Hakkımda

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Şişli / İstanbul, (0533 2490843) vildan_ornadis@hotmail.com, Türkiye
Chers abonnés et visiteurs du blog;Tout au long de ma vie scolaire,j’ai reçu un enseignement français.Après avoir terminé le collège français “Sainte-Pulchèrie” j’ai continué à ma vie lycéenne au “Lycée Français Saint-Michel”.J’ai reçu mon diplôme de fin d’études secondaires 3 ans plus tard. À la suite du lycée,j’ai étudié la philologie et la littérature française à “L’Université d’Istanbul, dans “La Faculté des Lettres”;simultanément j’ai étudié la formation pédagogique à L’Université d’Istanbul,dans“La Faculté d’Éducation”(“Formation à L’Enseignement”).Après 4 ans d’études de double licence je suis diplômée en tant que philologue,aussi professeur de français.Toutes les formations que j’ai acquises m’ont perfectionnée dans les domaines tels que la langue, la littérature et la culture française ainsi que la formation pédagogique. Depuis 11 ans, je partage mes connaissances avec ceux qui veulent apprendre la langue,la culture et la civilisation française. J’enseigne les gens de tout âge et de tout niveau depuis les élèves des écoles françaises,jusqu’aux étudiants de diverses universités sans oublier les hommes ou femmes d’affaires ni les amateurs de la francophonie

Présentation

Sevgili Blog Takipçileri;
Tüm eğitim hayatımı fransızca gördüm. İstanbul'da bulunan‘’Özel Sainte-Pulchérie Fransız Kız Ortaokulu’’nu bitirdikten sonra liseyi İstanbul'da bulunan ''Özel Saint-Michel Fransız Lisesi’’nde okudum. Ardından ‘’İstanbul Üniversitesi Edebiyat Fakültesi Batı Dilleri ve Edebiyatları Bölümü‘’ içinde yer alan ‘’Fransız Dili ve Edebiyatı Anabilim Dalı’’nda dört yıllık lisans eğitimimi tamamladım.Bu süre içerisinde ‘’İstanbul Üniversitesi Eğitim Fakültesinde Pedagojik Formasyon’’ alanında eğitim görüp çift anadal diploması aldım. Böylece hem filolog (Dilbilimci) hem de öğretmen olarak mezun oldum. Aldığım bütün bu eğitimler bana hem Fransız Dili, hem Fransız Edebiyatı hem de Pedagoji alanlarında büyük bir yetkinlik sağladı. Onbir yıldır teorik olarak edindiğim tüm bilgileri, pratikte bu dili ve kültürü öğrenmek isteyen her yaştan her gruptan kişilere aktarıyorum. İstanbulda bulunan fransız kolejlerinde eğitim gören öğrenciler başta olmak üzere üniversite öğrencileri, iş adamları, fransız kültürüne meraklı olup kendini geliştirmek isteyen her yaştan her meslek grubundan kişiler meslek hayatım süresince öğrencim olmuştur ve olmaya devam edecektir.

EĞİTMENLİK YAPTIĞIM ALANLAR ►

MES DOMAINES D'ENSEIGNEMENT-EĞİTMENLİK YAPTIĞIM ALANLAR

Grammaire – Littérature – Biologie ( Pour les élèves des écoles françaises - Fransız kolejlerinde eğitim gören öğrenciler için )

Préparation au concours organisé par L'Université de Galatasaray - Galatasaray Üniversitesi iç sınavına hazırlık

Préparation au concours de langue étrangère - YDS (Üniversite Yabancı Dil sınavı) ye hazırlık

Toutes sortes de conseils d'orientation scolaire en France (licence, master) - Fransa’da yüksek öğrenim (lisans , yüksek lisans) görmek isteyen öğrencilere, üniversite seçimlerinden motivasyon mektubu yazımına kadar her türlü alanda eğitim danışmanlığı

Etudes spéciales (privées ou en groupe) pour les adultes -Yetişkinler için kişiye özel birebir ve grup çalışmaları

