion publique n’a rien de littéraire et se fait par les scandales.

Au printemps 1768, le peuple apprend qu’un marquis a entraîné dans sa petite maison d’Arcueil, une jeune veuve, Rose Keller. Celle-ci est réduite à la mendicité, le marquis la fouette jusqu’au sang et l’oblige, le dimanche de Pâques, à des pratiques blasphématoires. La rue et les salons s’émeuvent. La famille, Sade et Montreuil se réunissent, se mobilisent pour soustraire l’affaire à la justice commune et la placer sous la juridiction royale. Sade est incarcéré au château de Saumur, puis à celui de Pierre-Encise. La plaignante reçoit de l’argent. L’affaire est jugée au Parlement en juin et le roi, à la demande de la comtesse de Sade fait libérer le coupable en novembre.

On pouvait tout oublier si le scandale n’avait à nouveau éclaté en juin 1772. L’affaire de Marseille succède à l’affaire d’Arcueil. Il s’agit cette fois de quatre filles. Le marquis a proposé à ses partenaires sexuelles des pastilles à la cantharide. Deux filles se croient empoisonnées, les autres sont malades. Comme en 1768, la rumeur enfle. L’aphrodisiaque est présenté dans l’opinion comme un poison. La participation active du valet justifie l’accusation de sodomie. Le parlement de Provence condamne Sade et le valet à la peine de mort pour empoisonnement et sodomie mais ceux-ci ont fui en Italie.


« Nous sommes décidés, par mille raisons, à voir très peu de monde cet hiver… », écrit le marquis en novembre 1774. Il a engagé à Lyon et à Vienne comme domestiques cinq « très jeunes » filles et un jeune secrétaire aussi « trois autres filles d’âge et d’état à ne point être redemandées par leurs parents » . Mais bientôt les parents déposent une plainte « pour enlèvement fait à leur insu et par séduction ». Une procédure criminelle est ouverte à Lyon. Le scandale est cette fois étouffé par la famille, mais l’affaire des petites filles nous est connue par les lettres conservées par le notaire Gaufridy publiées en 1929 par Paul Bourdin.


On verra par la suite avec quel soin madame de Montreuil s’est préoccupée de faire disparaître les traces de ces orgies. L’affaire est grave car le marquis a de nouveau joué du canif. Une des enfants, la plus endommagée, est conduite en secret à Saumane chez l’abbé de Sade qui se montre très embarrassé de sa garde et, sur les propos de la petite victime, accuse nettement son neveu. Une autre fille, Marie Tussin, du hameau de Villeneuve-de-Marc, a été placée dans un couvent de Caderousse, d’où elle se sauvera quelques mois plus tard. Le marquis prépare une réfutation en règle de ce qu’a dit l’enfant confiée à l’abbé, mais elle n’est pas la seule à avoir parlé. Les fillettes d’ailleurs n’accusent point la marquise et parlent au contraire d’elle « comme étant la première victime d’une fureur qu’on ne peut regarder que comme folie ».Leurs propos sont d’autant plus dangereux qu’elles portent, sur leurs corps et sur leurs bras, les preuves de leurs dires. Les priapées de la Coste ont peut-être inspiré les fantaisies littéraires des Cent vingt jours de Sodome, mais le canevas établi par le marquis passe de loin ces froides amplifications. C’est un sabbat mené à bave-bouche avec le concours de l’office. Gothon17 y a probablement chevauché le balai sans entrer dans la danse, mais Nanon18 y a pris une part dont elle va rester toute alourdie ; les petites ravaudeuses de la marquise y ont livré leur peau au jeu des boutonnières et le jeune secrétaire a dû y faire la partie de flûte. »

LES OEUVRES►

Les Cent Vingt Journées de Sodome ou l'École du libertinage:
C'est la première grande œuvre du marquis de Sade, écrite en prison à la Bastille en 1785. Telle qu’elle est, l’œuvre ne présente qu’une version inachevée, que l’auteur eût probablement poursuivie s’il ne l’avait perdue en 1789, à moins que, comme l'écrit Michel Delon 2, elle ne soit « inachevable », ne pouvant pas « montrer ce qui excède l'imagination ». Georges Bataille a écrit, dans La littérature et le mal (1967) : "Personne à moins de rester sourd n'achève les Cent vingt Journées que malade : le plus malade est bien celui que cette lecture énerve sensuellement."

