Hakkımda

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Şişli / İstanbul, (0533 2490843) vildan_ornadis@hotmail.com, Türkiye
Chers abonnés et visiteurs du blog;Tout au long de ma vie scolaire,j’ai reçu un enseignement français.Après avoir terminé le collège français “Sainte-Pulchèrie” j’ai continué à ma vie lycéenne au “Lycée Français Saint-Michel”.J’ai reçu mon diplôme de fin d’études secondaires 3 ans plus tard. À la suite du lycée,j’ai étudié la philologie et la littérature française à “L’Université d’Istanbul, dans “La Faculté des Lettres”;simultanément j’ai étudié la formation pédagogique à L’Université d’Istanbul,dans“La Faculté d’Éducation”(“Formation à L’Enseignement”).Après 4 ans d’études de double licence je suis diplômée en tant que philologue,aussi professeur de français.Toutes les formations que j’ai acquises m’ont perfectionnée dans les domaines tels que la langue, la littérature et la culture française ainsi que la formation pédagogique. Depuis 11 ans, je partage mes connaissances avec ceux qui veulent apprendre la langue,la culture et la civilisation française. J’enseigne les gens de tout âge et de tout niveau depuis les élèves des écoles françaises,jusqu’aux étudiants de diverses universités sans oublier les hommes ou femmes d’affaires ni les amateurs de la francophonie

Présentation

Sevgili Blog Takipçileri;
Tüm eğitim hayatımı fransızca gördüm. İstanbul'da bulunan‘’Özel Sainte-Pulchérie Fransız Kız Ortaokulu’’nu bitirdikten sonra liseyi İstanbul'da bulunan ''Özel Saint-Michel Fransız Lisesi’’nde okudum. Ardından ‘’İstanbul Üniversitesi Edebiyat Fakültesi Batı Dilleri ve Edebiyatları Bölümü‘’ içinde yer alan ‘’Fransız Dili ve Edebiyatı Anabilim Dalı’’nda dört yıllık lisans eğitimimi tamamladım.Bu süre içerisinde ‘’İstanbul Üniversitesi Eğitim Fakültesinde Pedagojik Formasyon’’ alanında eğitim görüp çift anadal diploması aldım. Böylece hem filolog (Dilbilimci) hem de öğretmen olarak mezun oldum. Aldığım bütün bu eğitimler bana hem Fransız Dili, hem Fransız Edebiyatı hem de Pedagoji alanlarında büyük bir yetkinlik sağladı. Onbir yıldır teorik olarak edindiğim tüm bilgileri, pratikte bu dili ve kültürü öğrenmek isteyen her yaştan her gruptan kişilere aktarıyorum. İstanbulda bulunan fransız kolejlerinde eğitim gören öğrenciler başta olmak üzere üniversite öğrencileri, iş adamları, fransız kültürüne meraklı olup kendini geliştirmek isteyen her yaştan her meslek grubundan kişiler meslek hayatım süresince öğrencim olmuştur ve olmaya devam edecektir.

EĞİTMENLİK YAPTIĞIM ALANLAR ►

MES DOMAINES D'ENSEIGNEMENT-EĞİTMENLİK YAPTIĞIM ALANLAR

Grammaire – Littérature – Biologie ( Pour les élèves des écoles françaises - Fransız kolejlerinde eğitim gören öğrenciler için )

Préparation au concours organisé par L'Université de Galatasaray - Galatasaray Üniversitesi iç sınavına hazırlık

Préparation au concours de langue étrangère - YDS (Üniversite Yabancı Dil sınavı) ye hazırlık

Toutes sortes de conseils d'orientation scolaire en France (licence, master) - Fransa’da yüksek öğrenim (lisans , yüksek lisans) görmek isteyen öğrencilere, üniversite seçimlerinden motivasyon mektubu yazımına kadar her türlü alanda eğitim danışmanlığı

Etudes spéciales (privées ou en groupe) pour les adultes -Yetişkinler için kişiye özel birebir ve grup çalışmaları

Cours de la langue Turque (grammaire - conversation) pour les étrangers - Yabancılara türkçe (dil bilgisi ve konuşma) dersleri

BLOGU BİRLİKTE GELİŞTİRELİM (Développons ensemble le contenu du blog)

Le contenu du blog est bilingue. Le blog sera développé grâce à la contribution des abonnés. On présentera les oeuvres des écrivains français, on partagera des résumés ainsi que des analyses et des commentaires sur le blog. Pour mieux concevoir la littérature contemporaine, on va traiter les nouveaux auteurs et courants, on va discuter sur les extraits de leurs oeuvres pour autant la littérature classique et antique. On va honorer les célèbres auteurs classiques en parlant de leurs oeuvres et des courants qu'ils ont initiés à la très chère littérature française. Parfois, on parlera d'une époque soit artistique, soit historique; ou bien on va donner des informations générales ou spécifiques sur la France, la culture française etc...
Pour tout cela il est nécessaire que nos abonnés soient en contact et en collaboration avec nous.

İçerik hem türkçe hem fransızcadır. Siz takipçilerin katkılarıyla gelişecektir blog yazıları. Fransız yazarların eserlerinin tanıtımı kimilerinin özetleri, farklı dönemlerden yazarlar ve eserleri hakkında analiz ve yorumlarla çeşitlendireceğiz blogumuzu. Klasik edebiyata olduğu kadar çağdaş metinlere de önem vereceğiz yeni yazarları işleyeceğiz eserlerinden alıntılar yapacağız. Kimi zaman bir dönemi ele alacağız, bazen de Fransa ile ilgili genel bilgiler, tanıtımlar yapacağız. Katkılarınızı bekliyoruz...

Merci Bien - Teşekkürler

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Böylece,bir gün üyesi olmayı hedeflediğimiz Avrupa Birliğine katıldığımız zaman farklı kültürlere uyum sağlamakta zorluk çekmeyeceğiz.

31 Ekim 2010 Pazar

LE ROMANTISME
Le 19ème siècle est le creuset où se rencontrent le monde ancien qui ne veut pas mourir et le monde moderne qui émerge lentement et qui crée de nouvelles tensions. En publique il y a eu une commune, deux empires, deux royautés et deux républiques; dans le domaine social, la bourgeoisie accède finalement aux affaires et obtient ce qu’elle a revendiqué avec la révolution de 1789: prendre le développement de l’urbanisme et de l’industrialisation. Cette division sociale, qui a plusieurs fois éclaté au cours du 19ème siècle en révoltes sanglantes, se reflète dans le domaine de la pensée, dans le monde des arts et de la littérature.

À partir de 1820, le romantisme, après le réalisme, le symbolisme, le parnasse et le naturalisme sont des courants littéraires qui ont dominé au 19ème siècle.

Le romantisme s’ouvre par une période de préparation, "le préromantisme". Les initiateurs en sont, Mme de Staël qui est au centre d’un foyer intellectuel actif et qui fait découvrir le romantisme allemand à la France, et Chateaubriand.

En 1820, la publication des “Méditations Poètiques” de Lamartine marque l’avènement de la nouvelle école à une époque où déjà le romantisme prend fin en Angleterre et en Allemagne.

À l’origine, les romantiques français sont très divisés. Les uns comme Vigny et Hugo, sont conservateurs en politique et en religion. Les autres écrivains et artistes libéraux (Stendhal, Mérimée) se méfient du lyrisme sentimental et mystique. Ils aiment les personnalités fortes, les sentiments violents. L’invraisemblance psychologique les choque. Ils préfèrent la prose à la poèsie. En décembre 1827, Victor Hugo publie la “Préface de Cromwell” qui traduit les aspirations de tous ceux qui veulent se libérer du classicisme. Son évolution vers le libéralisme lui permet de rallier toute la jeunesse romantique. Il devient le chef de file d’un groupe qui comprend Alfred de Vigny, Honoré de Balzac, Saint-Beuve, Prosper Mérimée, Gérard de Nerval et Alfred de Musset.

La représentation du drame romantique d’Hugo, à Hernani, oppose partisans et adversaires de la nouvelle école et assure le triomphe du romantisme.


LES CARACTÈRES ESSENTIELS DU ROMANTISME►
Il renonce à l’imitation des Anciens chère aux classiques.
►Il abandonne la mythologie et revient au merveilleux chrétien et à la Bible; il exalte le Moyen-Age et l’histoire nationale.
Comme les Anciens, il substitue l’imitation des littératures étrangères surtout celles du Nord (Angleterre / Allemagne)
►La raison n’est plus à la mode, c’est l’imagination et le sensibilité qui deviennent les qualités dominantes.
►L’imagination, condamnée depuis Montaigne comme “maitresse d’erreur et de fausseté”, retrouve sa place.
►La nature ignorée par les classiques, devient un des thèmes constant du romantisme, l’écrivain en associe l’évocation à ses sentiments.
►La littérature devient individuelle et personnelle. Les romantiques utilisent un langage plus simple, compréhensible et des termes concrets.