Cours de la langue Turque (grammaire - conversation) pour les étrangers - Yabancılara türkçe (dil bilgisi ve konuşma) dersleri

BLOGU BİRLİKTE GELİŞTİRELİM (Développons ensemble le contenu du blog)

Le contenu du blog est bilingue. Le blog sera développé grâce à la contribution des abonnés. On présentera les oeuvres des écrivains français, on partagera des résumés ainsi que des analyses et des commentaires sur le blog. Pour mieux concevoir la littérature contemporaine, on va traiter les nouveaux auteurs et courants, on va discuter sur les extraits de leurs oeuvres pour autant la littérature classique et antique. On va honorer les célèbres auteurs classiques en parlant de leurs oeuvres et des courants qu'ils ont initiés à la très chère littérature française. Parfois, on parlera d'une époque soit artistique, soit historique; ou bien on va donner des informations générales ou spécifiques sur la France, la culture française etc...
Pour tout cela il est nécessaire que nos abonnés soient en contact et en collaboration avec nous.

İçerik hem türkçe hem fransızcadır. Siz takipçilerin katkılarıyla gelişecektir blog yazıları. Fransız yazarların eserlerinin tanıtımı kimilerinin özetleri, farklı dönemlerden yazarlar ve eserleri hakkında analiz ve yorumlarla çeşitlendireceğiz blogumuzu. Klasik edebiyata olduğu kadar çağdaş metinlere de önem vereceğiz yeni yazarları işleyeceğiz eserlerinden alıntılar yapacağız. Kimi zaman bir dönemi ele alacağız, bazen de Fransa ile ilgili genel bilgiler, tanıtımlar yapacağız. Katkılarınızı bekliyoruz...

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Böylece,bir gün üyesi olmayı hedeflediğimiz Avrupa Birliğine katıldığımız zaman farklı kültürlere uyum sağlamakta zorluk çekmeyeceğiz.

3 Şubat 2011 Perşembe


JACQUES-BENIGNE BOSSUET (1627 - 1704)

Bossuet naquit à Dijon en 1627, d'une famille de magistrats remarquable par le bon sens, l'activité et la foi. Il fit ses études au collège des Jésuites de Dijon, où il se signala comme un élève studieux et réfléchi: bos suetus aratro (boeuf habitué à la charrue), disait-on de lui par plaisanterie. En 1642, il entra au collège de Navarre, à Paris, où il étudia pendant deux ans la philosophie et pendant cinq ans la théologie, sous la direction de Nicolas Cornet. Il complétait son éducation en voyant le monde: il assistait à la représentation des pièces de Corneille avec son ami Rancé, et il était présenté dans les salons, à l'hôtel Vendôme et à l'hôtel de Rambouillet où, d'après la tradition, il prononça un petit sermon improvisé. En 1648, il fut ordonné sous-diacre; pendant la retraite qui précéda cet acte définitif, Bossuet se reprochant le partage qu'il avait fait de lui-même entre Dieu et le monde, brise avec son passé et écrit sa Méditation sur la Brièveté de la Vie, qui est déjà d'une pensée mûrie et d'une expression parfaite.

En 1652, Bossuet est ordonné prêtre après avoir fait une retraite à Saint-Lazarre, sous la direction de saint Vincent de Paul. Ses relations avec Vincent de Paul, qui devinrent vite de l'intimité, durèrent jusqu'à la mort du saint et exercèrent sur Bossuet une influence profonde. Le prêtre y gagna de se détacher de la subtilité et de la spéculation pour se porter à l'action et à l'apostolat; le prédicateur y apprit les véritables caractères de l'éloquence évangélique. Quelques mois après son ordination, Bossuet partit pour Metz et devint bientôt après archidiacre de l'église cathédrale.

Le séjour de Bossuet à Metz dura sept ans et lui permit d'achever sa formation au contact de la réalité. Sans doute, il reprend et continue ses études théologiques; mais il voit le peuple, il rencontre sur sa route les protestants et il réfute le catéchisme d'un de leurs ministres, Paul Ferri; il prêche souvent. Ses sermons de cette époque ont de la subtilité scolastique et du mauvais goût; mais ces défauts s'atténuent vite et le Panégyrique de saint Bernard est déjà un chef-d'oeuvre.

