LE CONCEPT DU BONHEUR
Avez-vous déjà entendu parler du « Rhume du bonheur » ? Des chercheurs en psychologie évolutionnistes à l’Université de Harvard ont observé que certains émotions se propagent de la même manière que les virus des maladies respiratoires. Chaque contact "heureux" augmenterait de 2 % par an la probabilité d'être plus heureux, et chaque contact "malheureux", de 4 % celle d'être plus malheureux. Etrange, non ? Mais alors comment peut-on définir le bonheur, qu’est-ce qui est nécessaire pour être heureux ?
Le concept du bonheur est vague. Car il est difficile de lui donner un contenu précis. D’après une théorie, ce contenu ne peut être que empirique alors que l’idée du bonheur suppose un absolu. Tout contenu empirique du bonheur pose problème: la richesse, la santé, la famille, la vie professionnelle, la réussite… Aucune de ces exemples n’apporte la garantie du bonheur. Il n’existe donc pas le principe du bonheur c’est-à-dire des règles rationnelles du bonheur qui suffiraient d’appliquer. Il n’y a pas non plus d’impératif du bonheur c’est-à-dire de commandement de la raison ne disant ce qu’on doit faire pour être heureux. Ainsi le bonheur est un concept vide: ce n’est qu’un idéal de l’imagination. Bref, il ne faut pas compter sur la philosophie pour être heureux.
D’autre part d’après la théorie d’Epicure, toute action entraine à la fois des effets plaisants (positifs) et des effets qui amènent la souffrance (négatifs). Il s’agit d’agir sobrement en recherchant les actions amenant l’absence de douleur d’où doit découler le plaisir négatif de cet état de repos mais la pleine conscience de cette ataraxie (bonheur) procure le plaisir suprême et la clef du bonheur c’est de connaitre ses propres limites; c’est pourquoi l’excès doit être évité car il apporte la souffrance. Epicure défend un mélange de joie tempérée et de tranquillité. Le plaisir est le bien et les vertus servent d’instruments. La vie selon le plaisir est cependant une vie de prudence de bien et de justice.
La morale épicurienne est une morale qui fait du plaisir le bien et de la douleur le mal. Pour atteindre le bonheur, l’épicurien suit les 4 règles suivantes:
► Il n’y a pas à craindre les Dieux
► Il n’y a pas à craindre la mort (la mort est la perte de conscience, nous n’avons donc aucune conscience de notre mort)
► On peut atteindre le bonheur
► On peut atteindre la douleur
Pour avoir une vie heureuse mieux vaut une explication qui supprime la crainte que pas d’explication du tout. Il est possible et recommandé d’accepter plusieurs hypothèses sur la cause d’un phénomène naturel plutôt que de rester dans la superstition. Une bonne explication est une explication qui rend heureux.
D’après Epicure, nous pouvons contrôler les déterminations physiques. Les impressions sensibles ont une réalité causale véritable de même que le moi et la volonté.
Pour atteindre le bonheur, l’individu doit d’abord satisfaire les désirs naturels. La tranquillité du corps, le fait que l’individu soit en bonne santé, une nourriture et un sommeil équilibrés constituant la base du bonheur ne sont pourtant pas suffisants pour une vie heureuse. L’homme, selon sa nature est toujours à la quête de l’agréable. Les plaisirs varient d’une personne à une autre, l’agréable est relatif pour chacun de nous. Cet « agréable » change suivant la vision du monde, les attentes de la vie, la perception de la personne elle-même. Ce qui est déterminant c’est que si on est en recherche d’un bonheur plutôt matériel, l’atteindre ne suffira pas satisfaire l’homme et celui-ci recherchera toujours le meilleur et le meilleur. Par conséquent les désirs vains tels que la richesse, la gloire, la beauté sont artificiels. La personne se fourvoie si elle croit que ces concepts sont primordiaux pour être heureux. Il faut chercher le bonheur ailleurs. C’est à vous de décider ce qui vous rend heureux et malheureux. Mais puisque les scientifiques ont constaté une nouvelle maladie telle que «le rhume du bonheur» il faut, du moins, vous éviter de fréquenter un entourage qui puisse vous rendre malheureux.