                                Justine:
Certaines figures de fiction ont accompagné leur créateur tout au long de leur vie : c’est le cas de Justine pour Sade.
En mars 1791, une lettre de Sade à Reinaud, son avocat à Aix, annonce en ces termes la sortie prochaine de Justine : « On imprime actuellement un roman de moi, mais trop immoral pour être envoyé à un homme aussi pieux, aussi décent que vous. J’avais besoin d’argent, mon éditeur me le demandait bien poivré, et je lui ai fait capable d’empester le diable. On l’appelle Justine ou les Malheurs de la vertu. Brûlez-le et ne le lisez point s’il tombe entre vos mains : je le renie. »
Une première version est rédigée à la Bastille en 1787. Par étapes successives, l’auteur ajoute de nouveaux épisodes scabreux qu’il fait se succéder les uns aux autres, comme un feuilleton.
Deux volumes en 1791, pas moins de dix volumes illustrés de cent gravures obscènes en 1799 sous le Directoire, « la plus importante entreprise de librairie pornographique clandestine jamais vue dans le monde » selon Jean-Jacques Pauvert, sous le titre de La Nouvelle Justine ou les malheurs de la vertu, suivie de l’Histoire de Juliette, sa sœur.
Le livre scandalise, mais surtout il fait peur : très vite on sent que la subversion l’emporte sur l’obscénité. C’est pourquoi les contemporains lui refusent ce minimum de tolérance dont bénéficient ordinairement les écrits licencieux. Justine, on la rejette en bloc, sans appel, on voudrait la voir anéantie. L’œuvre marque la naissance de la mythologie sadienne.

Bonaparte jetant Justine au feu :« le livre le plus abominable qu’ait enfanté l’imagination la plus dépravée ».
SADISME

Le sadisme est la recherche de plaisir dans la souffrance (physique ou morale: domination, contrôle...) volontairement infligée à autrui (éventuellement un animal). Même si le sadisme peut exister indépendamment des activités sexuelles, il y est fréquemment associé. Plus encore, certaines personnes ne peuvent avoir de relations sexuelles satisfaisantes sans infliger des souffrances à autrui.

Origine du nom "sadisme" ►
Le terme a été créé par Richard_von_Krafft-Ebing à partir du nom du philosophe du XVIIIe, Sade, dont les écrits servent à démontrer le crime. Son oeuvre est essentiellement philosophique, politique, anticléricale et démonstrative. Il se sert des sévices sexuels fantasmés, écrits, par provocation et aussi parce que du fond de sa prison, il ne lui reste qu'une sexualité virtuelle, il est à la fois Justine : "...ce que peut bien éprouver notre héroïne. De vrai est difficile à dire. Et Sade le sait trop parce que Justine c'est lui." Sade s'incarne aussi dans Juliette. Voilà une des raisons qui font que le sadisme ne peut être assimilé comme le contraire ou le complément du masochisme.


Le sadisme est souvent lié à tort au masochisme. Gilles Deleuze, dans sa présentation de Sacher-Masoch, montre que le masochisme n'est ni le contraire ni le complément du sadisme, mais un monde à part, avec d'autres techniques et d'autres effets. Les actes sadiques, telles que la torture, sont émis sans le consentement de l'autre, tandis que le BDSM relève des pratiques entre adultes consentants.

Psychanalyse du "sadisme"►

Le sadisme fut essentiellement rattaché par Freud à l'activité sexuelle à proprement parler. Mais l'emploi désigna déjà chez lui la volonté d'infliger de la souffrance au-delà de la sexologie. Par la suite, d'autres auteurs retiendront cette compréhension du sadisme hors activité sexuelle. Le sadisme se comprend alors comme manifestation d'une pulsion de mort, mêlée à une pulsion sexuelle (voir par exemple Clara, l'héroïne du roman d'Octave Mirbeau, Le Jardin des supplices), mais renvoyant à la sexualité psychique plus qu'à un acte à proprement parler.

Le concept renvoie à d'autres points, comme le fantasme de scène primitive. La scène originaire est la perception par l'enfant, ou le fantasme, de voir l'activité sexuelle des parents. Ce rapport sexuel parental sera souvent perçu comme un acte sadique de la part du père. Le sadisme renvoie à cette scène originaire, hautement débattue et organisant largement la vie fantasmatique.

En psychanalyse, le sadisme est une perversion, et la défense contre le sadisme est commune dans la névrose, en particulier dans la névrose obsessionnelle, qui représente une défense contre le sadisme-anal, basé sur le fantasme de contrôler les excréments.
Citations du Marquis de Sade

"Oui, je suis libertin, j'ai conçu tout ce qu'on peut concevoir dans ce genre-là, mais je n'ai sûrement pas fait tout ce que j'ai conçu et ne le ferai sûrement jamais. Je suis un libertin, mais je ne suis pas un criminel ni un meurtrier."
"Le nom de Dieu ne sera jamais prononcé qu'accompagné d'invectives et d'imprécations et on le répètera le plus souvent possible." ( Les 120 journées de Sodome / 1785)

"La prière est la plus douce consolation du malheureux ; il devient plus fort quand il a rempli ce devoir." (Justine / 1788)