En 1659, Bossuet se fixe à Paris, où saint Viencent de Paul l'appelait et, pendant dix ans, il est le prédicateur en vogue des grandes églises et de la chapelle royale. D'abord attaché à la méthode de son maitre Vincent de Paul, il prononce le panégyrique de saint Paul et le Sermon sur l'Eminente Dignité des Pauvres, qui sont des modèles d'éloquences simple. Puis dans le Carême des Minimes et dans le Carême des Carmélites il cherche sa voie, un genre plus élevé et plus noble qui puisse plair à un auditoire aristocratique sans s'éloigner cependant de l'austérité de l'Evangile. Il apparait qu'il l'a trouvé dans le Carême du Louvre dont les sermons sur le Mauvais Riche, la Providence, l'Ambition, la Mort sont des chefs-d'oeuvre définitifs. Le Carême du Louvre consacre l'autorité de Bossuet, qui prêche ensuite plusieurs fois devant la Cour, l'Avent du Louvre, le Carême de Saint-Germain, l'avent de Saint-Germain. Il est appelé à prononcer l'Oraison funèbre de la Reine d'Angleterre en 1669 et de la Duchesse d'Orléans en 1670. Il obtient l'évêché de Condom et il est choisi par le roi pour être le précepteur du Dauphin. Ces distinctions marquent à quel point l'éloquence de Bossuet avait été appréciée par la Cour.

Le Dauphin, élève de Bossuet, était né en 1661. Il était lent d'esprit, indifférent, distrait et parfois d'une humeur bizarre. Bossuet n'arriva pas à l'éveiller ni à l'intéresser aux idées. Cependant, comme Bossuet avait travaillé à former un roi et que son élève mourut en 1711 sans avoir régné, on ne peut pas dire si cette éducation échoua radicalement.

Bossuet se proposa pour but de former un roi et de ce but il fit dépendre son programme, l'esprit de son enseignement et de la formation morale. Le programme fut allégé des matières qui parurent moins nécessaires, comme le grec, et étendu dans le sens des sciences historiques et politiques. L'enseignement était donné d'une manière pratique, le maitre se préoccupant avant tout de montrer à l'élève ce qu'un roi pouvait tirer de chaque discipline. L'éducation morale et religieuse fut conduite avec une grande hauteur de vues: prêtre, Bossuet se garda bien d'inspirer à son élève une piété ecclésiastique, mais il s'attacha à lui montrer dans la religion la règle suprême de la conduite du roi.

Pour assurer l'unité de cette éducation, Bossuet enseignait tout lui-même, secondé par Daniel Huet qui lui avait été adjoint, et il écrivit tous les livres nécessaires à son élève, en particulier une histoire de France, le Discours sur l'Histoire Universelle pour lui donner des vues générales sur l'histoire des peuples, le Traité de la connaissance de Dieu et de soi-même pour lui donner des notions de philosophie, la Politique tirée de l'Ecriture Sainte pour l'initier aux principes du gouvernement des peuples. Ainsi donc, si l'élève ne profita pas de cet effort, Bossuet en retira un grand bénéfice: à quarante ans, il refit ses études profanes et acquit une connaissance sérieuse des deux antiquités. Théologien à la fois et humaniste, il devient ainsi, comme Boileau, un vrai classique, ayant fait dans sa conscience chrétienne la synthèse harmonieuse des deux sagesses, la païenne et la chrétienne.

Pendant qu'il présidait à l'éducation du Dauphin, Bossuet vivait à la Cour: mais il n'avait pas l'esprit courtisan. A Versailles, il se tenait à l'écart dans "l'allée des philosophes", et, lorsque les circonstances l'obligèrent à traiter avec le roi, il le fit avec une grande indépendance et un tranquille courage. Il aimait et admirait Louis XIV et il le louait publiquement comme l'étiquette et sa conviction le lui commendaient; mais quand le roi oublia la morale chrétienne, Bossuet, sans hésiter, lui en rappela les rigueurs.

