LA DECOUVERTE DE L'IMPRIMERIE
Née sans doute à Mayence au millieu du 15ème siècle, l'imprimerie est introduite à Paris par Jean Heynlin, prieur du collège de Sorbonne, en 1470, et à Lyon, par Barthélémy Buyer, en 1473. Elle se répend assez rapidement et vers 1500, des ateliers fonctionnent dans une quarantaine de villes. Beaucoup sont fort modestes. Paris et Lyon conservent leur primauté, le centre parisien affirmant progressivement sa supériorité: de 1500 à 1599, 25.000 livres sont imprimés à Paris, 15.000 à Lyon. Le matériel d'imprimerie est relativement peu coûtex, et la presse ne connait pas de transformations sensibles du 15ème au 18ème siècles. Mais l'édition réclame de lourds investissements, d'une part pour fournir les caractères en nombre suffisant, d'autre part et surtout pour payer le papier, toujours très coûteux.
La création des ateliers se fait d'abord de façon un peu anarchaique, sous la tutelle de l'Université ou le contrôle des autorités ecclésiastiques. Mais le pouvoir royal intervient très rapidement. Dès 1521, François Ier établit un système d'autorisation préalable pour l'impression d'ouvrages théologiques, bientôt étendu à toute la production livresque. Après 1563, le roi est le seul dispensateur des privilèges nécessaires à toute impression. La censure ne cesse plus dès lors de s'exercer en se perfectionnant. Après 1626, les ateliers de Paris et de Lyon sont seuls autorisés à imprimer toutes sortes d'écrits (avec permission); ailleurs, les imprimeurs doivent se limiter aux livres d'heures, catéchismes, almanachs, thèses et manuels scolaires.
LA NOUVELLE FORME DU LIVRE
L'espace du livre s'organise. Les différents éléments qui le composent rendent à se distinguer bien nettement: la page de titre, les liminaires, le texte structuré en chapitres, les notes et l'index.
La page de titre, d'abord indistincte comme dans le manuscrit, s'individualise et s'épanouit. Dans les premières décennies du 16ème siècle, elle est composée d'encadrements rectangulaires dissymétriques et de grandes marques; à partir des années 1540-1550, elle acquiert une dimension architecturale, le typographe utilisant les ressources du relief et du trompe-l'oeil, ainsi que les possibilités des différents types de caractères. On y trouve le nom de l'auteur, le titre, l'adresse ou la devise de l'imprimeur et du libraire. Dans les pièces liminaires, l'auteur rassemble tout ce qui doit permettre d'assurer le succès du livre: le privilège qui lui donne une garantie sur le plan commercial, la ou les dédicaces qui laissent espérer la protection de quelque mécène, les textes des écrivains amis qui chantent sa louange. Le texte lui-même s'aère, ce qui invite le lecteur à y ajouter, au gré de son humeur, notes, schémas ou références; il a désormais la primauté exclusive, même s'il est accompagné de notes, qui se substituent à la glose de tradition médiévale.
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