LES ÉLÉMENTS PRINCIPAUX
DE LA LITÉRATURE ROMANTIQUE

1. LE DRAME:
Il est influencé par diverses sujets mais ce qui est important c’est l’image du héros. Le drame intrigue les contrastes à l’âme de ses personnages, le héros est tantôt social, tantôt personnel. Il manifeste des difficultés historiques, des angoisses de l’auteur. Le héros est parfois maudit, associal; il suit son chemin seul et fatal. Les écrivains qui écrivent le drame sont Dumas, Hugo, Musset, Vigny.


2. LA COMEDIE:
Le grand nom c’est Musset. Les pièces contiennent deux groupes de personnages. Les protagonistes et les fantouches. Ils sont pris entre l’appel au bonheur et la vocation de la solitude. Il y a un jeu cruel et à la fin du jeu, le héros devient blessé ou mort.

3. LE ROMAN:
Les romans de Stendhal sont des autobiographies imaginaires. Julien Sorel est un Stendhal exalté car il est plus pauvre, plus beau. Leuwen est doué de tout ce que son créateur avait souhaité. Fabrice est le fils de lui surtout dans sa manière d’aimer. Il construit un monde imagnaire où n’entrent que des amis de son coeur. Les paysages, les événements et les personnages sont décrits et vus à mesure qu’ils apparaissent aux personnages. Cela a engendré la révolution téchnique qui annonce le roman contemporain, le récit est soumis au point de vue à la perspective d’un personnage et on a un narrateur omniscient, omniprésent. Il y a des monologues intérieurs qui sont très importants. Il y a des interventions de l’auteur, pour critiquer son héros il prend une distance par rapport à eux et il devient alors personnage. Le roman est au service de l’égotisme, l’imagination romanesque de soi.

Comment se caractérise le courant romantique?►
Au lieu de chercher une vérité abstraite et universelle, les poètes décident d’écrire une expérience concrète et individuelle. Ils veulent de la liberté dans l’art. Il faut utiliser les mots sans avoir peur d’appeler les choses avec leur nom. Ils pensent qu’il faut vérifier les rythmes, recouvrir à des images neuves, à des symboles hardis. Il faut laisser la monotonie comme le style alexandrin dans les poésies.

Le caractéristique du héros romantique►
C’est un type de héros sombre et fatal, révolté contre les hommes et parfois contre Dieu, il est abandonné à des forces obscures qui l’entretiennent dans l’abime.

La nature au 19ème siècle romantique►
La vision de la nature dans les oeuvres littéraires évolue au cours du siècle, on distingue la nature des poètes romantiques et des romanciers romantiques.
►La nature est un refuge contre la civilisation; une telle conception de la nature, privilégie les paysages sauvages où aucune trace de l’activité humaine ne se présente.
►La nature est la manifestation de la grandeur divine; alors le paysage prend l’aspect cosmique.
►La nature est le mirroir de la sensibilité; le poète projette son état d’âme sur la nature.
LES PRINCIPAUX CERCLES DU ROMANTISME

1. LA MUSE FRANÇAISE (1823-1824)►

Les rédacteurs de “La muse française” insistent sur la nécessité du renouvellement de l’art. Ils publient les articles critiques sur Byron et Walter Scott, les poèmes de Hugo et de Vigny et ils défendent des idées monarchistes chrétiennes.

2. LE SALON DE L’ARSENAL (1824-1830)►

En 1824 Charles Nodier est nommé bibliothécaire de l’Arsénal. Les familles de ce salon sont, Hugo, Deschamps, Vigny, Lamartine, Gautier. Beaucoup de perspectives et de points de vues se dessinent dans ces réunions.

3. LE JOURNAL “GLOBE” (1824) [fondé par Paul Dubois]

Stendhal, Sainte-Beuve, Mérimée ont contribué à ce journal. Ils sont novateurs et libéraux en politique et ils veulent l’indépendance en matière de goût.

4. CENADE (1827-1828) [réunion avec buffet]

En 1827 Hugo publie sa fameuse "préface de Cromwell" où il redéfinit l’art dramatique. Hugo est libéral à cette époque, avec Sainte-Beuve ils fondent un cénade dont les réunions se tiennent dans un salon rue Notre-Dame des-Champs. Autour de lui se réunissent presque tous les écrivains brillants: Vigny, Musset, Gautier, Mérimée, Dumas, Balzac. Le cénade est dissous en 1830 après un grand triomphe.
D’autres cercles se constituent puis disparaissent.

INSPIRATION ROMANTIQUE►
Au lieu de rechercher une vérité universelle et abstraite, les romantiques veulent décrire une expérience particulière et concrète. Ils reprochent aux classiques d’avoir posé la souveraineté de la raison qui impose les mêmes exigences à tous les hommes. Les classiques ont sacrifié les caprices de la rêverie au dépens de la raison ou aux élans du coeur qui livrent le secret des âmes individuelles.

Poètes et romanciers évoquent leurs amours, leurs deuils, leurs aspirations; leurs délires révèlent au public les profondeurs de leur sensibilité, ils s’évadent en imagination vers des siècles disparues, vers des contrées lointaines dont ils tentent de faire revivre la poésie ou la profondeur.

Du point de vue athétique, les romantiques opposent aux règles d’art, ils veulent la liberté dans l’art. Pour eux, il est impossible de traduire dans une langue conventionnelle la fraicheur des émotions vécues, la richesse des visions rêvées. Il faut donc utiliser tous les mots évocateurs sans craindre d’appeler les choses par leur nom.

L’alexandrin qui est la forme classique de la poésie n’est plus respectée, car pour transcrire des états mouvants, des impressions fuyantes, il faut dépasser le rythme monotone, autrement dit, il faut vérifier les rythmes, recourir à des images neuves, à des symboles hardis qui permettent de suggérer dans sa diversité la vie de l’âme.

Du point de vue de la morale, les écrivains romantiques tendent à affranchir l’individu des contraintes imposées par l’ordre religieux sociale. Ils célèbrent le droit à la passion, le droit au bonheur. Ils créent un type de héros sombre et fatal, révolté contre les hommes et parfois contre Dieu. Le héros romantique est abandonné à des forces obscures qui l’entrainent dans l’abime.

Le romantisme est avant tout un art individualiste, par conséquant le mouvement revêt une diversité de visages.

►MELANCOLIE
Chez Lamartine, Vigny ou Musset, la mélancolie est associée à la désillusion causée par les échecs politiques ou bien la mélancolie est une vague à l’âme, une inspiration incertaine au bonheur, chez le jeune Flaubert ou chez Baudelaire la mélancolie prend la forme d’une atroce angoisse.

La mélancolie romantique exprime le malaise d’un monde bouleversé par les révolutions, les guerres, les troubles économiques ou sociaux et qui cherche un nouvel équilibre.

►LA FRENESIE
À Côté du repliement sur soi qui caractérise la mélancolie, il existe aussi une exaltation qui est plutôt une frénésie; vers 1820 une école frénétique se manifeste, qui est inspirée de l’Angleterre (Lewis-Byron). L’imagination des écrivains frénétiques créent des personnages maudits, hantés par une rage satanique: ce sont des criminels, des ogres (monstre), des sorcières qui sont les héros de ces romans.

Dans sa jeunesse, Hugo a rédigé des romans dans ce genre (roman noir pour les anglais). Plus tard cette frénésie qui est liée au désespoir après tant d’horreur vécu, apparait comme une râge de destruction. Elle trouvera son expression la plus intense après l’époque romantique nottament chez Lautréamont.

►LE FANTASTIQUE
Souvent proche de l’inspiration frénétique, apparait l’inspiration fantastique. Elle est répendue vers 1830 sous l’influence de Hoffmann. Conventionnel des récits mythologiques ou des fééries, il se définit au contraire par une pénétration brûtale du mystère dans le cadre familier de la vie réelle. Il est lié aux états morbides de la conscience qui, dans les phénomènes de cauchemar ou d’hallucination, projette devant elle des images d’angoisse ou de terreur. Pour décrire les aventures fantastiques, les auteurs ont préféré “le conte” comme genre littéraire: Nodier, Balzac, Nerval, Mérimée.

LE HEROS ROMANTIQUE
La littérature du 19ème siècle propose certaines types de héros, qui renouvellent le personnage humain auquel les siècles classiques avaient habitué le public. En rapport direct avec les malheurs de la subjectivité, les hasards de l’Histoire, l’ascention de la bourgeoisie, les oeuvres mettent en scène des hommes nouveaux avec de nouveaux moyens.