Aussi cet homme illustre qui avait joué un rôle si éclatant, fut-il nommé à un des évêchés les moins importants de France, à Meaux. Il s'appliqua à l'administrer, à le viser et à l'évangéliser par ses sermons, ses lettres pastorales, et par un catéchisme qu'il voulut rédiger lui-même.

Cependant la Cour n'oubliait pas son éloquence et dans les grandes circonstances c'est à lui qu'il était fait appel. C'est ainsi qu'il prononça l'oraison funèbre de Marie-Thérèse, d'Anne de Gonzague, princesse Palatine, de Michel le Tellier, du prince de Condé. En fait il était reconnu par tous comme le chef de l'Eglise de France. Lorsque, en 1681, la question du Gallicanisme ayant divisé les esprits, une assemblée du Clergé fut convoquée qui paraissait tentée de faire un schisme, Bossuet fut chargé de prononcer le discours d'ouverture (Sermon sur l'Unité de l'Eglise) et de rédiger la déclaration finale. Il ne contenta entièrement aucun des deux partis, mais il sut éviter à la France le malheur d'un schisme.

Les protestants eux-mêmes s'inclinaient devant cette autorité de Bossuet. C'est ce qui lui permit de reprendre avec eux une discussion doctrinale et d'essayer de leur prouver par l'Histoire des Variations la nécessité d'une église infaillible pour maintenir l'unité et d'établir ainsi le caractère infaillible de l'Eglise Romaine. Un des plus grands esprits du protestantisme, Leibnitz, entra en correspondance avec lui et un moment Bossuet crut entrevoir la réalisation du rêve de toute sa vie: l'union des Eglises protestantes et de l'Eglise Romaine.

Mais dans les dernières années du XVIIème siècle et de sa vie, Bossuet se sent pris d'une grande tristesse. Il entrevoit que la grandeur de la France n'est plus qu'une façade et que la société se désagrège; les grandes oeuvres qu'il a tentées ou échouent ou sont remises en question. Les libertins, qu'il a cru réduire au silence, sont plus nombreux que jamais et ils ont la prétention nouvelle d'appuyer leur incrédulité sur la science; du millieu des croyants, du sein même de l'Eglise, il s'élève des esprits curieux et subtils qui raffinent  sur la doctrine et soulèvent des questions où il va de toute la foi. Alors, en libéral qui se repent, en vieillard désenchanté et pressé, Bossuet accentue le ton de sa polémique qui devient âpre et emportée; découragé de faire des concessions qui ont mal tourné, il condamne avec une certaine intempérence toutes les manifestations de l'activité humaine qui ne vont pas à Dieu. C'est ainsi qu'il proscrit le théâtre dans les Maximes et Réflexions sur la Comédie, la poésie et la philosophie dans le Traité de la Concupiscence; c'est ainsi qu'il poursuit les nouveuax critiques de la Bible dans la personne de Richard Simon (Défense de la tradition et des Saints Pères) et les quiétistes dans la personne de Fénelon (Instruction sur les états d'Oraison, 1697; Relation sur le Quiétisme, 1698)

Au millieu de toutes ces discussions pénibles, à mesure que la mort approchait, il semble que Bossuet donnait plus libre cours à une source de poésie tendre et colorée qui était au fond de son coeur et qu'il avait contenue jusque-là. Elle s'épanchait dans ses lettres de direction et dans ses oeuvres de piété, comme les Méditations sur l'Evangile, les Elévations sur les Mystères, la Préparation à la Mort. Il mourut le 12 avril 1704. Comme son secrétaire, l'abbé Le Dieu, à cette heure dernière, lui parlait de sa gloire, il eut la force de l'interrompre avec sévérité et il lui dit: "Cessez ce discours, demandons pardons à Dieu de nos péchés".