"Le système de l'amour du prochain est une chimère que nous devons au christianisme et non pas à la nature." (Justine / 1788)

"L'homme serait le plus heureux des êtres si du seul besoin qu'il a d'une illusion quelconque ne naissait aussitôt la réalité." (Justine / 1788)

"Un de mes plus grands plaisirs est de jurer Dieu quand je bande; il me semble que mon esprit, alors mille fois plus exalté, abhorre et méprise bien mieux cette dégoûtante chimère." (La Philosophie dans le boudoir / 1795)

"Dès l'instant où il n'y a plus de Dieu, à quoi sert d'insulter son nom ? Mais c'est qu'il est essentiel de prononcer des mots forts ou sales dans l'ivresse du plaisir, et que ceux du blasphème servent bien l'imagination ; il faut orner ces mots du plus grand luxe d'expression ; il faut qu'ils scandalisent le plus possible ; car il est très doux de scandaliser ; il existe là un petit triomphe pour l'orgueil qui n'est nullement à dédaigner."( La Philosophie dans le boudoir / 1795)

"Un Dieu suppose une création, c'est-à-dire un instant où il n'y eut rien, ou bien un instant où tout fut dans le chaos. Si l'un ou l'autre de ces états était un mal, pourquoi votre Dieu le laissait-il subsister ? Etait-il un bien, pourquoi le change-t-il ? Mais si tout est bien maintenant, votre Dieu n'a plus rien à faire: or, s'il est inutile, peut-il être puissant, et s'il n'est pas puissant peut-il être Dieu; si la nature se meut elle-même enfin, à quoi sert le moteur ?"(Justine / 1797)

"L'idée de dieu est, je l'avoue, le seul tort que je ne puisse pardonner à l'homme." (L'Histoire de Juliette / 1797)

"Mon plus grand chagrin est qu'il n'existe réellement pas de Dieu et de me voir privé, par là, du plaisir de l'insulter plus positivement." ( L'Histoire de Juliette / 1797)

"Si ce Dieu, centre du mal et de la férocité, tourmente et fait tourmenter l'homme par la nature, et par d'autres hommes pendant tout le temps de son existence, comment douter qu'il n'agisse de même, et peut-être involontairement, sur ce souffle qui lui servit, et qui [...] n'est autre que le mal lui-même." ( L'Histoire de Juliette / 1797)

"Le prétendu Dieu des hommes n'est que l'assemblage de tous les êtres, de toutes les propriétés, de toutes les puissances ; il est la cause immanente et non distincte de tous les effets de la nature ; c'est parce qu'on s'est abusé sur les qualités de cet être chimérique, c'est parce qu'on l'a vu tour à tour bon, méchant, jaloux, vindicatif, qu'on a supposé de là qu'il devait punir ou récompenser. Mais Dieu n'est que la nature et tout égal à la nature : tous les êtres qu'elle produit sont indifférents à ses yeux, puisqu'il ne lui coûte pas plus à créer l'un que l'autre." (L'Histoire de Juliette / 1797)

"Dieu est absolument pour l'homme ce que sont les couleurs pour un aveugle de naissance, il lui est impossible de se les figurer." (Pensées)

"Tout le bonheur des hommes est dans l'imagination."