Le théâtre, le roman parfois même la poésie chez Hugo ou Lautréamont sont dédiés aux individualistes puissantes ou vaincus, triomphantes ou révoltées.

►LE DRAME
Le théâtre romantique unit des influences diverses, mais ce qui l’impose avant tout, c’est l’image du héros. Dès 1809 Costant invoque l’exemple allemand surtout Schiller: “Les allemands peignent une vie entière et un caractère entier ....... humain". Les événements de 1830 ont agité les esprits. Après la Révolution, Lamartine se lance dans l’action politique, Hugo veut être “Echo sonore” de son siècle. George Sand formule des revendications sociales, Vigny songe au salut de l’humanité futur. Tous ces écrivains rêvent d’un avenir lumineux où règneront la justice et la fraternité. Le romantisme devient ainsi une philosophie sociale avec volonté de libérer l’Homme.

►LE MYSTICISME
Les écrivains romantiques ont presque tous inspirés à un bonheur idéal. Certains décrivent l’état d’extase devant les beautés de la Création. Certains se passionnent pour les doctrines des illuministes et veulent le chemin qui mène au Ciel.

30 Ekim 2010 Cumartesi

TOPAZE
Albert Topaze, un instituteur de trente ans à la pension Muche, a une longue barbe noire qui se termine en pointe sur le premier bouton du gilet. Il porte des vêtements d’hommes riches mais usés, car il est modeste. Il enseigne l’ orthographe, la moral et la biologie. Il est consciencieux et dévoué, et apparaît également naïf et crédule. Topaze est un instituteur vraiment bien vu par le directeur Muche. Il est respecté par son collègue et instituteur Tamise. Il fait ce que mademoiselle Muche veut. Elle est la fille du directeur de la pension mais également une collègue dont il est amoureux. Topaze a peu de satisfactions personnelles: ses élèves farceurs et indisciplinés, cherchent à tous les moyens de chahuter. Puis un drame se déroule: il est viré de la pension. D’un côté il refuse de changer le zéro du fils d’une baronne, de l’autre côté il est inculpé d’avoir déshonoré Ernestine. Suzy Courtois, la belle jeune femme qui avait rendu visite à Topaze, parle travail avec son complice Régis Castel-Bénac qui est conseiller municipal très habile à exploiter son mandat. Roger de Berville refuse, l’homme de paille de Castel-Bénac, refuse de signer un marché seulement si on lui accorde une augmentation de commission. Castel-Bénac refuse d’accéder aux demandes de son employé et se retrouve dans une situation délicate. C’est alors que Topaze le remplace sans connaître la valeur véritable de son emploi dont il découvrira peu à peu l’honnêteté relative. Dans son bureau américain, Topaze s’aperçoit trop tard qu’il est devenu un homme malhonnête, un associé d’un homme sans scrupule. Peu à peu, Topaze s’enhardit et parvient à travailler seul sans être dirigé: il règle le problème des vespasiennes municipales et renvoie Muche qui lui proposait sa fille. C’est alors qu’il reçoit les palmes académiques. Après quelques mois, nous voyons Topaze tout à fait métamorphosé: il chasse Castel-Bénac de son agence et il lui enlève Suzy. Tamise lui annonce les bruits qui courent en ville sur ses affaires que l’on dit malhonnêtes, Topaze reste sur de ce qu’il fait. C’est alors que Tamise, peu convaincu de son métier, songe à devenir le secrétaire de Topaze.

"Topaze" est une pièce de théâtre, écrite par Marcel Pagnol dramaturge, romancier (1895-1974) et jouée à Paris en 1928 puis adaptée au cinéma en 1950 par Pagnol avec Fernandel pour acteur. La pièce est sous-titrée par Pagnol "Pièce en 4 actes ". Elle est précédée d'un parafe "la société, voyez-vous, Monsieur, si elle continue, elle tuera les justes". Pagnol ne précise pas si c'est une comédie, une tragédie, un drame. C'est une pièce traditionnelle et populaire.
Cette pièce est une comédie; Pagnol à l'intention de faire rire mais elle a aussi une fonction éducative: il aborde un problème grave et philosophique: les rapports entre argent et morale.
On y retrouve donc le grand principe des œuvres classiques: plaire et instruire.
C'est aussi un drame -mélange entre comique et sérieux- voire une tragédie; avec la mort de l'innocence.
Ce qui fait donc son intérêt c'est d'abord le mélange de tonalités.


ANALYSE DES PERSONNAGES:

TOPAZE►
La pièce raconte et montre l’évolution de ce personnage, une évolution qui est plutôt une révolution à cause de la radicalisation de la métamorphose. Il y a donc deux Topaze: l’un meurt pour que l’autre naisse. Topaze, au début du livre, est un instituteur qui enseigne l’orthographe, la moral et la biologie. Il a une longue barbe noire et porte des vêtements d’hommes riches mais qui sont usés. Albert Topaze est un homme serviable parce qu’il débouche le flacon pour Ernestine. Mais dans son travail Topaze est consciencieux, scrupuleux et généreux: il aide les élèves, rectifie l’orthographe des affiches et apporte chez lui un putois pour faire sa leçon. Il est très loyal envers ses élèves: il montre de la tolérance pour leurs bêtises et les juge d’après leur connaissance et non d’après leur situation sociale. Topaze est respectueux de la hiérarchie car Ernestine est pour lui un      "gros coup". Il est très honnête, presque d’une façon morbide. Sur les murs de sa salle de classe se trouvent des maximes sur l’honnêteté qu’il enseigne en morale. Il est soucieux de ce que les gens pensent de lui et tient à mériter l’estime de ses élèves. Mais il est inexpérimenté et mal à l’aise avec les femmes. Bref, on peut le décrire comme un personnage bon, loyal et innocent; il est un pur, une pierre précieuse. Cette atmosphère à la pension Muche ne durera pas. Le bon du caractère de Topaze va vite tourner au bête, au naïf. Ernestine l’exploite en le laissant corriger ses devoirs et le considère comme un imbécile. Ensuite par une suite de malentendus qui découlent sa probité, Topaze est viré de la pension. D’abord il a refusé de changer le zéro du fils de la baronne malgré l’insistance du directeur, ensuite il est inculpé d’avoir déshonoré Ernestine. Au troisième acte commence une évolution. Il constate qu’il est le complice d’un prévaricateur. C’est maintenant que commence une métamorphose: Topaze vivait dans un rêve, mais maintenant il est tombé sur le sol. À ce moment, un deuxième Topaze naisse qui change physiquement et psychologiquement. D’abord il rase sa longue barbe noire, porte des lunettes d’écaille et achète de nouveaux costumes. Du naïf instituteur devient un manipulateur dominant qui fait des affaires à son propre compte. Maintenant il a le pouvoir de l’argent, il réalise que la force gouverne le monde et il comprend qu’il a perdu toute innocence. Dès lors il fait la cour, on le sollicite, Muche veut lui vendre sa fille qui se prostitue, il obtient les palmes académiques et il propose à Suzy d’être sa maîtresse.

SUZY COURTOIS►
Suzy est une personne pleine de charme: « Elle est très jolie, et vêtue avec une grande élégance. Petit chapeau de feutre sur des cheveux blonds, un vison splendide sur une robe très moderne». (acte1, scène 8) Elle ne rabroue jamais Topaze et sait toujours se montrer gentille avec lui. Elle déploie des trésors pour calmer ses frayeurs et faire taire ses regrets. Elle sait qu’il ne faut être dupe et elle ne se laisse pas tromper par de faux arguments. Cette jeune femme a une capacité remarquable à gérer les affaires. Elle ne se laisse pas tromper par Castel-Bénac: elle a déjà calculé les bénéfices qui lui reviennent. Mais elle sait aussi calmer les esprits échauffés et tente de manœuvrer qui que ce soit par de douces paroles. Mais c’est surtout chez Topaze où elle exercera ses talents pour faire agir les êtres à sa façon et ainsi assurer la bonne marche de ses propres affaires. Si elle accepte de devenir le complice de Topaze, c’est parce qu’elle sent que « le vent a tourné»  et que l’homme le plus fiable est Topaze. Suzy reste le personnage plus affable que les autres. Elle a su faire de cet homme emprunté et ridicule une sorte de « gentleman élégant, sportif, mangeant correctement ». (acte4, scène 1)

CASTEL-BÉNAC►
Castel-Bénac n’a aucun scrupule à noter sur des fiches les renseignements compromettants qu’il a pu glaner sur ces relations de travail mais il sait aussi en faire usage.Tous ceux qui se mettent en travers de sa route, Castel-Bénac apparaît également comme un faible. Il était non seulement le dupe de son précédent associé, mais aussi celui de Topaze à la fin de la pièce.