Comme on a pu le voir, Bossuet est avant tout un apôtre; c'est là que se trouve l'unité de sa vie. Il n'a pas écrit une ligne, il n'a pas fait une démarche, qui ne fût un acte et un acte de prêtre. S'il a publié certaines de ses oeuvres, ce n'est pas qu'il fût à un degré quelconque atteint de vanité littéraire, c'est qu'il les jugeait utiles.

Cet apôtre était un honnête homme. Il voulait le bien et il ne voulait l'atteindre que par des moyens loyaux et clairs. Il s'est trompé quelquefois; mais on ne peut pas relever chez lui quoi que ce soit qui ressemble au mensonge, à la ruse, à la duplicité.

Cet honnête homme n'était pas un saint. Il aimait la vie large qui s'harmonisait avec sa majesté naturelle. Il était attaché à ses idées et il les défendait avec âpreté. Il avait conscience de son rôle de protecteur de la vérité, et surtout dans les dernières années de sa vie, il confondait volontiers sa cause avec celle de la doctrine: de là chez lui, de la hauteur et parfois même de l'emportement.

 ORAISON FUNEBRE DE
 HENRIETTE-ANNE D'ANGLETERRE

Le 30 juin 1670, Henriette d'Angleterre, épouse de "Monsieur", Philippe d'Orléans, frère du roi, meurt brutalement, à l'âge de 26 ans. Bossuet prononce son oraison funèbre le 21 août, dans la basilique de Saint-Denis. Après avoir énoncé dans l'exorde le thème développé dans son sermon (vanité de l'homme sans Dieu), il dresse un portrait de la jeune défunte.

Et certainement, messieurs, si quelquechose pouvait élever les hommes au-dessus de leur infirmité naturelle: si l'origine qui nous est commune souffrait quelque distinction solide et durable entre ceux que Dieu a formés de la même terre, qu'y aurait-il dans l'univers de plus distingué que la princesse dont je parle? Tout ce que peuvent faire non seulement la naissance et la fortune, mais encore les grandes qualités de l'esprit, pour l'élévation d'une princesse, se trouve rassemblée et puis anéanti dans la nôtre. De quelque côté que je suive les traces de sa glorieuse origine, je ne découvre que des rois, et partout je suis ébloui de l'éclat des plus augustes couronnes. Je vois la maison de France, la plus grande sans comparaison de tout l'univers, et à qui les plus puissantes maisons peuvent bien céder sans envie, puisqu'elles tâchent de tirer leur gloire de cette source. Je vois les rois d'Ecosse, les rois d'Angleterre, qui ont régné depuis tant de siècles sur une des plus belliqueuses nations de l'univers, plus encore par leur courage que par l'autorité de leur sceptre. Mais cette princesse, née sur le trône, avait l'esprit et le coeur plus hauts que sa naissance. Les malheurs de sa maison n'ont pu l'acabler dans sa première jeunesse; et dès lors, on voyait en elle, une grandeur qui ne devait rien à la fortune. Nous disions avec joie que le Ciel l'avait arrachée comme par miracle des mains des ennemis du roi son père pour la donner à la France: don précieux, inestimable présent si seulement la possession en avait été plus durable! Mais pourquoi ce souvenir vient-il m'interrompre? Hélas! nous ne pouvons un moment arrêter les yeux sur la gloire de la princesse, sans que la mort s'y mêle aussitôt pour tout offusquer  de son ombre. O mort! éloigne-toi de notre pensée, et laisse-nous tromper pour un peu de temps la violence de notre douleur par le souvenir de notre joie. Souvenez-vous donc, Messieurs, de l'admiration que la princesse d'Angleterre donnait à toute la cour: votre mémoire vous la peindra mieux, avec tous ses traits et son incomparable douceur, que ne pourront jamais faire toutes mes paroles. Elle croissait au millieu des bénédictions de tous les peuples, et les années ne cessaient de lui apporter de nouvelles grâces (...)

