LE ROMAN DE BRUT
(LA LEGENDE DU ROI ARTUR)
C’est au milieu du 12ème siècle que la légende d'arthur fut transcrite en vers français par un trouvère normand, Robert Wace, dans le Roman de Brut, c’est-à-dire de Brutus. Vers la même époque, Élie de Boron et Rusticien de Pise rédigèrent en prose cette légende.
Le prince devenu roi tient ses cours ordinaires en tel ou tel de ses châteaux préférés et sa cour plénière à Carlion en l'actuel Pays de Galles. Le trouvère fait une longue et minutieuse description de la célébration des grandes fêtes. Les plus illustres et les plus vaillants d’Europe ne manquent de venir rendre hommage au roi Arthur, suprême monarque de l’Europe.
« ... Il n’y avait pas un Ecossais, pas un Breton, pas un Français, ni un Normand, un Angevin, ni un Flamand, un Bourguignon, ni un Lorrain, ni aucun chevalier d’Orient ou d’Occident qui ne se crût obligé de paraître à la cour dArthur. Qui recherchait Gloire et Renommée y venait assurément, tant pour juger de la courtoisie dArthur que pour admirer ses Etats, connaître ses barons et recevoir de riches présents. Les pauvres gens l’aimaient, les riches l'honoraient. Les rois étrangers l’enviaient et le redoutaient. Ils craignaient qu’il en vînt à conquérir le monde entier et à leur ravir leur couronne. »
Le Roman de Brut décrit les rites de la cour plénière. Il conte comment les visiteurs, venus rendre hommage, s’honorent et se réjouissent de rencontrer le sénéchal d'Arthur, le Manceau maître Ké, Beduier l’Angevin, échanson du maître, Gauvain, homme du Nord, et le roi des Bretons d'Armorique, Hoël, cousin et allié du roi Arthur. Wace explique pour quelles raisons le roi créa l'ordre de la Table Ronde, "dont les Bretons racontent mainte fable". Assis autour de la table dans les occasions majeures de la cour plénière "tous les chevaliers étaient égaux quels que fussent leur rang et leur titre. Tous étaient servis à table de la même manière. Aucun d'eux n’avait lieu de se vanter d’occuper une place plus honorable que son voisin. Il n’y avait parmi eux ni premier ni dernier".
Les épreuves du roi remplissent la dernière partie du Roman de Brut. Arthur se voit trahi par son bien-aimé neveu Mordred. Sa femme, la reine Guenièvre, lui est ravie. Lui-même est blessé mortellement à la bataille de Camlan. Mais l'oeuvre de Wace ne se termine pas sur les déplorations de cette mort. Plutôt sur la certitude d'une résurrection; sous un tertre sacré, de l'île d’Avalon, veillé par les fées, Arthur dort d’un sommeil qui n’est que le prologue d’une nouvelle, héroïque et merveilleuse histoire.
Extrait du Roman de Brut |
Il est évidemment impossible que les données du Roman de Brut soient de l’invention du seul trouvère normand. Sans doute ne se réfère-t-il explicitement à aucune source, mais ses auditeurs et lecteurs étaient gens avertis. Ils pouvaient deviner que l'oeuvre récitée était l'écho d'oeuvres plus anciennes, ce dont nous pouvons aujourd’hui produire des preuves. Ces oeuvres anciennes armoricaines et galloises attestent la très haute antiquité du personnage d'Arthur et une certaine authenticité de son caractère héroïque.
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