LE THÈME PRINCIPAL DE L’OEUVRE ► L'ARGENT 
Marcel Pagnol nous montre la métamorphose d’un pauvre homme qui devient riche. Au début de la pièce, Topaze n’est nullement intéressé à la fortune. Ses rapports avec l’argent sont extrêmement clairs. Dans l’acte 2 scène 6, il dit: « L’argent ne fait pas le bonheur, mais on est tout de même content d’en avoir». Topaze considère l’argent non comme une fin de soi, mais bien vite comme un moyen de puissance. Topaze va continuer une carrière commencée dans l’affairisme. Dès qu’il sera riche, la considération viendra: les femmes lui souriront, Muche l’appellera « mon cher ami » (acte 3, scène 9), il boira des vins forts et il aura un tailleur. Si Topaze prend goût à la richesse, ce n’est qu’après avoir mesuré combien la richesse est indispensable pour avoir droit à l’amitié et à l’amour des autres. Tous les personnages font de l’argent la suprême valeur. La corruption règne tout au long de la pièce et on note que personne n’y échappe. La corruption est un moyen que l’on emploie pour faire agir quelqu’un contre son devoir. La baronne cherche à acheter Topaze en lui proposant de l’argent, puis les palmes pour le faire agir contre son devoir qui consiste à mettre aux élèves les notes que méritent leurs copies. Muche tente de corrompre Topaze qui est aussi corrompu par l’argent de la baronne. C’est alors qu’il tente faire impression sur son employé pour ménager une mère d’élève. Il était clair que s’il ne modifie pas les notes de l’élève, cela mène à un renvoi. Même Ernestine corrompt Topaze avec son charme en le faisant corriger ses devoirs et surveiller ses élèves. Castel-Bénac attire Topaze en lui proposant un salaire supérieur à celui que Muche lui donnait et il lui fait recevoir les palmes académiques pour apaiser ses scrupules.

29 Ekim 2010 Cuma

L'HISTOIRE DE PARIS
La Seine est à l'origine de l'agglomération Parisienne et c'est sur ses îles, île de la Cité et île Saint-Louis, faciles à défendre que naquit la cité, capitale de la gaule celtique. Paris n'est, à l'origine, qu'un petit village situé sur l'île de la Cité. Conquis en 52 av. JC par les romains, dont on peut encore aujourd'hui découvrir les vestiges qui témoignent de leur présence, ce petit village va rapidement s'étendre de part et d'autre de la Seine. Les Francs vainqueurs des Romains lui donnent son nom actuel: "Paris" qui va devenir le centre de leur royaume. Le Moyen-Age voit la construction d'édifices magnifiques témoins de la foi chrétienne, telle que la cathédrale Notre-Dame.

Le rayonnement de Paris à l'époque du siècle des Lumieres va franchir les frontières pour en faire une véritable capitale européenne. Les événements de la révolution française et son aspiration universelle feront de la France la patrie des Droits de l'Homme. L 'histoire bouleversée de la France après la révolution n'enlevera pas à Paris son rang de capitale, qui continuera à attirer jusqu'au début du XXème siècle les artistes et intellectuels du monde entier. 


La Montagne Sainte-Geneviève
Période Gallo-Romaine►

La tribu des Parisii (nom celte qui désigne une embarcation fluviale) fut vaincue, en 52 av. J.C, par les romains conduits par Labienus, lieutenant de César. La ville prend alors le nom de Lutecia ( du nom latin qui veut dire boue) et s'étend rapidement sur la rive gauche de la Seine jusqu'à l'actuelle montagne Sainte-Geneviève. Les romains y construisent des thermes, un forum, un théâtre et un amphithéâtre ainsi que des axes routiers et un aqueduc. Lors des invasions barbares du IIIè siècle ap. J.C. les habitants se réfugient sur l'île de la Cité. Saint-Denis, premier prévôt de Paris et figure du christianisme, est martyrisé en 250.

L'abbaye de Saint-Germain
Période mérovingienne►

Lors de l'invasion des Huns d'Attila, Sainte-Geneviève galvanise les habitants de Paris et leur intime de ne pas déserter la ville. Clovis, roi des francs et vainqueur des Romains en 486 s'établit à Paris et en fera la capitale de son royaume. Il sera enterré à l'église des Saints-Apôtres aux côtés de Sainte-Geneviève qui donnera son nom à cette montagne. Le fils de Clovis, Childebert 1er, fonde en 558 l'abbaye de Saint-Germain où seront enterrés les mérovingiens. Le royaume de Clovis ne saura être préservé dans son unité et la vie à Paris se concentre sur l'île de la Cité et sur la rive droite de la Seine autour de la Grève.

Période carolingienne►

 Charlemagne, à l'inverse de Clovis, qui avait son Palais sur l'île de la Cité, fait d'Aix-la-Chapelle la capitale de son Empire. Pendant les invasions des normands des bourgs se forment sous la protection des abbayes. En 885 les Normands assiègent l'île de la Cité pendant plus de 13 mois. En effet les Vikings remontent l'estuaire de la Seine et menacent Paris. Charles le Chauve organise la défense grâce un système de fortifications et les habitants trouvent refuge sur l'île de la Cité. Le Comte Eudes et l'évêque de Paris Gozlin à la tête de leurs chevaliers repoussent les assauts répétés des Vikings; Paris devient le symbole de la résistance .

La Cathédrale de Notre Dame


Les Premiers Capétiens►

Hugues Capet et ses successeurs fixent leur résidence dans l'île de la Cité. La ville prospère grâce à la navigation sur le fleuve. En 1163, commence la construction de Notre-Dame qui ne s'achevera qu'en 1330. Philippe Auguste fait construire la nouvelle enceinte de Paris et bâtir le Louvre à partir de 1180; en fait il s'agit d'un château-fort. L'université de Paris est fondée en 1215. Sous Louis IX on voit s'élever de nouveaux collèges (La Sorbonne); la Sainte Chapelle. A cette époque, la vie à Paris se répartie ainsi:
►Dans l'île de la Cité, le coeur de la capitale
►La ville marchande groupée autour de l'hôtel de ville, nouveau foyer de vie
►Au sud, sur la rive gauche, l'université.
Les Templiers installés à Paris depuis 1140 dans le Marais voient leur Ordre dispersé en 1291 et le Grand Maitre de l'Ordre trouve refuge à Paris. Mais en 1314 Philippe le Bel les fait condamner, prenant ombrage de leur puissance. Une commission composée de trois cardinaux les condamne au bucher pour apostasie, idolatrie et sodomie. Le 18 mars 1314 les parisiens viennent nombreux pour assister à l'execution du Grand Maitre Jacques de Mollay et de Geoffroy de Charnay; ces derniers après être rétractés publiquement de leur aveux sont brûles sur le bucher dressé sur l'île aux Juifs. La foule commençant à croire en leur innocence, la légende des Templiers sort renforcée de cet épisode.

Le Louvre
Les Valois►
Le XIVème siècle est traversé par des crises et des fléaux. En 1348 la grande Peste fait des ravages et après le désastre de Poitiers en 1356 l'insurection d'Etienne Marcel entraîne de graves troubles. Le dauphin Charles, fils ainé du roi Jean le Bon prisionnier des Anglais, regagne Paris. Etienne Marcel, prévot de Paris, profite de la faiblesse du pouvoir royal en pleine Guerre de Cent Ans et déclenche une grève générale. Le Dauphin est assiegé en son Palais par les émeutiers et est obligé de s'enfuir à Paris. Au même moment éclate la Jacquerie, mouvement de révolte paysan, qui est écrasée par Charles le Mauvais, roi de Navarre. Le dauphin lève une armée pour reconcquerir Paris. Etienne Marcel n'a d'autre choix que d'ouvrir les portes de Paris à Charles le Mauvais. Mais Etienne Marcel est tué par des partisans du Dauphin à la porte de Saint Antoine et le roi Charles V retourne triomphalement à Paris le 4 août 1358 et s'installe au Louvre, transformant ce château-fort en demeure royale sans rien sacrifier des défenses militaires.Charles V fait construire une nouvelle enceinte de Paris. Sur la rive gauche les bourgs de Saint-Germain des Prés et de Notre-Dame-des-Champs s'entourent de murs.

En 1436 les Anglais soutenus par les bourguignons occupent une partie de la France dont Paris. Mais les troupes de Charles VII, sacré roi à Reims en 1425 se rapprochent de Paris et la résistance contre les anglais dirigée par Michel de Lailler et les connetables de Richemont et Jean de Villiers d'Adam s'organise. Le 13 avril les parisiens se révoltent; Richemont installé à St Denis pense attaquer Paris par la porte du faubourg St Martin alors que les anglais attendent le connetable à la porte St Denis. Les anglais sont battus et Charles VII peut rentrer triomphalement dans Paris le 12 novembre 1437.

