EXEMPLES de FABLES D'ESOPE
D'UN LOUP ET D'UN AGNEAU
Un Loup buvant à la source d'une fontaine, aperçut un Agneau qui buvait au bas du ruisseau; il l'aborda tout en colère, et lui fit des reproches de ce qu'il avait troublé son eau. L'Agneau, pour s'excuser, lui représenta qu'il buvait au-dessous de lui, et que l'eau ne pouvait remonter vers sa source. Le Loup redoublant sa rage, dit à l'Agneau qu'il y avait plus de six mois qu'il tenait de lui de mauvais discours. "Je n'étais pas encore né, répliqua l'Agneau. Il faut donc, repartit le Loup, que ce soit ton père ou ta mère. "Et sans apporter d'autres raisons, il se jeta sur l'Agneau et le dévora, pour le punir (disait-il) de la mauvaise volonté et de la haine de ses parents.
D'UN RAT DE VILLE ET D'UN RAT DE VILLAGE
Un Rat de Ville alla un jour faire visite à un Rat de campagne de ses amis, qui lui donna un repas frugal composé de racines et de noisettes. Après le repas, le Rat de Ville prit congé de son hôte, qui lui promit de l'aller voir à son tour. On le régala magnifiquement de confitures et de fromages ; mais le repas fut souvent interrompu par les valets de la maison, qui allaient et qui venaient de tous côtés, et qui causèrent de mortelles alarmes au Rat de Village ; de sorte que saisi de crainte, il dit au Rat de Ville qu'il préférait un repas frugal fait en repos et en liberté, et la pauvreté du Village, à la magnificence des Villes, et à une abondance pleine d'inquiétudes et de dangers.
DU CORBEAU ET DU RENARD
Un Corbeau s'était perché sur un arbre, pour manger un fromage qu'il tenait en son bec. Un Renard qui l'aperçut, fut tenté de lui enlever cette proie. Pour y réussir et pour amuser le Corbeau, il commença à le louer de la beauté de son plumage. Le Renard voyant que le Corbeau prenait goût à ses louanges : " C'est grand dommage, poursuivit-il, que votre chant ne réponde pas à tant de rares qualités que vous avez. " Le Corbeau voulant persuader au Renard que son chant n'était pas désagréable, se mit à chanter, et laissa tomber le fromage qu'il avait au bec. C'est ce que le Renard attendait. Il s'en saisit incontinent, et le mangea aux yeux du Corbeau, qui demeura tout honteux de sa sottise, et de s'être laissé séduire par les fausses louanges du Renard.
D'UN VIEUX CHIEN ET DE SON MAITRE
Un Chasseur poursuivant un Cerf, encourageait son Chien à courir avec plus de vitesse; mais ce Chien appesanti par la vieillesse, n'avait plus la même légèreté qu'il avait eue autrefois. Son Maître, bien éloigné de le caresser, le chargeait de coups de bâton. Ce mauvais traitement obligea le Chien à se plaindre de son Maître, et à lui remontrer qu'il lui avait toujours rendu tous les services qu'il avait pu durant ses jeunes années, et que s'il lui en rendait moins alors, ce n'était pas qu'il manquât d'affection pour lui, mais parce que la vieillesse l'en empêchait. Le Chien lui représenta encore qu'il devait le traiter avec plus de douceur, afin qu'on crut dans le monde qu'il lui tenait compte de ses services passés, en un temps où il était hors d'état de le servir avec la même ardeur.
DE LA FOURMI ET DE LA CIGALE
La Fourmi faisait sécher son froment qui avait contracté quelque humidité pendant l'hiver. La Cigale mourant de faim, lui demanda quelques grains pour subvenir à sa nécessité dans la disette où elle se trouvait. La Fourmi lui répondit durement qu'elle devait songer à amasser pendant l'été pour avoir de quoi vivre pendant l'hiver. " Je ne suis point oisive durant l'été, répliqua la Cigale, je passe tout ce temps-là à chanter. - Oh bien, repartit la Fourmi, puisque cela est ainsi, je vous conseille de danser maintenant ; vous méritez bien de mourir de faim. "
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