Andréa MANTEGNA |
C’était une montagne près de Delphes qui était le refuge du dieu du soleil Apollon et des muses. Après 1860 quelques revues contribuent à préparer la naissance du mouvement parnassien, et c’est surtout par un recueil “Le Parnasse Contemporain” que se réunissent les oeuvres des principaux écrivains. C’est le refus de la subjectivité romantique, un certain pessimisme politique et sociale, c’est la recherche d’une belle forme, c’est un travail comparable à celui de sculpteur, ce que cherchent les parnassiens c’est l’objectivité.
Le mot “réalisme” ne s’applique qu’à la prose, la poésie de cette époque (2ème moitié du 19ème siècle) est représentée par un groupe de poètes; “les parnassiens”.La poésie parnassienne a pour base une documentation rigoureuse comme le réalisme en prose.
Ses deux principaux représentants sont Leconte de Lisle et Heredia.
On peut résumer ainsi les principaux caractères de l’école parnassienne:
Refus du sentiment► le poète ne doit pas chanter son “moi”;
Culte de la forme (l’art pour l’art)► le poète ne doit pas se fier à l’aspiration mais travailler la forme.
Thèmes générales du courant sont;“Sciences naturelles, histoires des religions, histoires anciennes et réalisme”.
Par son goût du rythme et des images, le parnasse ouvre la voie au symbolisme.
Le parnasse est une réaction contre le besoin de confidence des romantiques, contre l’étalage des sentiments personnels. Ce courant littéraire préfère“l’impersonalité de l’oeuvre d’art” et proclame la doctrine de “l’art pour l’art”. On pourrait dire que c’est l’application du réalisme dans la poésie. Aux sentiments personnels qu’ils trouvent indiscrets les parnassiens préfèrent, regardant attentivement le monde, animé ou non, qui les entoure, en noter les aspects divers, les formes, les couleurs. Ils demandent aussi à l’histoire, aux religions antiques, aux civilisations disparrues, des tableaux brillants. Leur principal souci, c’est de donner à leur pensée une forme artistique impeccable qui sont pour le poète ce que le marbre est pour le sculpteur, le bronze pour le statuaire, le métal précieux pour l’orfèvre, comme Théophile Gautier en avait donné l’exemple. C’est pourquoi la poésie du Parnasse est souvent qualifiée de plastique.
Un grand poète du 19ème siècle, Charles Baudelaire, tient à la fois romantisme par son imagination et le parnasse par la facture de ses vers. Mais il dépasse son temps par son art plus moderne. Il annonce aussi les symbolistes, et il est authentiquement leur père, ayant formulé avant eux le grand principe de leur inspiration.
“La nature est un temple où des vivants piliers semblent sortir parfois de confuses paroles; l’homme y marche à travers des fôrets de symboles qui l’observent avec des regards familiers”. (LesFleurs du Mal)