La construction du Pont Notre-Dame s'étale de 1500 à 1511. Le Louvre est détruit et reconstruit sous le règne de Francois Ier; ce dernier confiant à Pierre Lescot en 1528, après avoir fait raser le donjon, le soin de transformer les deux ailes du château en palais Renaissance. L'Hôtel de Ville est reconstruit en 1533 et les travaux de l'église St-Eustache débutent en 1532. Les travaux du Louvre seront achevés sous le règne d'Henri II qui sera mortellement blessé au cours d'un tournoi en 1559. A cette époque les Lettres, les Arts et les Sciences donnent à Paris toute sa splendeur et la ville continue à se développer.

Le 24 août 1572 Paris est livrée aux massacres des Huguenots ; c'est la nuit de la Saint Barthelemy. Catherine de Medicis avec l'aide du Duc de Guise fomente un complot contre le chef des Huguenots, l'amiral de Coligny qui est victime d'une embuscade dont il parvient à echapper. Catherine de Medicis et son fils le Duc d'Anjou arrivent alors à convaincre Charles IX de faire assassiner l'amiral et ses lieutenants et les massacres peuvent commencer sous la conduite du Duc de Guise. Paris est le théâtre d'événements tragiques et les pillards peuvent se livrer en toute impunité à leurs penchants criminels. Il y a entre 15 000 et 60 000 victimes. Henri de Navarre, futur Henri IV, qui s'est marié à Margueritte de Valois le 18 août est épargné et sauve sa vie en abjurant.
Les Tuileries sont élevées sous le règne de Charles IX. Henri III fait construire le Pont Neuf qui relie la rive gauche à la rive droite. Henri III, contre qui la Ligue s'est retournée, est tué à la porte de St Cloud en 1589.
Le Pont Neuf
Les Bourbons►
Henri IV qui s'est converti au catholicisme succède à Henri III en 1594 et se lance dans de grands travaux. Il fait agrandir le Louvre et les Tuileries, crée la place Royale en 1605 (actuelle Place des Vosges), transforme la Cité et Saint-Germain, et fait achever le Pont-Neuf et l' Hôtel de Ville. En 1606 la reine Margueritte de Vallois acquiert une partie du Pré aux Clercs pour y faire construire son hôtel qui borde la Seine. La place Dauphine est construite en l'honneur du Dauphin, futur Louis XIII. En 1610 Henri IV est assassiné par Ravallaic.
Le rêgne de Louis XIII connait un certain progrès tant materiel qu'intellectuel. La place Royale est achevée en 1612 et on construit de part et d'autre de la Seine de nouveaux quartiers avec des boulevards plantés d'arbres. Marie de Médicis, veuve d'Henri IV, acquiert en 1612 l'hôtel du Duc François de Luxembourg et une partie du terrain des Chartreux pour y faire batir le Palais du Luxembourg dans un style Renaissance. En 1614 l'île aux vaches et l'ile Notre Dame sont réunies et les serviteurs de l'Etat y font construire leurs demeures.
Richelieu, proviseur de la Sorbonne en 1622, devient ministre de Louis XIII en 1624 et il s'installe dans un palais voisin du Louvre, le Palais du Cardinal. Il fonde en 1635 l'Académie Française. A la mort de Louis XIII le 14 mai 1643 Anne d'Autriche devient régente. Dans l'élan de dévotion de la Contre Réforme plusieurs édifices sont construits:Val de Grâce (1645-1667), Saint-Sulpice (1646)
La Fronde fait partir Louis XIV du Louvre qui devient en 1661 monarque absolu et fait agrandir le château de Versailles. Colbert, à qui est confiée la direction des batiments connait un certain embellissement: Les Champs-Elysees sont plantés, on élève les Invalides, la Salpétrière, l'Observatoire, la manufacture des Gobelins, la place Vendome et la place des Victoires, des fontaines, des quais etc ...Tous ces travaux d'embellissement sont repris sous Louis XV. La ville ne cesse de s'étendre en dehors de ses limites historiques et la rive droite se développe vers le faubourg St-Honoré.
Au début du XVIIIème siècle l'avenue des Champs Elysées est prolongée jusqu'à la butte de l'Etoile. Le pont de la Concorde est construit dans l'axe de la place Louis XV et l'on perce en 1757 la rue Royale. La même année est construite l'Eglise Sainte-Geneviève (actuel Panthéon). L' Ecole Militaire est construite en 1773. La construction de l'enceinte des Fremiers Généraux pour mieux préélever l'impot débute en 1784 dans le mécontentement de la population de Paris.
Révolution►
La periode troublée de la révolution ne s'embarrasse guère de constructions et il faut attendre Bonaparte pour que Paris retrouve une certaine stabilité.

Arc de Triomphe
Consulat et Empire►
C'est sous le Consulat que l'on voit apparaitre les premiers passages, rues pietonnières à l'abri, tels que le passage du Caire. Napoléon ouvre une période de grands travaux dans la capitale: dégagements d'avenues, ponts, Arc de Triomphe (Caroussel et l' Etoile), Colonne de la place Vendome, Palais de la Bourse, et des marchés. Napoléon considerait que les choses les plus importantes pour la ville étaient les eaux de l'Ourcq, les nouveaux marchés des Halles, les abattoirs et la Halle aux vins.

Restauration►

Pendant cette période on se consacre à l'amélioration et à l'embillissement de la ville à travers la construction de trottoirs et de nouveau ponts. Sous Louis-Philippe les égouts, le nivellement des boulevards et les lignes de quais sont completés.

Second Empire►

Boulevard Saint-Michel
Sous le Second Empire, Paris vit sa transformation la plus importante lui donnant son visage actuel. Cette transformation est l'oeuvre du Baron Haussman, préfet de la Seine. Dans tous les quartiers de larges voies sont créées ou transforméés pour ouvrir Paris à la circulation dans le contexte du développement des chemins de fer. Rue de rivoli, Boulevard Saint-Michel, Sebastopol, Magenta, St-Germain, Malsherbes... Le quartier se réorganise complètement autour du nouvel Opéra: l'Opéra Garnier.Les monuments sont dégagés et restaurés, de nouvelles églises s'élèvent. Paris devient la capitale du luxe et le centre d'attraction de l'Europe.

Troisième République►

Après le siège de Paris de 1870 à 1871 et la capitulation de Sedan les évènements de la Commune entraînent la destruction de nombreux monuments (construction du Sacré-Coeur en 1876 qui va devenir le monument expiatoire de la Commune). La Troisième République poursuit les grands travaux d'architecture et de restauration. La ville ne cesse de s'étendre et un peu partout on voit apparaître une architecture moderne. C'est l'époque des Expositions Universelles (1889 construction de la Tour Eiffel; 1900 construction du Grand et Petit Palais; 1937 construction du Palais de Chaillot et pour l'exposition coloniale de 1931 construction du Musée des Arts Africains et Océaniens). La Belle Epoque consacre l'Art Nouveau et attire de nombreux artistes venus du monde entier.

Paris connait en 1910 de graves innondations. L'effervescence artistique culmine durant les années folles conférant à Paris sa réputation de capitale internationale des arts. La politique de construction de logements répond au développement de la ville dans les arrondissements péripheriques.
Après guerre►


L'Opéra Bastille
La destruction de Paris a été heureusement évitée, et les monuments de Paris ont fait l'objet de restauration et de travaux d'embellissement, depuis les annees 60. La politique de grands travaux avec les zones d'aménagement concerté entraîne un développement de la ville de Paris. Les grands chantiers du président Mitterrand témoignent d'une architecture moderne s'inscrivant parfaitement dans son contexte historique: La grande Arche, L'Opéra Bastille, La Pyramide du Louvre, La Bibliothèque Nationale.
PARIS DANS LA MYTHOLOGIE GRECQUE
Pâris était le fils cadet de Priam, roi de Troie, et de la reine Hécube. Peu avant sa naissance, sa mère rêva qu'elle enfantait un brandon enflammé. Aesacos, fils de Priam et de la nymphe Alexirrhoé, qui était devin, expliqua le sens de ce rêve prémonitoire en prédisant la ruine future de Troie. Redoutant ce mauvais présage, Hécube et Priam firent exposer Pâris sur le mont Ida. Quelques jours plus tard le berger Agélaos qui l'avait conduit dans la montagne le retrouva bien vivant, allaité par une ourse. Il le recueillit et l'éleva comme son propre fils.

Paris & Oenone (Thevenot)
Pâris grandit et devint un beau et fort jeune homme qui défendait les troupeaux contre les voleurs et c'est à cette époque qu'il fut surnommé "Alexandre" (protecteur des hommes).

