LANCELOT OU LE CHEVALIER À LA CHARRETTE
Le roman met en scène Lancelot qui part en quête pour délivrer la reine Guenièvre, prisonnière de Méléagant. C'est un très bon exemple de la fine'amor -amour courtois-. Ce terme désigne une série de règles qui régissent le rapport entre un amant et sa dame. La dame est toujours de rang supérieur à l'amant, et celui-ci doit accomplir des prouesses et des sacrifices pour montrer son caractère extraordinaire et son dévouement à sa dame.
Dans ce roman, la reine Guenièvre est la dame aimée par Lancelot, enlevée par Méléagant. Lancelot part la chercher, mais pour pouvoir le faire il doit accomplir des prouesses et réaliser des sacrifices, épreuves qui construisent un parcours initiatique.
Les épreuves les plus importantes du livre sont celles à caractère sacrificiel. Ainsi, l'une d'elles donne le nom du roman "la charrette", car Lancelot se trouve devant la nécessité de monter dans la charrette, signe d'opprobre médiéval, pour pouvoir sauver sa dame. En montant il perd son honneur et devient un paria aux yeux du code de la chevalerie. Mais le code courtois lui exige de se sacrifier pour sa dame et il finira par monter dans la charrette, après une hésitation de deux pas, qui montreront son caractère faillible. La deuxième épreuve sacrificielle est la traversée du pont de l'épée, qui lui permettra d'aller dans le monde de l'au-delà pour sauver sa dame.
Lancelot, sous l'apparence évidente de l'amant courtois est une figure christique, et ce roman est à la fois un roman courtois et une allégorie christique, car en sauvant la reine Lancelot rétablit l'équilibre du monde. De plus, certains voient dans la soumission de Lancelot des valeurs importantes de la religion chrétienne: l'humilité, la soumission et le sacrifice de soi. Ce thème sera traité de façon encore plus évidente dans Perceval ou le Conte du Graal, que Chrétien de Troyes écrira vers 1191 sans l'achever.
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