Que si son rang la distinguait, j'ai eu raison de vous dire qu'elle était encore plus distinguée par son mérite. Je pourrais vous faire remarquer qu'elle connaissait si bien la beauté des ouvrages de l'esprit, que l'on croyait avoir atteint la perfection quand on avait su plaire à Madame: je pourrais encore ajouter que les plus sages et les plus expériementés admiraient cet esprit vif et perçant qui embrassait sans peine les plus secrets intérêts. Mais pourquoi m'entendre sur une matière où je puis tout dire en un mot? Le roi, dont le jugement est une règle toujours sûre, a estimé la capacité de cette princesse et l'a mise par son estime au-dessus de tous nos éloges.

Cependant, ni cette estime, ni tous ces grands avantages n'ont pu donner atteinte à sa modestie. Tout éclairée qu'elle était, elle n'a point présumé de ses connaissances, et jamais ses lumières ne l'ont éblouie. Rendez témoignage à ce que je dis, vous que cette grande princesse a honorés de sa confiance. Quel esprit avez-vous trouvé plus élevé? mais quel esprit avez-vous trouvé plus docile? (...) Elle étudiait ses défauts; elle aimait qu'on lui en fit des leçons sincères: marque assurée d'une âme forte que ses fautes ne dominent pas, et qui ne craint point de les envisager de près par une secrète confiance des ressources qu'elle sent pour les surmonter. C'était le dessein d'avancer dans cette étude de sagesse qui la tenait si attachée à la lecture de l'histoire, qu'on appelle avec raison la sage conseillère des princes. (...) Là notre admirable princesse étudiait les devoirs de ceux dont la vie compose l'histoire: elle y perdait insensiblement le goût des romans et de leurs fades héros; et soigneuse de se former sur le vrai, elle méprisait ces froides et dangereuses fictions. Ainsi, sous un visage riant, sous cet air de jeunesse qui semblait ne promettre que des jeux, elle cachait un sens et un sérieux dont ceux qui traittaient avec elle étaient surpris.
BOSSUET