Il épousa la nymphe Oenone, fille du fleuve Cébren qui était capable de prévoir l'avenir (don de Rhéa ou d'Apollon) et avait la renommé d'être une femme d'une grande sagesse et une guérisseuse réputée. Comme tous les amoureux Pâris lui promit un amour éternel. Mais elle lui prédit qu'un jour il s'enfuirait avec une très belle femme et qu'il participerait à une terrible guerre où il serait blessé et que personne, sauf elle, ne saurait le guérir.

Un jour qu'il gardait ses troupeaux sur le mont Ida, lui apparurent trois déesses, Aphrodite, Héra et Athéna conduites par Hermès. Elles cherchaient un juge, sur les conseils de Zeus, pour les départager dans un concours de beauté qui faisait suite aux événements du mariage de Thétis et Pélée.

Les trois déesses se présentèrent devant lui, dans leur nudité et chacune lui offrit un cadeau pour tenter de fléchir son choix.
Héra lui promit la souveraineté sur l'Asie et de l'Europe, Athéna, la gloire des guerriers, et Aphrodite, la main de la plus belle des femmes. Ce fut à cette dernière que Pâris offrit la pomme d'or. Mais, jalouses de n'avoir point été choisies, Athéna et Héra témoignèrent à l'avenir, d'une haine farouche à l'égard du Troyen Pâris et protégèrent les Grecs.

Hélène
Puis il participa à des jeux funèbres et surclassa tous les concurrents tant dans le sport que par sa beauté. Déiphobe (son frère inconnu) alla même jusqu'à le menacer de son épée et il dut se réfugier auprès de l'autel de Zeus où Cassandre, sa sœur, le reconnut. Il fut accueilli aussitôt avec joie par son père et toute sa famille qui le croyait mort et qui avaient oublié les prédictions qui entouraient sa naissance.
Envoyé comme ambassadeur en Grèce, Pâris fut accueilli par Ménélas, roi de Sparte qui était marié à Hélène la plus belle femme du monde.
Juste avant de partir, Hélénos et Cassandre lui avaient annoncé que son départ serait le prélude à d'effroyables événements. Grâce à l'intervention d'Aphrodite et comme elle le lui avait promis, Hélène tomba amoureuse de Pâris. De plus, Ménélas partit pour la Crète aux funérailles de son grand père, Catrée et laissa l'amour se développer entre les deux jeunes gens. Paris en profita pour enlever Hélène qui fut semble-t-il consentante et avant d'embarquer, il fit main basse sur le trésor du roi. Le mariage fut consommé sur l'île de Cranae.Le chemin du retour diffère selon les auteurs. Pour les uns il fut rapide et direct tandis que pour d'autres, Héra le compliqua en suscitant une violente tempête qui obligea les bateaux à abordé à Sidon en Phénicie où Pâris aurait pris la ville et quelques objets pour sa mère.

On dit aussi que pour garder Hélène innocente, Héra lui substitua un fantôme et cacha la véritable Hélène en Egypte.

La Guerre de Troie
 Les diverses négociations entre les Grecs et les Troyens pour restituer Hélène ayant échoué, la guerre devint inévitable. Au cours de la guerre de Troie, Pâris échappa de peu aux coups de Ménélas, qui l'avait provoqué en combat singulier. Aphrodite réussit à le cacher dans une nuée alors que Ménélas le traînait par la jugulaire de son casque. Il tua de nombreux guerriers et surtout il toucha mortellement Achille au talon bien qu'il faille admettre que la flèche fut guidée par Apollon.

Blessé lui-même par une flèche d'Héraclès que lui décocha Philoctète, Pâris fut amené devant Podalirios qui se déclara incapable de guérir la blessure empoisonnée et sa première épouse refusa de le soigner comme elle le lui avait dit une quinzaine d'année auparavant. Après la mort de Pâris, Oenone prise de remords se suicida.

28 Ekim 2010 Perşembe


LES BIJOUX DE CASTAFIORE OU
LA COMMUNICATION EN QUESTION

Tintinophile, je le suis devenu sur le tard. D'abord entamée pour mon fils, la lecture de Tintin est devenue de simple distraction une passion. Peut-être avons-nous perçu intuitivement cette richesse, cette profondeur qui animent les personnages et l'intrigue. Le regard du lecteur amusé que j'étais s'est peu à peu transformé en un regard plus attentif. Je voudrais ici livrer une approche d'une des aventures de Tintin «Les Bijoux de Castafiore» concernant le thème central qu'est la communication.
Etrangement, cet album (21e sur 23 parus) sorti en 1963, n'est pas des plus connus du grand public. Mais ce manque d'intérêt est largement compensé par des études qui lui ont été consacrées (voir la bibliographie). Sa structure est relativement complexe et il se distingue nettement des autres aventures car justement il est le seul album dans lequel «il ne se passe rien». « Les Bijoux de la Castafiore » vient juste après la parution de « Tintin au Tibet » (1960). Après bien des aventures périlleuses vécues loin de son pays d'origine, après avoir affronté maintes difficultés et ennemis, Tintin revient enfin à Moulinsart. L'intrigue de ce nouvel épisode se passe exclusivement dans ce château où il n'y a ni méchant à combattre ni lutte à mener.   

Un premier niveau de lecture de cette aventure qui se différencie des autres peut être situé dans le contexte de l'époque. Lorsque Hergé écrit cet album, les sociétés occidentales sont entrées dans l'ère médiatique. D'où la présence de tous les moyens de communication dans cet album: presse, téléphone, télégramme, radio et télévision. Entre les années 50 et 60 nous assistons à un essor considérable des postes de radio à transistors et des téléviseurs en noir et blanc. Hergé s'inspire manifestement de ce nouvel état des choses et fait de la mise en place d'une transmission télévisée à partir de Moulinsart un des thèmes majeurs de son récit. Mais, il faut se rappeler aussi que cette époque est marquée par la fin de la colonisation. La Belgique se retire du Congo, l'Angleterre a abandonné toutes ses colonies, la guerre d'Algérie prend fin également en 1962. C'est la fin d'une époque, une certaine fin de l'Histoire. Certes, la guerre froide est présente, mais les deux super puissances n'en finissent pas de se regarder en chien de faïence. Les tensions générées par la crise de Cuba et la construction du mur de Berlin ne sont en fin compte que des péripéties. Hergé sait pertinemment que lors de l'affaire de Cuba si le ton monte, c'est plus en raison du traitement médiatique que de la gravité du ton de J.F.Kennedy. Il s'agit bien d'une fin d'histoire ou en tout cas c'est ainsi que Hergé pose son regard sur cette première  moitié du 20e siècle. D'une certaine façon on peut dire que parce qu'il n'y a plus de lutte entre deux systèmes socio-économique qu'il n'y a plus d'histoire. Tintin et le capitaine Haddock se retirent à Moulinsart pour y couler des jours heureux. Le repos est bien mérité après tant de péripéties. Comme on dit: les gens heureux tout comme les peuples heureux, n'ont pas d'histoire. Si les personnages n'ont plus d'aventure à vivre, c'est l'aventure qui les trouvera. L'histoire va leur tomber dessus. Cette nouvelle aventure sera celle de l'ère de la communication. Hergé annonce par l'intrigue qu'il construit la fin des grandes idéologies qui prétendent changer le monde et qui seront remplacées par l'ère technologique. L'entrée dans l'ère de l'opulence et du confort transformant le citoyen en consommateur et en téléspectateur désabusés et uniquement préoccupés par la réussite matérielle est mis en scène dans cet album par le biais d'une critique de ce langage nouveau.

La critique de la communication constitue le deuxième niveau de lecture à la fois le plus apparent et le plus central. Le réel est remis en question dans ce qui est en l'expression: la parole. Sa fonction médiatrice disparaît. Elle sépare et devient le lieu d'un échec. Le langage mis en échec défait l'homme et le réel. Entre le capitaine et les tsiganes la rencontre se transforme en procès d'intention. La Castafiore ne réussit jamais à prononcer correctement le nom du capitaine. Celui-ci demande au téléphone une marbrerie mais c'est la boucherie Sanzot qui répond. Des brouillages de la télévision jusqu'à la déformation des patronymes du capitaine Haddock c'est un monde d'incompréhension réciproque et de parasitages. Bref, c'est l'impossibilité de se communiquer. Ce monde nouveau qui se forme à partir des années 60 semble favoriser plus un dialogue de sourd qu'une réelle entente entre les individus. Il n'y a pas que les personnages qui en sont victimes. Tous les éléments du réel sont frappés de la même tare. L'intrigue elle-même dont le point de départ est le vol des bijoux se multiplie en fausses pistes. Les soupçons portent tour à tour sur les romanichels, sur de mystérieux individus qui s'introduisent dans le château, sur Wagner, l'assistant de la Castafiore. En réalité, il ne s'agit même pas d'un vrai vol puisque c'est une pie qui est en le coupable. Tout ce monde, à travers des ratés de la communication aboutit à un disfonctionnement complet. Ce n'est pas par hasard si trois oiseaux font partie de l'histoire. Ils sont autant d'allégories du langage. Le perroquet, prosopopée du langage, symbolise la parole répétitive. La parole en boucle qui ne débouche sur rien, mêmes images et mêmes commentaires qui émaillent notre quotidien. La pie incarne la parole sans objet. L'expression « jacasser comme une pie » ne signifie-t-elle pas parler pour ne rien dire? Quant au hibou, avec son hululement nocturne, à qui s'adresse-t-il? A personne. Sa parole contrairement aux deux autres qui se propage la nuit n'intéresse personne puisque tout le monde dort et n'entend rien. Le recours à cette allégorie de la part d'Hergé a un accent prophétique. Il est l'illustration anticipée d'un monde fait de logorrhées médiatiques. C'est le paradoxe de la société de communication. Elle est une société de l'incommunicable.