AUTEURS et LEURS OEUVRES

  • Louis Aragon (20ème siècle)
  • Samuel Beckett - "En Attendant Godot" (20ème siècle - Théâtre)
  • Eugène Ionesco - "La Cantatrice Chauve", "Rhinocéros" (20ème siècle - Théâtre)
  • Aimé Césaire - "Cahier du Retour au Pays Natal" (20ème siècle)
  • Jacques Prévert - "Paroles" (20ème siècle)
  • Marguerite Yourcenar - "Alexis ou Le traité du Vain Combat" (20ème siècle)
  • André Breton - "Nadja" (20ème siècle)
  • Jean Cocteau - "Les Enfants Terribles" (20ème siècle)
  • Jean-Paul Sartre - "Huis Clos", "Les Mouches", "La Nausée", "Le Mur" (20ème siècle)
  • Albert Camus - "L'Etranger", "La Peste" (20ème siècle)
  • Colette - "Les Séries de "Claudine" (20ème siècle)
  • Guillaume Apollinaire - "Calligrammes" (20ème siècle - Poésie)
  • André Gide - "Les Nourritures Terrestres", "La Symphonie Pastorale", "Les Caves du Vatican", "Les Faux Monnayeurs" (20ème siècle)
  • Paul Verlaine - "Romances Sans Paroles" (19ème siècle - Symbolisme)
  • Arthur Rimbaud - "Le Dormeur du Val" (19ème siècle - Symbolisme)
  • Mallarmé - "Poésies" (19ème siècle - Symbolisme)
  • Charles Baudelaire - "Les Fleurs du Mal", "L'Etranger" (19ème siècle - Symbolisme)
  • Emile Zola - "Germinal", "L'Assommoir", "Thérèse Raquin", La Bête humaine" (19ème siècle, Naturalisme)
  • Guy de Maupassant - "Papa de Simon", "L'Auberge", "Aux Champs", "La Ficelle", "Pierrot", "Toine", "La Bête du Maitre Belhomme", "La Parrure", "La Dot", "La Rempailleuse" (19ème siècle - Réalisme)
  • Alexandre Dumas - "Les Trois Mousquetaires", "Le Comte de Monte Cristo", "La Reine Margot" (19ème siècle)
  • George Sand - "La Petite Fadette", "La Mare au Diable" (19ème siècle)
  • Gustave Flaubert - "Madame Bovary", "Salammbô", "L'Education Sentimentale" (19ème siècle - Réalisme)
  • Honoré de Balzac - "Le Père Goriot", "Eugénie Grandet", La Peau de Chagrin", "Le Colonel Chabert", "Le Lys dans La Vallée", "Illusions Perdues", "Le médecin de Campagne", "Les Chouans" (19ème siècle - Romantisme et Réalisme)
  • Stendhal - "Le Rouge et Le Noir", "La Chartreuse de Parme", "Vie de Rossini" (19ème siècle - Romantisme et Réalisme)
  • Victor Hugo - "Notre Dame de Paris", "Les Misérables", "Le Dernier Jour d'Un Condamné", "Les Orientales", "Hernani", "Cromwell", "William Shakespeare" (19ème siècle - Romantisme)
  • Gérard de Nerval - "Odelettes" (19ème siècle - Romantisme, poésie)
  • Alfred de Vigny - "La mort du Loup" (19ème siècle - Romantisme, poésie)
  • Alfred de Musset - "Les Caprices de Marianne" (19ème siècle - Romantisme, théâtre)
  • Alphonse de Lamartine - "Méditations Poétiques" (19ème siècle - Romantisme, poésie)
  • Bernardin de Saint-Pierre - "Paul et Virginie" (19ème siècle - Préromantisme)
  • Madame de Staël - "Colline et Delphine", "De l’Allemagne" (19ème siècle - Préromantisme)
  • Senancour - "Oberman" (19ème siècle - Préromantisme)
  • Benjamin Constant - "Adolphe" (19ème siècle - Préromantisme)
  • François René de Chateaubriand - "Mémoires d'Outre-Tombe", "René" (19ème siècle - Préromantisme)
  • Le Sage - "Gil Blas de Sentillane" (18ème siècle)
  • Marquis de Sade - "Justine ou Les Malheurs de la vertu", "Les 120 jours de Sodome" (18ème siècle)
  • Choderlos de Laclos - "Les Liaisons Dangereuses" (18ème siècle - Roman Epistolaire)
  • Jean-Jacques Rouseau - "Emile ou de L'Education", "Les Confessions", "Julie ou La Nouvelle Héloïse" (18ème siècle)
  • Voltaire - "Candide", "Zadig", "Micromégas" (18ème siècle)
  • Diderot - "Le Neveu de Rameau" (18ème siècle)
  • Beaumarchais - "Le Barbier de Séville", "Le Mariage de Figaro" (18ème siècle - Théâtre)
  • Marivaux - "Le Jeu de L'Amour et du Hasard" (18ème siècle - Théâtre)
  • Montesquieu - "L'Esprit des Lois", "Les Lettres Persanes" (18ème siècle)
  • Jean Racine - "Andromaque", "Bérénice", "Britannicus", "Phèdre", "Iphigénie" (17ème siècle - Tragédie)
  • Pierre de Corneille - "Le Cid" (17ème siècle - Tragédie)
  • Molière - "L'Avare", "Le Bourgeois Gentilhomme", "Les Précieuses Ridicules", "Dom Juan", "Le Malade Imaginaire", "Tartuffe", "L'Ecole des Femmes", "Amphitryon", "Les Fourberies de Scapin", "Les Femmes Savantes" (17ème siècle - Comédie)
  • Madame de la Fayette - "La Princesse de Clèves" (17ème siècle)
  • Jean de La Fontaine - "Les Fables" (17ème siècle)
  • Joachim du Bellay - "Regrets" (16ème siècle)
  • Pierre de Ronsard - "Sonnets pour Hélène", "Sonnets pour Marie", "Sonnets pour Cassandre" (16ème siècle)
  • Michel de Montaigne - "Les Essais" (16ème siècle)
  • Thomas More - "L'Utopie" (16ème siècle)
  • Erasmes de Rottherdam - "L'Eloge de la Folie", "Les Antibarbares" (16ème siècle)
  • François Rabelais - "Gargantua" , "Pantagruel" (16ème siècle)