AUTEURS et LEURS OEUVRES

  • Louis Aragon (20ème siècle)
  • Samuel Beckett - "En Attendant Godot" (20ème siècle - Théâtre)
  • Eugène Ionesco - "La Cantatrice Chauve", "Rhinocéros" (20ème siècle - Théâtre)
  • Aimé Césaire - "Cahier du Retour au Pays Natal" (20ème siècle)
  • Jacques Prévert - "Paroles" (20ème siècle)
  • Marguerite Yourcenar - "Alexis ou Le traité du Vain Combat" (20ème siècle)
  • André Breton - "Nadja" (20ème siècle)
  • Jean Cocteau - "Les Enfants Terribles" (20ème siècle)
  • Jean-Paul Sartre - "Huis Clos", "Les Mouches", "La Nausée", "Le Mur" (20ème siècle)
  • Albert Camus - "L'Etranger", "La Peste" (20ème siècle)
  • Colette - "Les Séries de "Claudine" (20ème siècle)
  • Guillaume Apollinaire - "Calligrammes" (20ème siècle - Poésie)
  • André Gide - "Les Nourritures Terrestres", "La Symphonie Pastorale", "Les Caves du Vatican", "Les Faux Monnayeurs" (20ème siècle)
  • Paul Verlaine - "Romances Sans Paroles" (19ème siècle - Symbolisme)
  • Arthur Rimbaud - "Le Dormeur du Val" (19ème siècle - Symbolisme)
  • Mallarmé - "Poésies" (19ème siècle - Symbolisme)
  • Charles Baudelaire - "Les Fleurs du Mal", "L'Etranger" (19ème siècle - Symbolisme)
  • Emile Zola - "Germinal", "L'Assommoir", "Thérèse Raquin", La Bête humaine" (19ème siècle, Naturalisme)
  • Guy de Maupassant - "Papa de Simon", "L'Auberge", "Aux Champs", "La Ficelle", "Pierrot", "Toine", "La Bête du Maitre Belhomme", "La Parrure", "La Dot", "La Rempailleuse" (19ème siècle - Réalisme)
  • Alexandre Dumas - "Les Trois Mousquetaires", "Le Comte de Monte Cristo", "La Reine Margot" (19ème siècle)
  • George Sand - "La Petite Fadette", "La Mare au Diable" (19ème siècle)
  • Gustave Flaubert - "Madame Bovary", "Salammbô", "L'Education Sentimentale" (19ème siècle - Réalisme)
  • Honoré de Balzac - "Le Père Goriot", "Eugénie Grandet", La Peau de Chagrin", "Le Colonel Chabert", "Le Lys dans La Vallée", "Illusions Perdues", "Le médecin de Campagne", "Les Chouans" (19ème siècle - Romantisme et Réalisme)
  • Stendhal - "Le Rouge et Le Noir", "La Chartreuse de Parme", "Vie de Rossini" (19ème siècle - Romantisme et Réalisme)
  • Victor Hugo - "Notre Dame de Paris", "Les Misérables", "Le Dernier Jour d'Un Condamné", "Les Orientales", "Hernani", "Cromwell", "William Shakespeare" (19ème siècle - Romantisme)
  • Gérard de Nerval - "Odelettes" (19ème siècle - Romantisme, poésie)
  • Alfred de Vigny - "La mort du Loup" (19ème siècle - Romantisme, poésie)
  • Alfred de Musset - "Les Caprices de Marianne" (19ème siècle - Romantisme, théâtre)
  • Alphonse de Lamartine - "Méditations Poétiques" (19ème siècle - Romantisme, poésie)
  • Bernardin de Saint-Pierre - "Paul et Virginie" (19ème siècle - Préromantisme)
  • Madame de Staël - "Colline et Delphine", "De l’Allemagne" (19ème siècle - Préromantisme)
  • Senancour - "Oberman" (19ème siècle - Préromantisme)
  • Benjamin Constant - "Adolphe" (19ème siècle - Préromantisme)
  • François René de Chateaubriand - "Mémoires d'Outre-Tombe", "René" (19ème siècle - Préromantisme)
  • Le Sage - "Gil Blas de Sentillane" (18ème siècle)
  • Marquis de Sade - "Justine ou Les Malheurs de la vertu", "Les 120 jours de Sodome" (18ème siècle)
  • Choderlos de Laclos - "Les Liaisons Dangereuses" (18ème siècle - Roman Epistolaire)
  • Jean-Jacques Rouseau - "Emile ou de L'Education", "Les Confessions", "Julie ou La Nouvelle Héloïse" (18ème siècle)
  • Voltaire - "Candide", "Zadig", "Micromégas" (18ème siècle)
  • Diderot - "Le Neveu de Rameau" (18ème siècle)
  • Beaumarchais - "Le Barbier de Séville", "Le Mariage de Figaro" (18ème siècle - Théâtre)
  • Marivaux - "Le Jeu de L'Amour et du Hasard" (18ème siècle - Théâtre)
  • Montesquieu - "L'Esprit des Lois", "Les Lettres Persanes" (18ème siècle)
  • Jean Racine - "Andromaque", "Bérénice", "Britannicus", "Phèdre", "Iphigénie" (17ème siècle - Tragédie)
  • Pierre de Corneille - "Le Cid" (17ème siècle - Tragédie)
  • Molière - "L'Avare", "Le Bourgeois Gentilhomme", "Les Précieuses Ridicules", "Dom Juan", "Le Malade Imaginaire", "Tartuffe", "L'Ecole des Femmes", "Amphitryon", "Les Fourberies de Scapin", "Les Femmes Savantes" (17ème siècle - Comédie)
  • Madame de la Fayette - "La Princesse de Clèves" (17ème siècle)
  • Jean de La Fontaine - "Les Fables" (17ème siècle)
  • Joachim du Bellay - "Regrets" (16ème siècle)
  • Pierre de Ronsard - "Sonnets pour Hélène", "Sonnets pour Marie", "Sonnets pour Cassandre" (16ème siècle)
  • Michel de Montaigne - "Les Essais" (16ème siècle)
  • Thomas More - "L'Utopie" (16ème siècle)
  • Erasmes de Rottherdam - "L'Eloge de la Folie", "Les Antibarbares" (16ème siècle)
  • François Rabelais - "Gargantua" , "Pantagruel" (16ème siècle)