Michel Serres, le premier philosophe s'étant penché sur les aventures de Tintin établit un parallèle avec la Monadologie de Leibniz. D'après Leibniz les nomades sont des unités fermées sur elles-mêmes, sans porte ni fenêtres. Si chaque individu est coupé l'un de l'autre, qu'en est-il de leur communication? Selon le philosophe allemand la communication a lieu grâce à Dieu, c'est un peu comme chez Descartes qui faisait de Dieu le garant des vérités. L'échec de la communication dans cet album provient du fait que les individus sont des nomades sans Dieu, c'est-à-dire sans intermédiaire. Le coup de génie d'Hergé est de nous montrer qu'on a beau multiplier les médias, de moyens qu'ils sont sensés être ils se transforment en obstacles. L'intermédiaire entre moi et autrui, la communication moderne échoue dans son rôle, devient cacophonie. Qu'est-ce qu'un langage en miettes? Assurément, un langage sans sujet. Le « je » ne communique plus, mais parle. Il ne peut se dire ni entendre autrui parce qu'il est brouillé par les parasites d'un monde qui, sous prétexte de faciliter les rapports entre les humains les rendent inaptes à se comprendre. A ce paradoxe, celui de la parole qui rend présent l'absent, les protagonistes y font référence explicitement dans leur comportement. Les roses blanches qu'offrent Tournesol à la Castafiore a un double sens. Si la rose blanche signifie pureté, elle renvoie aussi au silence. Déclaration et silence se mêlent dans cette scène pour mieux faire ressortir la duplicité de toute parole. De même, les journalistes croient dur comme fer à un mariage entre le capitaine et la célèbre cantatrice. Or, il n'en est rien. Tout le monde croit croire, mais le réel se révèle autre. En prêtant au réel des intentions inexistantes, on crée un réseau de significations dénué de tout sens. N'est-ce pas la meilleure façon de fausser la communication?      

La remise en cause de la communication est en même temps celle du réel. C'est ici qu'apparaît l'anti-hégélianisme de l'auteur. A l'inverse de ce qu'affirmait Hegel -Tout ce qui apparaît est réel et tout ce qui est réel apparaît- Hergé semble nous suggérer que tout ce qui est apparaît n'est pas et tout ce qui est n'apparaît pas. Par cette démarche proprement philosophique le sujet occidental sera interrogé tel qu'il est construit à travers de grands systèmes de pensée. Les exemples abondent dans cet album. Si le vol des bijoux semble être au centre de l'intrigue, celle-ci se transforme en un procès des temps postes modernes placés sous le signe de l'impossibilité de s'entendre. Les romanichels qui paraissent comme des voleurs ne le sont pas alors que leur départ précipité semble l'attester. Wagner, l'assistant pianiste de la Castafiore semble s'entraîner à perfectionner ses gammes alors qu'il est absent. Les journalistes sont sûrs d'être sur un scoop en croyant que la cantatrice et le capitaine vivent une idylle qui annonce leur mariage alors qu'il n'en est rien. Un « monstre » (un fantôme?) semble marcher au-dessus de la chambre de la Castafiore alors qu'il s'agit d'un hibou. Les deux journalistes qui pénètrent dans le château apparaissent comme des voleurs potentiels, mais ils ne volent rien, etc... Hergé déconstruit le réel en montrant que ce qui semble vrai ne l'est pas. A l'inverse tout ce qui est réel n'apparaît pas. La pie responsable du vol après une courte apparition disparaît. Les paparazzis qui volent l'image de la Castafiore se présentent comme faisant partie de l'équipe de télévision. La guêpe qui pique le nez du capitaine est dans la rose, bien réelle mais cachée, etc...  Hergé s'amuse à mettre en place un procédé qui va renouveler la BD: il ne raconte pas qu'une histoire, il la déconstruit en même temps qu'il explore le réel. L'intrigue sert de prétexte à toute une réflexion sur les apparences. Tout le travail de brouillage des pistes pour trouver le bijou volé et le(s) coupable(s) est là pour nous montrer que du maximum de communication résulte un minimum de réel. Le jeu binaire des opposés que le monde expose en permanence (le vrai, le faux) qui renvoit à la problématique de la vérité est mise en demeure par la parole. Celle-ci devenant multiple et contagieuse envahit l'espace  et le supprime. L'espace de la parole étant encombré le sujet ne trouve plus sa place. Cette invasion des médias indique l'impossibilité d'un dire qui requiert cet espace où la liberté est celle d'un sujet mais qui s'inverse en parole récupérée et exploitée aussitôt à des fins autres que celles que le sujet aimerait exprimer. La disparition des bijoux équivaut à celle de la parole et du sujet.

Un troisième niveau de lecture s'ouvre ainsi derrière cette quête qui concerne l'auteur lui-même. En faisant exploser les cadres traditionnels de la représentation, Hergé à travers cette histoire se met en scène. La quête du vrai (où est le bijou et qui l'a volé?) devient une quête d'identité. Il y a bien une dimension  psychanalytique de l'oeuvre que nous allons essayer de mettre en lumière en nous basant sur le travail de Serge Tisseron et de Pierre Assouline. Si nous voulons saisir la véritable portée de cet album, une brève promenade s'impose dans l'enfance d'Hergé. De son vrai nom Georges Remi, notre auteur vit dans une famille d'employés assez banals. La communication y est réduite au strict minimum. Les échanges sont rares entre les parents et les enfants. Probablement, Hergé  a souffert de ce manque de communication au point d'en être très frustré. Ce besoin profond jamais assouvi se traduit comme l'échec de toute communication dans cet album. Cette espèce de silence qui règne dans la famille Remi semble cacher un secret touchant les origines de la famille. Selon S.Tisseron ce secret fut entretenu pour cacher une liaison honteuse qu'aurait eue la grand-mère paternelle. Il est aisé en effet de constater dans l'arbre généalogique de Georges Remi un vide. La grand-mère paternelle, Marie Dewigne (1860-1901) femme de chambre d'une comtesse, a deux enfants de père inconnu, Léon et Alexis, ce dernier étant le père d'Hergé. C'est ce secret lourd à porter qui a probablement poussé Hergé à poser la question d'identité et le manifester dans « Les Bijoux ». Ainsi, hanté par les représentations concernant l'ancêtre inconnu cet album met en scène cette quête d'identité. Cet album repose en effet sur un mystère à percer. Les Bijoux de la Castafiore est une allégorie du trésor. Le trésor dérobé est en réalité un trésor à trouver. L'émeraude ou le diamant symbolise plutôt l'hymen de la Castafiore au sens où il est l'origine d'une descendance. La Castafiore est une femme castratrice et obsédée par le vol de ses bijoux. Le jeu de mot à peine caché entre cantatrice et castratrice d'un côté et entre le vol et viol de l'autre nous signale une autre intrigue souterraine qui traverse cette oeuvre. Ce n'est pas par hasard que la Castafiore ne peut nommer correctement le capitaine. Il y a là bien un problème d'identité si l'on sait que la Castafiore se trompe pas moins de 16 fois dans cet album. Ne pas reconnaître le nom de son interlocuteur chez qui elle est invitée, n'est-ce pas un déni d'identité? Cette incapacité de nommer correctement son interlocuteur signale bien un secret, c'est-à-dire, à ne pas pouvoir révéler ce dont il est juste de dire.


