Les chimères de Gérard de Nerval sont un recueil de douze sonnets d’inspiration romantique mais comportant déjà des traits symbolistes, publié à la fin des nouvelles. Les filles du feu dont il est le prolongement. Le poète est en effet toujours hanté par ses amours perdus, par les figures des mythes et légendes, et par une interminable et mystique quête de lui-même, révélant un besoin de miséricorde.
EL DESICHADO
Je suis le ténébreux,- le Veuf, - l'inconsolé,
Le Prince d'Aquitaine à la tour abolie:
Ma seule étoile est morte, et mon luth constellé
Porte le soleil noir de la Mélancolie.
Dans la nuit du Tombeau, Toi qui m'as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d'Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon coeur désolé,
Et la treille où le Pampre à la rose s'allie.
Suis-je Amour ou Phoebus ?.... Lusignan ou Biron ?
Mon front est rouge encor du baiser de la Reine
J'ai rêvé dans la grotte où nage la Sirène...
Et j'ai deux fois vainqueur traversé l'Achéron :
Modulant tour à tour sur la lyre d'Orphée
Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée.
Les Chimères, El desdichado (1853)
Petite explication du poème►- Le sonnet originel portait le nom de "le destin". El Desdichado est un mot espagnol indiquant "destin fatal".
- Le ténébreux : habitant de la nuit,
- Le veuf : Gérard de Nerval se sent sentimentalement veuf de Jenny Colon
- Prince d'aquitaine à la tour abolie: Gérard de Nerval se prenait pour un descendant de l'empereur Othon.
- Tour abolie: noblesse déchue; étoile, la pureté de la femme inaccessible
- Est morte: Adrienne est morte
- Mélancolie: un tableau de Durer
- La Pausillipe: promontoire rocheux de la baie de naples
- La fleur: l'ancolie, symbole de Ile pausillipe: Lusignan époux de la fée Mélusine surprise dans son bain sous les traits d'une femme serpent fut répudiée.Les soupirs de la sainte: adrienne
- Les cris de la fée : Aurélia-Jenny Colon (actrices de théatre), fées de la rampe.
- L'achéron fleuve des enfers, ses deux crises de folie, descente aux enfers.
Hiç yorum yok:
Yorum Gönder