LES THÈSES DE Mme DE STAËL
►La lecture de Mme de Staël commence par l’admiration qui fonde une similarité entre soi et ce qu’on admire. “Après le génie, dit-elle, ce qu’il y a de plus sembable à lui est la puissance de le connaitre et de l’admirer”. “Admirer […] ce n’est donc pas s’identifier […], c’est recommencer en soi-même” le geste créateur.
►Elle est peut-être le premier écrivain, dit encore George Poulet, qui ait développé avec une telle insistance la force du souvenir dans la littérature et la critique littéraire; le lecteur n’est plus extérieur à l’oeuvre; il y participe sans se confondre avec elle.
►Chez Mme de Staël émotion et réflexion sont indissolublement liées.
►Ainsi, Mme de Staël, n’est-elle pas du tout disposée à recevoir du dehors, des règles objectives du jugement et démontre-t-elle que la critique a besoin pour mettre en évidence les oeuvres véritablement riches, de la même liberté que le philosophe, le romancier, l’historien.
►Ces principes étaient neufs et dérangeants.
►La littérature est un moyen parmi d’autres d’assurer le maintien d’un ordre.
►Même au coeur de 18ème siècle d’ailleurs la théorie des genres littéraires cloisonnés, hierarchisés, n’avait jamais été entièrement rejetée.
►L’objectif de Mme de Staël est de contribuer à rompre le cercle dans lequel la critique en France est enfermée.
►Enfin, dans la version définitive: “Le bon goût en littérature est […] comme l’ordre sous le despotisme, il importe d’examiner à quel prix on l’achète. Il faut en littérature tout le goût conciliable avec le génie […] L’important, c’est l’intérêt, le mouvement, l’émotion, dont le goût à lui tout seul est souvent l’ennemi”.
►La poésie est le langage naturel de tous les cultes. La Bible est plein de poésie, Homère est plein de religion […]; l’enthousiasme est l’encens de la terre vers le ciel, il les réunit l’un à l’autre.
►L’évolution de Mme de Staël la conduit à une conception mystique de la poésie et du rôle du poète qui se manifeste clairement dans “De L’Allemagne” et fait écho aux théories sur les correspondances qui vont traverser le siècle jusqu’à Baudelaire.
►La poésie lyrique est pour elle la plus haute et la plus exaltante qui “s’exprime au nom de l’auteur même”. Elle pense d’abord à la mort, idée fondamantale, d’où va renaitre la vie par l’intermédiaire du poète.
►Pour Mme de Staël, le génie n’est pas la folie. Il est au contraire équilibre, réunion des qualités du coeur, du caractère et de l’esprit; il réside dans “La Réunion et L’Harmonie des contrastes”. Le génie trouve sa discipline en lui-même, elle ne lui est pas imposée par les autres.
►Mme de Staël considère la poésie comme un don de Dieu, une manifestation de la Divinité.
►Mme de Staël n’imagine pas l’écrivain solitaire, indifférent.
►Pour Mme de Staël, s’inspirer des anciens c’est se référer à un temps où l’événement tenait plus de place que “la réflexion inquiète” des modernes.
►Au bout du compte, la question n’est pas entre la poésie classique et la poésie romantique, mais entre l’imitation de l’une et l’inspiration de l’autre.
►Mme de Staël étudie ensuite les principaux poètes allemands en fonction des théories qu’elle vient d’exposer. Ses préférences vont à Schiller et à Goethe plutôt qu’à Wieland ou à Klopstock.
►Mme de Staël aborde les rapports des littératures entre elles et définit en les opposants celle du midi et celle du nord.
►Mme de Staël est convaincue que l’inspiration poètique peut se renouveler dans la solitude.
►Dans la seconde partie de l’ouvrage intitulée “De l’état actuel des lumières en France et de leurs progrès futurs”. Mme de Staël tente de prévoir l’avenir de la littérature sous un gouvernement républicain. Les talents littéraires seront alors mis aux talents politiques.
►Des pas immenses ont été faits dans le cours de ces dix siècles(pendant lesquels l’on croit assez généralement que l’esprit humain a rétrogardé) et pour la propagation des lumières et pour le développement des facultés intellectuelles.
►Une idée essentielle qu’elle ne cessera de reprendre est celle de la relativité du goût.
►L’ouvrage parait à une époque difficile à tous les points de vue.
►Elle proclame que la philosophie, l’histoire, la fiction même avanceront parmi les peuples où seront établis la liberté, l’égalité politique et les moeurs qui s’accorderont avec les institutions.
►Mme de Staël qui espérait pourtant plaire au Premier Consul par son ouvrage, est très consciente des difficultés que son livre va rencontrer et même elle en a peur.
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