Le jeu de pistes qui au départ semblent être bonnes mais qui se révèlent fausses n'est pas sans rappeler l'objet que l'on fait apparaître et disparaître devant l'enfant. Ce jeu observé et analysé par Freud, renverrait au processus de structuration de l'enfant comme sujet conscient du monde qui l'entoure. Ce jeu représente aussi selon Freud la phase où l'enfant se sépare du mode de relation fusionnel avec ses parents. Hergé semble ainsi chercher à se débarrasser de cette obsession des origines en faisant disparaître les bijoux et en les retrouvant sans accuser personne, c'est-à-dire en admettant le fait accompli, le non-dit. D'ailleurs, la Castafiore finit par accepter la disparition de plus beau de ses bijoux. Hergé finit par  accepter cette séparation, comme on accepte et on tente dépasser toute séparation. La Castafiore inconsolable de la perte d'un de ses plus beaux bijoux connaîtra néanmoins une triomphe sans précédent à la Scala de Milan avec en prime quinze rappels.


De fait, cet album sera pour Hergé à travers la construction/destruction du réel non seulement une aventure mais aussi une non-aventure, un ouvrage, comme le précise lui-même, résolutoire.

En parlant de cet album, Michel Serres emploiera une formule qui on ne peut mieux le définir: « Voici des dessins pour aveugles et pour les sourds des bruits». Intellectuellement, Les Bijoux de la Castafiore est l'album le plus abouti d'Hergé. Parmi tous les albums, son atypisme lui confère une place à part non seulement parce qu'il ne se passe rien, mais de ce rien advient un huis-clos somptueux où l'auteur règle ses comptes avec lui-même et nous invite peut-être à pleurer de rire de nos propres drames et du monde.


Voici les textes et les livres qui m'ont aidé et inspiré à préparer cet article suivis d'une bibliographie sélective►
-Philosophie Magazine (Hors Série) Tintin au pays des philosophes, 2010.
-La revue Etudes, Eudes Girard, Les Bijoux de la Castafiore ou les échecs de la communication. No: juillet-août, 2010.

Pour une connaissance plus approfondie►
-Michel Serres, « Les bijoux de la Castafiore », Révue Critique, no: 277, Juin 1970.
-Michel Serres, Hergé mon ami. Edition Moulinsart, 2000.
-Serge Tisseron,Tintin et les secrets d'Hergé, Presse de la cité,1993.
-Serge Tisseron, Tintin chez le psychanaliste, Aubire/Archimbaud, 1985.
-Numa Sadoul,Tintin et moi (entretiens avec Hergé) Falammarion, 2000.
-Pierre Assouline, Hergé, Plon 1996.
-Alain Bonfand et Jean-Luc Marion, Hergé (Tintin le terrible ou l'alphabet des richesses), Hachette,1996.


AUGUSTE UNAT

AUTEURS et LEURS OEUVRES

  • Louis Aragon (20ème siècle)
  • Samuel Beckett - "En Attendant Godot" (20ème siècle - Théâtre)
  • Eugène Ionesco - "La Cantatrice Chauve", "Rhinocéros" (20ème siècle - Théâtre)
  • Aimé Césaire - "Cahier du Retour au Pays Natal" (20ème siècle)
  • Jacques Prévert - "Paroles" (20ème siècle)
  • Marguerite Yourcenar - "Alexis ou Le traité du Vain Combat" (20ème siècle)
  • André Breton - "Nadja" (20ème siècle)
  • Jean Cocteau - "Les Enfants Terribles" (20ème siècle)
  • Jean-Paul Sartre - "Huis Clos", "Les Mouches", "La Nausée", "Le Mur" (20ème siècle)
  • Albert Camus - "L'Etranger", "La Peste" (20ème siècle)
  • Colette - "Les Séries de "Claudine" (20ème siècle)
  • Guillaume Apollinaire - "Calligrammes" (20ème siècle - Poésie)
  • André Gide - "Les Nourritures Terrestres", "La Symphonie Pastorale", "Les Caves du Vatican", "Les Faux Monnayeurs" (20ème siècle)
  • Paul Verlaine - "Romances Sans Paroles" (19ème siècle - Symbolisme)
  • Arthur Rimbaud - "Le Dormeur du Val" (19ème siècle - Symbolisme)
  • Mallarmé - "Poésies" (19ème siècle - Symbolisme)
  • Charles Baudelaire - "Les Fleurs du Mal", "L'Etranger" (19ème siècle - Symbolisme)
  • Emile Zola - "Germinal", "L'Assommoir", "Thérèse Raquin", La Bête humaine" (19ème siècle, Naturalisme)
  • Guy de Maupassant - "Papa de Simon", "L'Auberge", "Aux Champs", "La Ficelle", "Pierrot", "Toine", "La Bête du Maitre Belhomme", "La Parrure", "La Dot", "La Rempailleuse" (19ème siècle - Réalisme)
  • Alexandre Dumas - "Les Trois Mousquetaires", "Le Comte de Monte Cristo", "La Reine Margot" (19ème siècle)
  • George Sand - "La Petite Fadette", "La Mare au Diable" (19ème siècle)
  • Gustave Flaubert - "Madame Bovary", "Salammbô", "L'Education Sentimentale" (19ème siècle - Réalisme)
  • Honoré de Balzac - "Le Père Goriot", "Eugénie Grandet", La Peau de Chagrin", "Le Colonel Chabert", "Le Lys dans La Vallée", "Illusions Perdues", "Le médecin de Campagne", "Les Chouans" (19ème siècle - Romantisme et Réalisme)
  • Stendhal - "Le Rouge et Le Noir", "La Chartreuse de Parme", "Vie de Rossini" (19ème siècle - Romantisme et Réalisme)
  • Victor Hugo - "Notre Dame de Paris", "Les Misérables", "Le Dernier Jour d'Un Condamné", "Les Orientales", "Hernani", "Cromwell", "William Shakespeare" (19ème siècle - Romantisme)
  • Gérard de Nerval - "Odelettes" (19ème siècle - Romantisme, poésie)
  • Alfred de Vigny - "La mort du Loup" (19ème siècle - Romantisme, poésie)
  • Alfred de Musset - "Les Caprices de Marianne" (19ème siècle - Romantisme, théâtre)
  • Alphonse de Lamartine - "Méditations Poétiques" (19ème siècle - Romantisme, poésie)
  • Bernardin de Saint-Pierre - "Paul et Virginie" (19ème siècle - Préromantisme)
  • Madame de Staël - "Colline et Delphine", "De l’Allemagne" (19ème siècle - Préromantisme)
  • Senancour - "Oberman" (19ème siècle - Préromantisme)
  • Benjamin Constant - "Adolphe" (19ème siècle - Préromantisme)
  • François René de Chateaubriand - "Mémoires d'Outre-Tombe", "René" (19ème siècle - Préromantisme)
  • Le Sage - "Gil Blas de Sentillane" (18ème siècle)
  • Marquis de Sade - "Justine ou Les Malheurs de la vertu", "Les 120 jours de Sodome" (18ème siècle)
  • Choderlos de Laclos - "Les Liaisons Dangereuses" (18ème siècle - Roman Epistolaire)
  • Jean-Jacques Rouseau - "Emile ou de L'Education", "Les Confessions", "Julie ou La Nouvelle Héloïse" (18ème siècle)
  • Voltaire - "Candide", "Zadig", "Micromégas" (18ème siècle)
  • Diderot - "Le Neveu de Rameau" (18ème siècle)
  • Beaumarchais - "Le Barbier de Séville", "Le Mariage de Figaro" (18ème siècle - Théâtre)
  • Marivaux - "Le Jeu de L'Amour et du Hasard" (18ème siècle - Théâtre)
  • Montesquieu - "L'Esprit des Lois", "Les Lettres Persanes" (18ème siècle)
  • Jean Racine - "Andromaque", "Bérénice", "Britannicus", "Phèdre", "Iphigénie" (17ème siècle - Tragédie)
  • Pierre de Corneille - "Le Cid" (17ème siècle - Tragédie)
  • Molière - "L'Avare", "Le Bourgeois Gentilhomme", "Les Précieuses Ridicules", "Dom Juan", "Le Malade Imaginaire", "Tartuffe", "L'Ecole des Femmes", "Amphitryon", "Les Fourberies de Scapin", "Les Femmes Savantes" (17ème siècle - Comédie)
  • Madame de la Fayette - "La Princesse de Clèves" (17ème siècle)
  • Jean de La Fontaine - "Les Fables" (17ème siècle)
  • Joachim du Bellay - "Regrets" (16ème siècle)
  • Pierre de Ronsard - "Sonnets pour Hélène", "Sonnets pour Marie", "Sonnets pour Cassandre" (16ème siècle)
  • Michel de Montaigne - "Les Essais" (16ème siècle)
  • Thomas More - "L'Utopie" (16ème siècle)
  • Erasmes de Rottherdam - "L'Eloge de la Folie", "Les Antibarbares" (16ème siècle)
  • François Rabelais - "Gargantua" , "Pantagruel" (16ème siècle)