LES CITATIONS DE PETRARQUE
► Il est dans mon passé une femme à l'âme remarquable, connue des siens par sa vertu et sa lignée ancienne et dont l'éclat fut souligné et le nom colporté au loin par mes vers. Sa séduction naturelle dépourvue d'artifice et le charme de sa rare beauté lui avaient jadis livré mon âme. Dix années durant j'avais supporté le poids harassant de ses chaines sur ma nuque, trouvant indigne qu'un joug féminin ait pu m'imposer si longtemps une telle contrainte. ( A Giacomo Colonna, Epistolae Metricae, 1, 6, Vaucluse été ou automne 1338)
► Je décidai de m'exposer à toutes les menaces de la Fortune pourvu que, même près de la mort je vive au moins quelques temps pour moi. (A Guglielmo da Pastrengo, Epistolae Metricae, III, 3, Vaucluse, 1339)
► C'est ici que jadis, séduit par la grandeur du lieu, le regard et l'esprit impressionnés par l'étrangeté du phénomène, le grand roi Robert, délassé, dit-on, sur une terasse fleurie, son corps longtemps mis à l'épreuve et son coeur accablé de tourments et loua le silence de ce petit coin de campagne. (A Dionigi da Borgo San Sepulcro, Epistolae Metricae, I, 4, Vaucluse, printemps 1399)
►Abordant désormais un âge de ma vie plus calme, je demande à mon ennemi au carquois de signer la paix. Il refuse, redoublant d'agressiveté et -chose étonnante- voici qu'en tout lieu et à toute heure, je le vois devant moi, cet impitoyable ennemi ailé et, je ne le nierai pas, je tremble qu'il ne rouvre mon ancienne blessure d'une nouvelle flèche, tant il a d'éléments en sa faveur. (A son ami Lelius, Epistolae Metricae, I, 8, Vaucluse 1339)
►Pendant que je te parle, il tombe des trombes d'eau, les maisons résonnent et une forte grêlé a fait tomber les couronnes des feuilles de vignes de Bacchus; les forêts perdent chacune leur parure; envahies par une eau boueuse, les grottes gémissent et l'eau mêlée aux cailloux reflue, défigurant la rivière en la salissant de manière inhabituelle. (A son Giovanni Colonna, Epistolae Metricae, I, 10, Vaucluse, 1340)
►Je t'attends à la fontaine de la Sorgue, cet endroit est toujours admirable, plein de charme et l'été on se croirait aux Champs-Elysées. (A Giovanni d'Arezzo, Familiarum rerum, XI, 9, depuis le Mont Genèvre, 20 juin 1351)
►Voici que m'a pris un ardent désir de revoir les collines, les grottes, les bois les rochers recouverts de mousse verte et qui résonnent sans cesse près de la célèbre fontaine de la Sorgue... J'avais pourtant décidé, tu le sais de ne plus jamais y revenir. Mais l'indispensable charme de ces lieux m'a gagné peu à peu et a secrètement agi sur mon esprit que ma raison n'a pu retenir. (A son ami Olympus, Familiarum rerum, XI, 1, 2, à la source de la Sorgue, 10 juillet 1351)
Pétrarque, Séjour à Vaucluse, Colette Lazam (traduction et notes), éd. Petite Bibliothèque Payot. Rivages poche, 2009
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