LIRE &ECRIRE AU MOYEN-AGE
Des oeuvres produites pendant la longue période du Moyen-Age (du 5ème su 15ème siècles), nous ne connaissons qu'une petite partie:
Peu de gens savaient lire, aussi la récitation -qui pouvait être une improvisation- accompagnée ou non de musique, était la forme principale de communication des oeuvres.
Ces oeuvres sont difficilement datables car elles sont souvent anonymes et ont subi de nombreuses transformations au cours du temps. Il peut ainsi exister plusieurs versions d'une même histoire.
Beaucoup de manuscrits ont disparu et ne nous sont pas parvenus.
LES MANUSCRITS
Le support des textes manuscrits est le parchemin (peau d'anima grattée), le plus beau et le plus fin est le vélin (peau de jeune veau).
Le support se présente sous deux formes:
► Le Volumen (rouleau) pour les textes courts
► Le codex (assemblage de feuilles par cahiers) pour les textes longs.
La plume d'oie ou le calme (roseau) sont trempés dans une encre versée dans un cornet fixé au pupitre.
Les manuscrits sont copiés dans des ateliers. Les plus nombreux sont les ateliers des monastères mais à partir du 13ème siècle se développent des ateliers laïcs car les demandes augmentent (nouveau public des villes et des universités). Chaque manuscrit est évidemment unique et rassemble généralement des oeuvres différentes, n'ayant pas de rapport entre elles.
Les manuscrits sont des objets précieux et donc chers. Ils sont commandés par des monastères, des seigneurs, de riches bourgeois. Ils font aussi l'objet de prêt, de location et même de vols.
Jusqu'au 13ème siècle, l'habitude de l'écriture continue telle que; sans espace entre les mots, la ponctuation rare, l'absence de majuscules et de structuration du texte (pas de paragraphes par exemple) et oblige à une lecture lente et à haute voix sur un petit nombre de textes qui sont lus et relus avec soin.
LES AUTEURS
Les auteurs sont souvent anonymes, ils ne perçoivent pas de droits et n'interviennent pas/ou peu dans la copie des oeuvres. Le copiste peut remanier, transformer, commenter le texte qu'il copie.
Il est difficile de démêler, avant le 14ème siècle, les parts respectives du "compositeur" et de "l'interprète" ou du "liseur", dans une production qui reste essentiellement orale, sinon dans son élaboration, du moins dans sa transmission. Aussi les termes qui s'offrent en langue vulgaire sont-ils nombreux: "troubadour" et "trouvère" ( c'est-à-dire "trouveurs"), qui sont aussi musiciens, "jongleurs", "ménestrels", voire "barde", "scalde"...
Le mot "poète" n'apparait qu'au 14ème siècle avec Guillaume de Machaut, et celui d' "écrivain" qu'au 15ème avec Georges Chastelain. A cette multiplicité d'appellations s'ajoute l'ambiguïté des fonctions qu'elles recouvrent. Qui, de l'auteur -celui qui prend la parole dans les prologues- ou de copiste, est à l'origine de l'oeuvre que nous lisons? Troubadours et jongleurs remplissent-ils le même rôle?