Il a vécu entre les années 1844 et 1898. C’est un poète incompris par certains hommes de lettres de son temps, il a été honoré par ses disciples, pour cela il a la gloire réduite et il a créé des oeuvres difficiles à comprendre que l’on peut qualifier comme hermétique. Il se trouve à mi-chemin entre le parnasse et le symbolisme. Il donne de l’importance à la forme mais cette forme, comme chez les parnassiens, n’est pas une forme telle que ceux-ci entendaient. Pour les parnassiens, il fallait reprendre un objet dans toute sa beauté, chez Mallarmé l’objet cache quelque chose d’autre; c’est le symbolisme; il voulait un langage purifié à travers lequel il cherchait son salut.
Il est né a Paris, dès son enfance il écrivait des poèmes, il lisait Baudelaire dont on voit l’influence sur ses oeuvres. La lecture de “Les Fleurs du Mal” était une révélation pour lui. Parti en Angleterre pour perfectionner son anglais, il est devenu professeur d’anglais. Il a traduit Edgard Allen Poe. La vie qu’il menait était simple, qui n’avait rien d’extraordinaire, il avait une famille; une femme et un enfant, il ne sortait pas beaucoup. La période Baudelairienne de Mallarmé est une periode féconde du point de vue de la création. “Le parnasse contemporain” a publié dix de ses poèmes.
Mais à partir de 1864 Mallarmé veut aller au-dela de cette voix, il veut dépasser la poèsie Baudelairienne qui pourrait lui assurer trop facile le succès. Il travaille avec obstination et écrit un grand lyrique “Hérodiade”, une oeuvre qui restera inachevée. Une oeuvre très connue “La dance de Sallomé” peint par un peintre, sur le thème: la femme fatale; en écrivant ce drame lyrique, il traverse une crise profonde. Dans ses lettres il dit: “en creusant le vers à ce point j’ai rencontré deux abimes qui me désespèrent, l’un est le néant, l’autre vide que j’ai trouvé et c’est celui de ma poitrine”. Il ajoute: “heureusement je suis parfaitement mort, je suis maintenant impersonnel, une aptitude que l’univers spirituel à se voir et à se développer à travers ce qui fut moi. Il faut se détruire (détruire le moi de tous les jours) pour que nous puissions atteindre l’univers spirituel à travers ce moi, voir un autre moi qui se développe c’est ce que le salut”.
On peut dire qu’il invente une langue et une poètique nouvelle qu’il définit ainsi: “Peindre non la chose mais l’effet qu’elle produit”: de ce point de vue, il se différencie des parnassiens, car ceux-ci définissent la chose. Pour Mallarmé ce n’est pas définir la chose, l’effet qu’on y voit doit être défini. Il a des disciples enthousiastes qui écoutent de la musique, ce qui est important dans la poesie étant est une hésitation entre le son et le sens. Il dit: “Attention, la musique se fait avec les notes tandis que la poèsie se fait avec les mots”.
Il écrit avant sa mort l’essentiel de sa poèsie. “Comme on étudie en vue de mieux, comme on essaie les becs de sa plume avant de se mettre à l’oeuvre”. “Oeuvre qui va se rendre compte de tout l’univers, qui va apporter l’explication orphique de la terre”.
Lorsqu’il meurt en 1898 sa famille ne savait pas quoi faire de son oeuvre, parce qu’il leur avait demandé de détruire toute son oeuvre.
L’ensemble de son oeuvre se présente comme le lieux de l’innocupation c’est-à-dire il n’avait pu vraiment atteindre cet absolu dont il voulait. Pour lui c’était la perfection formelle et qui conferait aux textes son autonomie. Il lui arrivait de décrire un sonnet par an, il travaillait sur le langage et sur l’objet de la poèsie pour comprendre l’esthétique. Ses articles sont réunis dans un livre “Divagation”. Les formes du poète qui veulent parvenir au poème pur absolu et encore comme dans la vie un retranchement c’est-à-dire s’ isoler du reste. D'après lui, pour compenser l’insuffisence créative spirituelle il faut recourir au pouvoir créateur du langage. Pour ce faire le premier travail du poète doit être de fonder à nouveau un langage de ses fonctions vulgaires “séparer comme en vue d’attribution différente, le double état de la parole brute ou immédiate ici, "l’essentiel". La langue a une fonction, il faut le dépasser pour aller à l’essentiel; une sorte de dialectique de la dépossession et de la répossession. L’anéantissement du monde impur et sa reconstruction idéale gouverne la création politique de Mallarmé. Pour un emploi subtil de mot en tenant compte de différente signification qu’un mot peu resserrer, le poète peut simultanément libérer des accords de leur sonorité. Il établit un rapport entre le son et le sens; c’est pourquoi la musique est si importante, les sons cachent les significations, le poète doit annuler une présence insatisfaite et doit proposer une absence qui comble parce que l’objet imparfait a l’idée sans défaut. Par les jeux de parole il faut atteindre l’essence. Tous les mots ont un rapport avec le sens d’après Platon. Le signe est motivé dans la poèsie. Le vers doit être consu non plus comme une suite discontinue de termes mais comme un mot absolu. De tels liens entre les mots d’un poème que ce poeme se réduit a un mot absolu. Une telle expérience est unique et Mallarmé exerce une influence énorme sur les poètes de son époque. Paul Valéry est son disciple.